Lectures Françaises

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Touche pas à l’islam ! (Poitiers)

ByJérôme Seguin

Jan 15, 2018
mosquée poitiersOccupation du chantier de la mosquée de Poitiers le 20 octobre 2012.

Sous ce titre un peu familier, il faut bien le reconnaître, mais ô combien réaliste, nous désirons nous attarder sur une procédure judiciaire qui s’est dernièrement tenue à Poitiers. Nous en situons les circonstances en rappelant l’origine de cette convocation devant le tribunal.

Le 20 octobre 2012, la ville de Poitiers s’est réveillée en apprenant qu’une curieuse manifestation « inattendue et peu courante » venait de s’y dérouler. Nous en avions relaté les péripéties dans notre n° 667 (novembre 2012, p. 30) : A cinq heures du matin, un groupe de 73 personnes (étudiants pour la plupart et venant de différentes régions françaises) a occupé le chantier de la mosquée en cours de construction. Parvenus sur le toit de l’édifice, ils ont déployé une banderole sur laquelle figurait la mention 732, Génération Identitaire. Les forces de l’ordre (police et gendarmerie) sont arrivées sur place sans tarder. Quelques heures plus tard, à midi environ, les occupants ont « levé le camp » et se sont soumis de bonne grâce au traditionnel contrôle d’identité, se sont dispersés et ont quitté la ville, à l’exception de cinq d’entre eux, « activistes identifiés comme les organisateurs » (dit la presse locale), retenus en garde à vue. Tenez-vous bien, ils sont soupçonnés de « l’organisation d’une manifestation non autorisée, incitation à la haine raciale, dégradations et vols commis en réunions » (sic !). L’imam local a saisi la justice et porté plainte (…) Il a, bien entendu, été soutenu par toutes les autorités civiles et politiques locales, car il est « devenu indispensable de prendre des mesures pour endiguer cette forme de xénophobie qui porte atteinte aux grandes valeurs de la république » (Ah, mais). Le lundi 22 octobre, les cinq « prévenus » ont été officiellement mis en examen et laissés en liberté sous contrôle judiciaire. Il leur est interdit tout contact entre eux, tout lien avec la mouvance identitaire, notamment avec les participants de la manifestation de samedi.

C’était donc il y a cinq ans. Le procès s’est tenu, le 20 octobre dernier devant le tribunal correctionnel de Poitiers, au terme duquel de lourdes peines ont été requises : « un an de prison avec sursis, mise à l’épreuve, confiscation des biens saisis, fortes amendes en faveur des parties civiles, 10 000 euros d’amende en faveur de l’association musulmane et d’autres amendes pour gonfler les caisses des officines anti-patriotiques. Au total environ 50 000 euros d’amendes ont été réclamées ».

Lors de l’audience, un des prévenus, Damien Rieu, a prononcé une déclaration, dont nous relevons les passages suivants :

« Je vous remercie de m’accorder un temps de parole. J’ai en effet choisi de ne pas répondre à vos questions, non par irrespect à l’égard du Tribunal, mais considérant d’une part que les explications qui vont suivre se suffisent à elles-mêmes, et d’autre part parce que j’estime que ma place n’est pas dans ce tribunal aujourd’hui. Je voudrais d’abord vous dire toute ma fierté d’être renvoyé devant le tribunal par les islamistes de l’UOIF, car il est important de rappeler que cette Union des Islamistes de France est l’antenne française des Frères Musulmans en France, une organisation classée comme terroriste et interdite dans de nombreux pays […] Ne soyons pas naïfs, oui la mosquée de Poitiers est radicale, oui les plaignants veulent interdire la critique de l’islamisme.

« Maintenant que nous savons qui est qui, je souhaite revenir sur les faits qui me sont reprochés. Après cinq longues et intenses années d’instruction, il n’en reste que deux : Les dégradations. On nous reproche d’avoir déplacé des tapis de prière. Aussi je demande aux plaignants de nous expliquer ce que faisaient ces tapis sur un chantier ? Ce chantier était-il utilisé comme une salle de prière annexe en toute illégalité ? Ensuite, les faits d’incitations à la haine. On nous reproche notamment d’avoir utilisé le nom d’un personnage historique (NDLR : il s’agit de Charles Martel). Faut-il le retirer des livres d’histoire au nom du politiquement correct et interdire aux Français de prononcer son nom ? Vous en déciderez. Je tiens néanmoins à souligner que le premier à avoir inscrit la mosquée de Poitiers dans cette dimension historique, c’est son imam lui-même, qui pour récolter des fonds pour sa construction, avait fait référence à la symbolique de l’histoire de cette ville.

« Je rappelle, enfin, que cette occupation citoyenne d’un chantier s’est déroulée de manière totalement pacifique. Alors si la méthode peut paraître un peu cavalière, j’en conviens, il n’y a objectivement rien dans ce dossier qui puisse nous être reproché aux yeux de la loi… Hormis peut-être le fait d’avoir eu raison trop tôt. Car si, en 2012, la chose était peut-être moins évidente, personne ne peut aujourd’hui, en 2017, nier que les problématiques de l’islamisme et de l’immigration soient au cœur des débats de société et des enjeux de sécurité qui préoccupent les Français.

« Si votre tribunal décide de nous condamner, alors il offrira une victoire symbolique à des islamistes radicaux et enverra un signal terrible à toutes les victimes du terrorisme islamiste et à tous ceux qui risquent leur vie pour dénoncer cette menace dans notre pays. Un islamisme qui, faut-il le rappeler, a tué des centaines de Français, de Charlie Hebdo au Bataclan, de la Promenade des Anglais à Marseille. Je finis d’ailleurs cette intervention en demandant au Tribunal et au public de bien vouloir respecter une minute de silence en la mémoire de Laura et Mauranne, les deux jeunes filles tuées par un migrant clandestin islamiste ».

Le jugement a été prononcé le 7 décembre et n’a fait preuve d’aucune clémence :

10 000 euros d’amende contre l’association Génération Identitaire, condamnée pour le seul délit de dégradations en réunion (mais non pour « incitation à la haine raciale » qui avait été réclamée). Quatre des cinq prévenus ont été déclarés coupables pour ces deux délits et condamnés à un an de prison avec sursis, deux ans de mise à l’épreuve et cinq années de privation des droits civiques. Le cinquième, poursuivi pour complicité de provocation à la haine raciale, écope d’un an de prison avec un « sursis simple » (sic) et cinq ans d’inéligibilité. Par ailleurs, les quatre prévenus poursuivis pour dégradations en réunion et Génération Identitaire sont condamnés solidairement à verser 24 475 euros à l’association des Musulmans de France pour les dégâts effectués sur le toit et la dégradation des tapis de prière. Elle reçoit 1 € au titre des dommages et intérêts (elle en avait réclamé 10 000). L’association Communauté musulmane de Poitiers bénéficie de 3 000 euros de préjudice moral. L’association de Défense des Droits de l’Homme – Comité de lutte contre l’islamophobie en France et le Comité 15 mars et libertés ont obtenu chacun 1€ de dommages et intérêts. Enfin la Maison des Potes reçoit également 1€ pour le préjudice moral (elle en avait réclamé 15 000) ; cette dernière « regrette la faiblesse des peines et des dommages et intérêts, alors qu’il est établi que l’ensemble des 73 occupants du toit de la mosquée ont commis la même infraction que les leaders de Génération Identitaire condamnés ». Elle a décidé de faire appel « sur le volet civil ».

De leur côté, les avocats des prévenus et de l’association Génération Identitaire ont aussi déposé un appel contestant le jugement rendu.

Vous comprenez mieux maintenant le choix de notre titre : l’islam, aujourd’hui, est intouchable en France. Certains des barbares (ou leur complices) assassins, tueurs, meurtriers des centaines de victimes des années 2015 à 2017 n’ont pu être interpellés ni poursuivis (il en est même qui courent dans la nature et font probablement des émules…), tandis que quelques étudiants viennent de subir les foudres très sévères de la loi pour une occupation pacifique d’un bâtiment en chantier, pendant quelques heures ! Ceci rejoint bien les déclarations reproduites ci-dessus : « Si votre tribunal nous condamne, il offrira une victoire symbolique à des islamistes radicaux et enverra un signal terrible à toutes les victimes du terrorisme islamiste ». ♦

Jérôme SEGUIN

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