Lectures Françaises

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Le Puy du Fou sur la sellette : cachez ce génocide que je ne saurais voir !

Vue du château du Puy du Fou en Fou en 1978 (Première de « La Cinéscénie ») – (© blog.puydufou.com)

Les jeudis soir, en deuxième partie de soirée, sur France 2, les redresseurs de torts de « Complément d’enquête » débarquent sur le petit écran. Ce 7 septembre 2023, baskets aux pieds et rictus aux lèvres, Tristan Waleckx annonce le programme : « Histoire, argent, pouvoir : les vrais secrets du Puy du Fou ». Le même rictus traverse le faciès faussement bonasse de Raphaël Tresanini, auteur du reportage : un juge d’instruction qui aurait oublié qu’il lui fallait enquêter à charge, mais aussi à décharge.

Une image vaut mieux qu’un long discours. Deux images pour le prix d’une résument à la perfection ce trop long pensum télévisuel.

La première : les bénévoles de la Cinéscénie réunis après le spectacle. Ces bénévoles qui, d’après nos torves redresseurs de torts, seraient des manants des temps modernes réduits en servitude par le vicomte Le Jolis de Villiers de Saintignon. L’alcool coule et les serfs festoient. Nos reporters ont des baskets aux semelles de plomb ; leur sous-texte est lourdement évident : au cœur du bocage, un petit clan nobiliaire lève une armée de paysans arriérés, fanatisés et avinés, au service des privilèges des premiers et des vieilles superstitions qui les enchaînent. Tout juste le bon vieux racisme social des jacobins et de leurs héritiers politiques : c’est beau comme du Barère ou du Robespierre, le style en moins !

La seconde : un soir de spectacle, Philippe de Villiers traverse le parc, le sieur Tresanini et tutti quanti accrochés à ses basques. Dans un premier temps, il ne veut pas leur adresser la parole, puis il finit par se raviser et par leur décocher : « Vous devriez avoir honte ! » Il est vrai que tout est permis à ces sycophantes de l’audiovisuel public qui se prennent, la cooptation aidant, pour les successeurs d’Albert Londres : y compris traverser l’Atlantique, aux frais du contribuable, pour remuer, là encore à grand coup de sous-texte, les vieilles allégations sordides destinées autrefois à briser la famille, la carrière et la vie d’un candidat à l’élection présidentielle, et qui, malgré les non-lieux délivrés par les tribunaux, semblent toujours émoustiller la bande à Waleckx et, pense-t-elle, son public obligé, c’est-à-dire le « peuple de gauche », qu’elle juge à son image. Autre forme de racisme social.

Mais foin de tout cela ! Quiconque raisonne plus loin que le bout son nez sait qu’on ne lâche pas ainsi les chiens pour gloser sur le bénévolat, le plan d’occupation des sols ou les passe-droits supposément accordés par le président Macron. Le vrai crime du Puy du Fou est ailleurs. Voilà un spectacle et un parc à thème qui, avec un succès qui soulève la jalousie de plus d’un, font renouer le grand public avec le « roman national » et qui – pire encore ! – découvre à ses yeux l’existence d’un génocide franco-français savamment occulté, puisque perpétré par les pères fondateurs de notre République vénérée. (LIRE LA SUITE DANS NOTRE NUMÉRO)

Vincent CHABROL

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