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Synode sur la synodalité : une machine révolutionnaire

Synode sur la synodalité une machine révolutionnaire

Du 4 au 29 octobre 2023 s’est tenue au Vatican la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques sur le thème : « Pour une Église synodale : communion, participation, mission ». Qui souhaitait ou craignait une rupture révolutionnaire dans la vie de l’Église, est resté, selon les cas, déçu ou réconforté. Et pourtant, le Synode s’est pleinement inscrit, dans ce processus d’autodémolition de l’Église, qui vient de loin, mais qui sous le pontificat du pape François a connu une accélération vertigineuse.

Pour saisir l’aspect révolutionnaire du Synode, il est inutile de perdre du temps à étudier les 42 pages de son document final : le rapport de synthèse du 28 octobre. Comme dans le cas du concile Vatican II, le concile des médias a été plus important que celui des documents. Le Concile virtuel s’est superposé au Concile réel et l’a absorbé.

Entre le Synode et le concile Vatican II, on trouve des éléments de ressemblance et de différence. Les historiens de l’école de Bologne ont défini la dimension pastorale de Vatican II comme « constitutive », en faisant référence au discours Gaudet mater Ecclesia de Jean XXIII qui ouvrit le concile Vatican II le 11 octobre 1962.

Le discours de Jean XXIII fut le manifeste d’une nouvelle ecclésiologie, dans laquelle la forme pastorale devenait la forme du Magistère par excellence. Cette forme pastorale, selon les théologiens progressistes, aurait dû être le fondement d’une nouvelle Église, opposée à l’Église « constantinienne » de Pie XII. Une Église non plus militante, non plus « définitoire », mais itinérante et dialoguante : une Église synodale. Le pape François a recueilli cet héritage.

Un processus de synodalité permanent

Toutefois, à la différence de Vatican II, le synode de 2023 n’a pas été un événement, mais la phase d’un processus. Chaque événement se situe dans l’espace et dans le temps et possède son propre scénario et ses acteurs. Le processus, au contraire, est un flux qui, comme le courant d’une rivière, ne peut qu’être saisi dans son devenir. En ce sens, en tant qu’élément d’un processus, le Synode n’a pas eu la portée historique du concile Vatican II.

Le Synode a représenté lui-même un événement, mais mineur, qui a pris tout son sens non dans ce qui s’est produit à Rome au mois d’octobre, ni même dans la représentation médiatique qui en a été donnée, mais dans la longue série de causes et d’effets qui l’ont précédé et par ceux, encore vagues et nébuleux, qui le suivront jusqu’à sa dernière étape en octobre 2024.

La décision du pape François de prolonger jusqu’en 2024 le Synode sur la synodalité repose sur l’idée qu’il ne s’agit pas d’un événement, mais d’un processus de synodalité permanent. (LIRE LA SUITE DANS NOTRE NUMÉRO)

Roberto de MATTEI

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