On se souvient que depuis la dislocation de l’URSS, en décembre 1991, l’Ukraine désormais indépendante s’est retrouvée ballottée entre pro-russes et pro-occidentaux : Léonid Koutchma, partisan du rapprochement avec la Russie, et président de 1994 à 2005 ; Viktor Iouchtchenko, pro-occidental propulsé au pouvoir par la « révolution orange » de 2004 (2005-2010) ; Viktor Ianoukovytch, pro-russe (2010-2014), qui refuse, en novembre 2013, de signer l’accord d’association proposé par l’Union européenne et se voit renverser par le mouvement du « Maïdan » au profit du pro-occidental Petro Porochenko (2014-2019). Entre-temps, les populations russophones de Crimée et du Donbass se révoltent contre Kiev. La Crimée est annexée par la Russie en mars 2014 et la guerre éclate dans le Donbass entre l’armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes qui proclament l’indépendance des républiques de Donestk et de Louhansk le 11 mai 2014. Malgré les accords de Minsk (5 septembre 2014), la guerre continue à y couver. Volodymyr Zelensky, président ukrainien élu en 2019, se tourne plus délibérément encore en direction des pays occidentaux et signe le 12 juin 2020 un accord de coopération militaire avec l’OTAN.
Vincent CHABROL