Pour la 48e fois, des chefs d’État, de gouvernements (ils étaient plus de 70), les plus importants responsables de la finance, les PDG des multinationales de l’industrie et du commerce internationaux. Tous, accompagnés des experts ad hoc, mais aussi de vedettes hollywoodiennes, se sont retrouvés en plein hiver, à Davos, dans le canton des Grisons pour le World Economic Forum (WEF). La participation par personne à ce WEF est de 27 000 francs suisses, sans compter les entreprises et organismes « partenaires » qui versent des cotisations entre 180 000 et 600 000 francs suisses par an.
Notons que ces puissants décideurs viennent au milieu des neiges moins pour les conférences que pour les rencontres discrètes qu’ils y font. Car ces hommes (et femmes) de pouvoirs dont les décisions font trembler des millions d’humains, cherchent eux-mêmes des raisons de se rassurer en pouvant anticiper de quelques mois ce qui va se passer. Bien entendu, la presse s’est empressée de monter en épingle les marottes actuelles. Par exemple la place des femmes.
Pour la première fois, a-t-on appris, sept femmes coprésidaient le Davos 2018, dont deux françaises : Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) et Isabelle Kocher, qui dirige Engie, ex-GDF-Suez. Néanmoins, une grincheuse a souligné, au nom de l’égalité, que neuf milliardaires sur dix étaient (encore !) des hommes. Mme Lagarde a ramené les attentions au vrai sujet : le renforcement de la croissance. Oui, dix ans après la grave crise financière que l’on sait, cette croissance a rendu la confiance aux patrons. D’ailleurs il y a des organismes qui ont apporté des enquêtes réjouissantes. Ce sont des réseaux d’entreprises spécialisées dans les audits d’expertises comptables et de conseils aux entreprises, notamment pour les questions fiscales. Au niveau mondial. Les plus connus sont « les quatre grands » : Deloitte, Ernst & Young, PwC, KPMG. PwC [1] avait lancé ce « baromètre » (de la confiance des grands patrons) en 2012.
57 % des 1300 patrons interrogés dans 85 pays, estiment que la croissance économique va progresser cette année. Cependant, le chef économiste du FMI a calmé les enthousiasmes, en rappelant : « il y aura un nouveau creux et il faut s’y préparer ». Il estime que le prix des actions est « très élevé », il pourrait donc y avoir une « correction ». Quelle déduction nouvelle ! Cependant les « davosiens » n’ont pas caché d’autres inquiétudes mais de nature plus politique… que l’on va retrouver dans les media. Ils considèrent que la gouvernance mondiale aurait « perdu ses repères » ; que l’on observerait une recomposition géopolitique avec – il faut bien se faire peur – un président des États-Unis qui conteste le multilatéralisme…
D’autres véritables menaces ont été désignées par ces tenants du capitalisme mondial : les conséquences du manque de contrôle des géants de la technologie, le terrorisme, la cybersécurité… Retenons que tous ces militants – financiers du mondialisme – se sont félicités de la poursuite des grands chantiers politico-humanitaires engagés par le WEF en Afrique, en Asie… En effet il dispose de fonds grâce à la générosité des milliardaires anglo-saxons et autres, pour l’eau, la médecine, le recyclage mais aussi la lutte contre la corruption, avec en prime le catéchisme démocrate et bien-pensant qui permet de contrôler les forces politiques et médiatiques de chaque continent sous prétexte de « sauver la planète ».
Winston SMITH
[1] – Pour donner une idée du niveau d’activités et d’influences de ceux-ci, on peut citer le chiffre d’affaires de PwC (en 2014) : 34 milliards de dollars.