Ils n’ont pas l’air trop malheureux les treize enfants de Marielle Blanchier sur la couverture du livre dans lequel cette mère de famille se confie.
Lu pour vous dans Renaissance Catholique.
« Le vend souffle où il veut ». Ce vent, c’est bien entendu le souffle du Saint Esprit qui va tout au long des années emmener cette femme là où elle n’a pas forcement envie d’aller mais où Dieu a besoin d’elle pour témoigner de son Amour.
Quand Marielle se marie, en 1990, les seules choses dont elle soit certaine c’est que Dieu existe et qu’elle aime Pierre. Celle qui a pourtant fréquenté des écoles privées, les aumôneries de lycées, les universités françaises et étrangères ne sait rien de ce à quoi l’engage un mariage catholique. Il faut dire que dans les années noires de l’après-concile, l’Eglise n’ose plus enseigner grand-chose.
Mais Marielle a du cœur au ventre. Altruiste, entreprenante, elle veut faire beaucoup de choses, échanger, apprendre, dans tous les pays ou le travail de son mari la mène. Les enfants arrivent tout naturellement au sein de ce foyer sans la ralentir jusqu’au jour où s’en est fini des missions à l’étranger et elle sait, quand elle s’installe à Sceaux, que c’est pour longtemps.
«Je me sens coincée dans ma prison dorée à Sceaux… Mariée avec six enfants en bas âge et un septième en route, je suis aveuglée par la sensation que tout cela entrave ma quête d’idéal, que je m’imaginais tout autre. »
«Le vent souffle où il veut» et va conduire Marielle, pour échapper à la morosité du quotidien, à approfondir ses connaissances religieuses, à découvrir le Christ comme une personne et à creuser la question du mariage. Elle dévore tout ce qui lui tombe sous la main découvrant à peu près seule toute la profondeur de la doctrine catholique et ses exigences.
Alors qu’elle en a par-dessus la tête de la monotonie de la vie de tous les jours, elle comprend que c’est là qu’est sa place. En fréquentant plus assidument les sacrements de l’eucharistie et de la pénitence, elle réalise que là est la source de toute grâce. Il y a là de très belles pages, très profondes, d’abandon à la volonté du Père et cet abandon passe par une redéfinition de l’union des âmes et des corps.
« Cette union du Christ et de l’Église comme modèle de la vie conjugale m’émerveille. Qu’elle est belle cette vocation offerte à deux pêcheurs réconciliés en Christ qui se font le don d’eux-mêmes, gratuitement, jusqu’au bout, de la même façon que le Christ a fait don de Sa vie pour constituer l’Église. »
Alors qu’ils sont déjà parents de sept enfants, Pierre et Marielle décident de faire le don de la vie sans aucune restriction, pourtant, Marielle n’est pas une illuminée, elle connaît le doute, la fatigue mais c’est une âme de feu.
« Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les sages». (I cor,1,27)
Un beau témoignage qui pourra être utile à beaucoup.
Claude Berthemy
Renaissance Catholique n°149 de novembre/décembre 2017.