La guerre en Ukraine a évolué en février avec la prise par les Russes d’Avdiivka. Ce village était un objectif important dans la reconquête russe du Donbass et le déplacement du front vers l’ouest, car proche de la capitale régionale Donetsk. Cette issue prévisible n’en a pas moins mis en émoi la planète mondialiste, qui voit son rêve d’isoler la Russie sur la scène internationale s’évanouir petit à petit. On a la preuve de cet émoi avec divers éléments survenus en février 2024, sur lesquels il convient de revenir.
La déclaration de Macron
On se rappelle comment Macron faisait mine en 2022 de jouer le Monsieur « bons offices » avec la Russie avec tellement de finesse que Poutine le reçut autour d’une table de 6 mètres de long, bien décidé à maintenir une distance suffisante avec l’homme au mensonge incarné, de même qu’on ne dîne avec le diable qu’avec une longue cuiller. Il devait en savoir suffisamment sur le personnage puisque celui-ci a depuis jeté le masque sur sa soi-disant neutralité lors de la conférence de soutien à l’Ukraine organisée à Paris en février.
À l’occasion de cette conférence, Emmanuel le Fol a en effet déclaré le 26 février dernier sans sourciller :
« La défaite de la Russie est indispensable à la sécurité et à la stabilité en Europe. (…)
« Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu [1]. »
Bref, une déclaration de guerre en bonne et due forme, qui reste très inquiétante pour plusieurs raisons :
Macron montre un visage belliciste qui ne cherche pas la paix, puisqu’il cherche la défaite de la Russie ;
Macron est imprudent, car on ne défie pas quelqu’un qui est plus fort que soi [2], surtout lorsqu’on n’a aucune qualité politique ou militaire pour s’aventurer sur un terrain qu’on ne maîtrise pas ;
Macron ment puisqu’il parle d’une « attitude plus agressive [de la Russie] contre nous tous », qui n’a aucune matérialité pour l’instant [3] ;
Macron parle tout seul et non au nom de l’Europe, puisque la moitié des pays européens et les plus importants l’ont désavoué le lendemain sur la question de l’envoi des troupes au sol [4].
Quelle mouche a donc piqué Emmanuel le Fol ? Il est évident qu’il ne parle pas en tant que président de la France, car la France n’a pas les moyens d’affronter la Russie, Macron se chargeant par ailleurs de la déposséder de toutes ses ressources matérielles (industrie, énergie) et militaires. Il parle donc en tant que commis de ses « supérieurs inconnus », ses donneurs d’ordres mondialistes, sur la foi d’un scénario inventé de toutes pièces. (LIRE LA SUITE DANS NOTRE NUMÉRO)
Éric LACAZE
[1] – youtube.com, 26/02/2024 : « La prise de parole d’Emmanuel Macron après la conférence de soutien à l’Ukraine » (à 1’10 et 10’41).
[2] – On se rappelle cette parole hasardeuse et sidérante de Bruno Le Maire qui déclarait en 2022 vouloir « mettre l’économie russe à genoux ». Aujourd’hui, l’économie russe se porte mieux qu’avant le conflit et celle de la France est en plein marasme.
[3] – En revanche, on ne peut pas espérer une attitude bienveillante de la Russie, contre qui ont été prononcées des milliers de sanctions depuis 2022 (et même 2014…).
[4] – Notamment : Allemagne, Bulgarie, Espagne, Finlande, Grande-Bretagne, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Pologne, Slovaquie, Suède, « Tchéquie ».
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