Introduction
« Je vous annonce, j’ai décidé, qu’on ne pourrait plus porter l’abaya à l’école. » [1]. C’est d’une manière brutale que le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a décidé d’effectuer sa rentrée politique le 27 août dernier sur TF1. Aussitôt dit, aussitôt fait, le 31 août, une circulaire déposée par ce même ministre venait confirmer l’orientation prise quelques jours plus tôt sur le plateau de la première chaîne de France.
Saisi en urgence par l’association Action Droits des Musulmans (ADM) par le biais d’un référé-liberté, le Conseil d’État a approuvé et confirmé la décision du « premier prof de France » en rejetant le référé de l’ADM.
Alors l’interdiction de l’abaya, vraie victoire contre l’islamisme ou coup de génie maléfique du gouvernement ?
L’abaya : un vêtement culturel ou cultuel ?
Certains défenseurs de l’abaya avancent l’argument selon lequel ce vêtement est culturel avant d’être cultuel. Alors qu’en est-il ?
Un vêtement historiquement culturel…
Pour résumer cette question, il est vrai qu’à l’origine, l’abaya est un vêtement qui remonte aux civilisations mésopotamiennes d’il y a environ 4000 ans. Il est également juste d’affirmer qu’il s’agisse d’un vêtement traditionnel porté par les femmes dans le désert chez les Bédouins afin de se protéger des conditions climatiques particulièrement rudes.
À l’appui du caractère culturel de ce vêtement, certains avancent également qu’il peut être décoré de motifs et arborer des couleurs hétéroclites ce qui, dans le cadre de la religion musulmane, n’est ni recommandé, ni encouragé.
… aujourd’hui à dimension cultuelle
Si les origines culturelles de l’abaya ne peuvent être discutées, il ne fait néanmoins aujourd’hui aucun doute que ce vêtement a fait l’objet d’une appropriation religieuse de la part des musulmans.
Pour le prouver, il nous suffira de mentionner que ce vêtement est obligatoire au Qatar et en Arabie Saoudite où l’islam est religion d’État.
La popularité de ce vêtement en Iran et dans les pays du Maghreb n’est pas non plus un secret, et ce, surtout depuis que la religion musulmane y est prédominante.
La religion musulmane prescrivant aux femmes la modestie [2], c’est donc assez naturellement que l’abaya est devenue, au fil des générations et des modes qui les accompagnent et qui parfois les traversent, un symbole d’appartenance à la religion musulmane.
Et la France ne fait pas exception à cette appropriation religieuse de l’abaya. En effet, à notre connaissance, aucune œuvre, qu’elle soit historique, littéraire ou artistique, ne fait état du port de l’abaya dans l’histoire vestimentaire de notre pays. Le phénomène des abayas est concomitant avec l’arrivée de populations musulmanes sur le sol de France.
La raison de l’interdiction
Dans son intervention sur TF1, le ministre de l’Éducation nationale a expliqué la raison de l’interdiction de l’abaya :
« L’école de la République elle s’est construite autour de valeurs et de principes extrêmement forts et notamment la Laïcité. La Laïcité ce n’est pas une contrainte, c’est une liberté. C’est une liberté de se forger son opinion et de s’émanciper par l’école. Pour moi la Laïcité dans un cadre scolaire c’est quelque chose de très clair : vous rentrez dans une salle de classe, vous ne devez pas être capable de distinguer ou d’identifier la religion des élèves en les regardant. Donc je vous annonce, j’ai décidé, qu’on ne pourrait plus porter l’abaya à l’école. » [3]
Considérant que l’abaya est un vêtement permettant d’identifier la religion d’une élève, le « premier prof de France », au nom de la Laïcité, décide d’en interdire le por(c) t. (LIRE LA SUITE DANS NOTRE NUMÉRO)
Joseph RABANY
[1] – tf1info.fr, 27/08/2023 : « VIDÉO – Gabriel Attal invité du 20 H de TF1 avant la rentrée scolaire : l’interview en intégralité ».
[2] – Modestie qui se rapproche beaucoup plus de la pudibonderie que de la modestie chrétienne.
[3] – tf1info.fr, 27/08/2023 : « VIDÉO – Gabriel Attal invité du 20 H de TF1 avant la rentrée scolaire : l’interview en intégralité ».
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