Il y a soixante-dix ans : Diên Biên Phu

Il y a soixante-dix ans : Diên Biên Phu

La France a mis le pied en Indochine en 1862, date à laquelle l’empereur d’Annam Tu Dúc lui cède les territoires du Sud de son empire qui constituent désormais, autour de Saïgon, la colonie de Cochinchine. En 1867, le royaume du Cambodge devient un protectorat français. Puis c’est au tour de l’Annam (1883), du Tonkin (1884) et du Laos (1893) de constituer autant de protectorats sous la férule de la France qui chapeaute l’ensemble par la création de l’Union indochinoise (1887).

Au grand dam des nationalistes vietnamiens, leur pays – le Viêt Nam – constitué historiquement par les trois Kỳ, se trouve divisé entre la Cochinchine (Nam Kỳ : le pays du Sud) et les protectorats d’Annam (Trung Kỳ : le pays du centre) et du Tonkin (Bac Kỳ : le pays du Nord).

Au sein de cette nébuleuse nationaliste, un certain Nguyễn Sinh Cun, alias Hô Chi Minh (1890-1969), tranche par ses convictions radicales. Membre de la SFIO, il participe au congrès de Tours en 1920 et adhère au Parti communiste français dans la foulée. En 1923, il se rend à Moscou et devient l’homme-lige des Soviétiques. Le Parti communiste vietnamien voit ainsi le jour en 1930.

La défaite française de 1940 vient bouleverser les équilibres existants, notamment en Indochine, où les Japonais occupent progressivement les différents territoires, avant que de supplanter brutalement les Français en mars 1945. À la faveur de l’effondrement japonais en septembre 1945, Hô Chi Minh s’empare du pouvoir au nom du Viêt Minh, un mouvement nationaliste qui sert de paravent au Parti communiste vietnamien.

Mais la France, rétablie en Indochine par la volonté du général de Gaulle et par la 2e DB du général Leclerc, hésite dans un premier temps sur la conduite à suivre vis-à-vis de « l’oncle Hô ». Après l’échec de la conférence de Fontainebleau, en juillet 1946, il n’est désormais plus question de laisser le Viêt Nam entre les mains des communistes. (LIRE LA SUITE DANS NOTRE NUMÉRO)

Vincent CHABROL

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