Après Rome, c’est au tour d’une autre ville d’Italie, Bologne, d’expérimenter le crédit social. Le maire et son délégué au numérique ont ainsi présenté leur projet le 29 mars dernier en le décrivant comme un système de points numériques qui récompenseront les citoyens pour leurs bonnes actions.
Si cette ville est parfois surnommée la Rossa (la Rouge) en référence à ses tuiles en terre cuite, il semble désormais que cette ville doive son surnom à la politique communiste que ses dirigeants lui font subir depuis quelques années.
Ces initiatives locales de mise en place du crédit social doivent nous alerter. Car nous savons maintenant depuis un rapport très complet, que nos sénateurs sont particulièrement admiratifs du système de crédit social chinois [1]. De plus, n’oublions pas que l’Union européenne travaille déjà sur une solution permettant une expérimentation similaire à grande échelle avec le « portefeuille européen d’identité numérique ».
Il ne fait donc aucun doute que ces initiatives locales seront scrutées avec attention par le législateur français, mais également par les politiques et fonctionnaires européens, d’autant que ces expérimentations dans des villes européennes sont entièrement compatibles avec le système de valeurs de nos sociétés occidentales.
À noter également la publication le 11 mai dernier d’un rapport sénatorial [2] préconisant l’expérimentation de la reconnaissance faciale pour une durée de trois ans. Certes, ce rapport veut « poser des lignes rouges écartant le risque d’une société de surveillance », mais nous savons qu’avec le temps, ce rouge s’éclaircit de plus en plus pour finalement disparaître.
Joseph RABANY
[1] – Compte-rendu de l’audition (11 février 2021) de Mme Séverine Arsène, chercheuse associée au Médialab de Sciences Po et enseignante à l’Université chinoise de Hong Kong, sur le crédit social en Chine, disponible sur le site internet du Sénat.
[2] – « La reconnaissance biométrique dans l’espace public : 30 propositions pour écarter le risque d’une société de surveillance » ; Marc-Philippe Daubresse, Arnaud de Belenet et Jérôme Durain, rapporteurs.