Moralisation : le népotisme sous la cinquième république

Macron est en marche vers le pouvoir suprême, la vedette tout d’abord repoussée par le gouvernement en place, a fini par être accepté, et mieux encore il est soutenu en douce par Hollande et consort. La gauche caviar et la droite molle assise entre deux chaises se rendent à son service. Mais le prétendant est-il aussi innocent qu’il veut bien le faire paraître ?

Lu dans le Bulletin André Noël :

En réplique au « scandale » de l’embauche par Fillon de son épouse et ses enfants, Emmanuel Macron a affirmé que les statuts de son parti ne donnent pas la « possibilité d’embaucher ou de faire travailler un proche ». Quoi qu’on en pense, il assure qu’il n’a pas attendu l’affaire de l’emploi supposé fictif de Pénélope Fillon pour s’en prendre au «népotisme»

C’est dans le cadre des mesures présentées jeudi concernant sa future loi de moralisation (une des conditions du ralliement de François Bayrou), qu’Emmanuel Macron a notamment expliqué qu’il interdirait l’emploi d’un proche par un parlementaire. Voilà ce qu’il annonçait jeudi dans le Parisien : « Nous interdirons aux parlementaires l’emploi de proches ou de membres de leur famille pour mettre fin au népotisme. Cette disposition vaut d’ores et déjà pour les cadres d’En marche. »

La semaine précédente déjà, il avait expliqué sur BFM-TV qu’il était favorable à cette mesure. Et qu’elle était même l’un des fondements de son mouvement. « Je vous invite à regarder les statuts d’En marche, qui ont été déposés le 6 avril 2016. Donc, on n’a pas attendu toutes les crises récentes. Dans les statuts d’En marche, il est indiqué qu’il n’y a pas de népotisme. Il n’y a pas de possibilité d’embaucher ou de faire travailler un proche. »

Mensonge ! Contrairement à ce qu’il prétend, rien de tel ne figure dans les statuts eux-mêmes. Il est exact, en revanche, que sur l’ancienne version du site, datant de l’été 2016, on trouve cette mention, parmi les « engagements » du mouvement mais elle n’a pas été intégrée aux statuts. Au demeurant, cet engagement n’est pas appliqué à ceux des députés qui ont rejoint Macron. Il suffit pour s’en convaincre de consulter les dernières déclarations de ces élus, visibles sur le site de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique pour s’en convaincre.

Ainsi, parmi la quinzaine de parlementaires rangés derrière Macron, pas moins de cinq emploient un membre de leur famille. C’est le cas de Ary Chalus, président de la région Guadeloupe et porte-parole de Macron pour l’outre-mer. D’Eric Jalton, député-maire des Abymes, en Guadeloupe. De Thierry Robert, député-maire de Saint-Leu (Réunion), qui emploie son cousin. De Jean-Louis Touraine, député du Rhône. Les dirigeants d’En Marche ne peuvent nier la réalité mais expliquent désormais que, s’ils ne se conforment pas à la règle, ils n’obtiendront pas l’investiture du parti. Toutefois dans ses propos Macron ne présentait pas sa décision contre le « népotisme » comme devant être appliquée à l’avenir, mais comme étant effective dès maintenant, condition même pour adhérer à sa formation !

PR

Bulletin André Noël N°2507

François Fillon et le népotisme
François Fillon et le népotisme
Une "coqueluche" à l'Elysée : Emmanuel Macron
Une « coqueluche » à l’Elysée : Emmanuel Macron
n peu de doctrine
Un peu de doctrine

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.