Réarmement ou désarmement démographique ?

L'actualité en bref

Lors de sa conférence de presse du 16 janvier dernier, Emmanuel Macron a annoncé vouloir réformer l’actuel congé parental pour le transformer en « congé de naissance » afin de relancer une natalité française au plus bas depuis 1946 !

Pour rappel, l’actuel congé parental permet de toucher une allocation d’un montant maximal de 429€ par mois pendant un an, voire trois ans en cas de renouvellement du congé, soit 15 444€ sur 3 ans.

Selon les derniers éléments techniques à notre disposition [1], l’actuelle réforme voulue par le président de la République permettrait aux parents de toucher une allocation de « congé de naissance » sur une période de six mois non renouvelable pour un plafond maximal de 1800€ par mois versé par la Sécurité Sociale. Soit un montant global de 10 800€ sur 6 mois.

Au final pour chaque naissance, l’État économisera 4 644€.

Comme Emmanuel Macron l’a lui-même avoué, le congé de naissance « sera plus court que le congé parental actuel, qui peut aller jusqu’à trois ans et qui éloigne beaucoup de femmes du marché du travail ». Du côté de votre rédaction, on se demande encore en quoi remettre plus vite les femmes au travail permettra de relancer la natalité. Nous pensons même que ce raccourcissement aura l’effet inverse.

Pour résumer : diminution du montant global de l’allocation et réduction drastique de la durée de ce nouveau congé qui devrait voir le jour en 2025. Tels sont les contours actuels de cette future réforme qui nous prouve une fois de plus que la République est en guerre contre les femmes au foyer, objets économiques inutiles à la Société lorsqu’elles se trouvent recluses à éduquer leurs enfants.

Si le projet de réforme garde ces contours, l’hypocrisie du gouvernement en matière de natalité est flagrante. Mais nous n’en sommes pas surpris, car cette hypocrisie atteint son paroxysme puisque l’exécutif porte actuellement un projet de loi constitutionnelle visant à inscrire la liberté d’accès à l’IVG dans la Constitution.

Si le souhait du gouvernement est de relancer la natalité, il serait bien inspiré de revenir (au moins !) sur le remboursement de l’avortement et de la contraception, et de revaloriser de manière significative l’actuelle allocation versée dans le cadre du congé parental sans toucher à la durée de versement. Ces mesures conjoncturelles pourraient permettre au gouvernement de s’attaquer ensuite aux véritables causes de la chute de la natalité qui sont aujourd’hui d’ordre structurel.

Joseph RABANY

[1]bfmtv.com, 22/01/2024 : « Durée, montant, date de mise en place : ce que l’on sait des contours du futur congé de naissance ».

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