Islamisme révolutionnaire ? L’article ci-dessous nous explique un titre si étrange. En attendant, monsieur Ivan Blot nous fera la joie d’être présent cette année lors de nos traditionnelles « Journées Chouannes« , qui auront lieu cette année les 3 et 4 septembre. Il siègera à une table ronde dont le contenu et les intervenants vous sont notifiés en bas de page.
Le livre est paru fin juin. Ivan Blot n’avait sans doute pas imaginé ce carnage-là, épouvantable par son inorganisation même. Mais il s’interroge avec sa pertinence habituelle sur ce qu’est le djihadisme. Et sans doute sera-ce pour en surprendre plus d’un.
La thèse de ce livre est exprimée dans son sous-titre, « une menace révolutionnaire ». Robespierre a été guillotiné depuis plus de deux siècles maintenant. Le marxisme est mort, avec son historique capacité de nuisance. La momie de Lénine n’est plus sur la place Rouge depuis longtemps. Et voilà le djihadisme. D’après Ivan Blot, on pourrait vraiment parler de Révolution djihadiste. Quant à nous, nous avons pris l’habitude de lier la révolution et l’esprit des Lumières, c’est pour cela que de prime abord, ce rapprochement, cette identification entre djihadisme et révolution nous choque.
Peut-on dire que l’esprit des Lumières règne sur Oussama Ben Laden et sur les théoriciens contemporains du djihad qu’étudie Blot ? Ayman al-Zawahiri, Sayyid Qutb, Abou Moussab al-Zarqaoui et tous les autres sont viscéralement hostiles à l’esprit des Lumières. Ils n’ont certainement jamais lu une ligne de Voltaire ou de Rousseau. Pour un peu, on les traiterait plutôt, c’est vrai, de contre-révolutionnaires parce qu’ils mènent une révolution contraire à la révolution occidentale.
La Terreur, le sang versé sans état d’âme
Il faudrait juste se souvenir que Joseph de Maistre nous avait prévenus : « La contre-révolution n’est pas la révolution contraire mais le contraire de la Révolution. » Le nazisme a été une révolution contraire, en soi tout aussi révolutionnaire, mais qui, justement, n’a jamais même prétendu à être une contre-révolution. Le djihadisme doit être aussi une révolution contraire, non pas une contre-révolution, parce qu’elle est tout aussi révolutionnaire que la Révolution historique, et cela à la fois dans ses méthodes et dans ce que l’on pourrait appeler, avec Ivan Blot, son anthropologie et aussi ses visées.
Comme Mao proposait à tous son Petit Livre rouge, les djihadistes qui publient en anglais sur Internet leurs petits manuels de la guerre nouvelle ont très clairement l’intention de changer l’humanité, non pour la communiser mais pour l’islamiser tout entière. Et comme les Révolutionnaires français, ils ont compris que la seule chose qui pouvait faire changer des peuples, conservateurs par nature, c’est la Terreur, le sang versé sans état d’âme, le défi à la mort : être islamique ou mourir, cela vaut bien le slogan au nom duquel tant de jeunes Français sont morts dans les guerres révolutionnaires : être libre ou mourir. Nous sommes dans un grand classique occidental : le jeu de l’idée et de la mort… de l’idée à mort, ce que l’on a appelé l’idéologie.
Ivan Blot invoque avec conviction le travail magnifique de Jules Monnerot, Sociologie de la révolution. « Le communisme est l’islam du XX’ siècle », écrivait Monnerot. Il ne se doutait pas que l’islam serait le communisme du XXIe siècle. Autre originalité du livre de Blot : le recours à Dostoïevski, essentiellement pour son livre Les Possédés, sur l’expansion souterraine du socialisme en Russie.
Ce qui m’apparaît comme encore plus pertinent et semblera totalement inattendu à ceux qui ignorent les liens entre Ivan Blot et la Russie, c’est l’analyse de quelques pages serrées de Nicolas Berdiaev sur la vraie nature de la Révolution, refusant toute forme d’enracinement. Ce qui fait le révolutionnaire, et donc le djihadiste, c’est l’absence de toute racine, l’absence même d’un monde de valeurs et de références communes. « C’est pourquoi les pays où les musulmans sont des traditionalistes bien intégrés culturellement et patriotes, comme beaucoup de musulmans tatars en Russie, ne semblent pas attirés par l’islam révolutionnaire. » En revanche, un musulman qui perd ses racines locales et ses traditions millénaires, va, par une sorte de compensation idéologique, devenir un terreau de l’entreprise djihadiste.
Ivan Blot note l’importance d’un territoire au sein duquel, loin de toutes les frontières dessinées par les traités internationaux du XXe siècle, les djihadistes règnent. Cette base arrière, avec sa fiscalité et ses puits de pétrole, est certainement précieuse pour l’action révolutionnaire mondiale du djihad. Mais elle n’est pas essentielle, quoi qu’on en ait écrit ici ou là. Ce qui est essentiel, c’est le déracinement. C’est lui qui rend possible le djihad dans les cœurs, bien plus que tous les territoires islamiques que, par ailleurs, il faut défendre et qui, de ce point de vue, sont coûteux en hommes. Imaginons l’E.I sans ce terrain de jeu de 12 millions d’habitants, entre Irak et Syrie : plus d’abcès de fixation ! Il n’en sera que plus efficace sur les véritables enjeux : tout ce qui symbolise la culture non-musulmane, tout ce qui renvoie à une autre loi que celle d’Allah…
Il y a du pain sur la planche, mais que sera le monde dans vingt ans, après la révolution djihadiste ? Qu’en restera-t-il quand les djihadistes joueront avec des bombes atomiques plutôt qu’avec des camions de 12 tonnes ? Il faut lire la démonstration d’Ivan Blot, elle est implacable : l’islamisme est l’aboutissement ultime du nihilisme européen, étendu aux dimensions d’un monde à islamiser.
Joël Prieur
Thème de la table ronde avec monsieur Ivan Blot :
Samedi 03 septembre – 11h30 : Table Ronde
L’HOMME DÉNATURÉ – La recherche scientifique et les avancées technologiques de concentrent sur un objectif : faire de l’homme une machine ! Effrayant, mais bien réel, c’est le but de tout ce qu’englobe le transhumanisme. Avortement, Euthanasie, Eugénisme, GPA, PMA entrent tout naturellement dans ce programme… Il était un devoir jusque-là de lutter contre les actions immorales de nos gouvernants, ça devient maintenant une nécessité, si nous ne voulons pas finir couverts de puces ! Sous la direction de Philippe PILOQUET , docteur et président de SOS Tous Petits, avec la participation de Yvan Blot, ancien inspecteur général de l’administration au ministère de l’Intérieur, auteur du livre « L’homme défiguré », du Docteur Xavier DOR, bien connu pour son combat contre l’avortement, de Marion SIGAUT, historienne connaissant bien les problèmes des droits sexuels que la fédération internationale du Planning familial est entrain d’inventer…