Ce que les experts avaient annoncé est arrivé : les sanctions économiques contre la Russie suivies des mesures de rétorsion russes, ce que Jean-Pierre Chevènement avait qualifié de « spirale de la folie », sont un désastre pour l’économie française. Les chiffres sont connus : en 2014, le chiffre d’affaires des échanges franco-russes avaient chuté de 17,6%. En 2015, Il s’est effondré de plus de 45%. Les investissements prévus, les projets économiques sont annulés. La conséquence a été vue par tous nos concitoyens avec la baisse brutale des
exportations françaises vers la Russie tout particulièrement celles des produits agricoles. Lors des récentes manifestations des paysans français de plus en plus désespérés, nous avons tous vu, sur les calicots, s’exprimer l’exaspération des agriculteurs négligés voire méprisés par les ministres. Tous ont réclamé la levée des sanctions et la reprise des exportations des produits agricoles vers la Russie. Bien évidemment les Russes n’oublieront pas de si tôt les camouflets qu’ils ont subis avec l’annulation de la vente des Mistral ni de l’alignement diplomatique de notre pays derrière les Etats-Unis.
Comme l’a expliqué Guillaume Faye sur Polémia (26/1/2016), la russophobie de certains hommes politiques français ne vient ni de leur hostilité au « tsar » Poutine (avec les frères Castro et les autres régimes communistes, ils ont toujours été des plus courtois. Ils se bousculaient pour partir sans complexes en vacances au Vietnam ou à Cuba, démocraties exemplaires s’il en est), ni d’une quelconque « menace » russe qui n’existe pas. Leur hostilité à la Russie actuelle est idéologique. Ils ne supportent pas un régime qui, de fait, met en place une « révolution conservatrice » : en encourageant la natalité, le patriotisme, la défense des traditions religieuses, historiques, la fierté de l’indépendance, les efforts pour se doter d’une armée moderne… Le danger pour les occidentaux sociaux-libéraux alignés, est que ces principes qu’ils dénoncent comme populistes, risquent d’être imités en Europe. Pour calmer les bronca à répétition des agriculteurs et des petits patrons, il n’est pas sûr que les vagues promesses d’une levée des sanctions en été, suffisent à redresser la situation des agriculteurs.