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Qui était l’ignoble Pierre Bergé ?

ByJérôme Seguin

Oct 26, 2017
pierre bergé<center>Pierre Bergé</center>

Mort le 8 septembre dernier, Pierre Bergé a bénéficié de l’adulation de la plupart des media (à peine moindre que celle réservée quelques semaines auparavant à Simone Veil ; voir à ce propos notre précédent numéro 725 du mois de septembre). De même que nous l’avons fait pour cette dernière, il est de notre devoir de rappeler un certain nombre de faits soigneusement omis et passés sous silence par ces « confrères » si bien intentionnés. Pour ce faire, nous nous référons à notre fondateur Henry Coston (à qui nous avons rendu le juste hommage qu’il mérite, lors de nos dernières Journées Chouannes).

Dans le n° 391 (novembre 1989), il avait publié un dossier très documenté, comme lui seul savait les établir à partir de sources et d’informations dites « de première main », consacré à la naissance d’une revue qui portait le titre de Globe, qui avait été « officiellement lancé trois ans auparavant, par Georges-Marc Benamou [1], ou Benhamou, les pièces officielles déposées au Tribunal de commerce de Paris sont indécises quant à l’orthographe du patronyme de ce journaliste ». Nous en reproduisons ci-dessous les extraits les plus significatifs et les plus enseignants.

Autour du fondateur, qui occupait le fauteuil directorial, se pressaient un certain nombre de noms, parmi lesquels figuraient, en qualité d’ « éditorialistes », Mme Françoise Sagan et… Pierre Bergé, ce dernier étant, de plus un des douze membres du comité de rédaction. Pour éditer et diffuser cette revue outrageusement malveillante à l’endroit des « franchouillards », des « cocardiers », des « porteurs de bérets et de baguettes », ainsi qu’elle le précisait dès ses premiers numéros, bref à tout ce qui est patriote, une société a été créée le 6 juin 1985, sous le nom de la « SARL Modernes Associés » ; parmi ses « généreux » financiers se trouvait Bernard-Henry Lévy (déjà !…) pour un apport de 17 000 francs.

Lorsque Globe fit son apparition, poursuivait H. Coston, les Israélites l’accueillirent comme une publication émanant de leur communauté, tous ses fondateurs étant juifs. Mais cela n’a pas suffi à assurer le succès de la revue. Certains de ses associés-fondateurs se découragèrent-ils ? Toujours est-il que plusieurs s’éclipsèrent discrètement et cédèrent les parts qu’ils détenaient. Ainsi, B.-H. Lévy racheta une partie de ces participations pour la somme globale de 14 000 francs. Parallèlement, les créances que ces associés possédaient sur la SARL Modernes Associés furent cédées au même B.-H. Lévy, pour un montant de 116 000 francs payés rubis sur l’ongle. On pourrait alors se poser la question suivante : mais que vient donc faire Pierre Bergé dans ces transactions financières ?

Coston donne la réponse : P. Bergé voudrait-il rester dans l’ombre en se bornant à remettre des fonds, de la main à la main, à certains des fondateurs ? Ce n’est pas impossible. Benamou et Lévy ont été amenés à débourser des sommes relativement importantes pour des hommes de plume. Or, dans les milieux de la presse, Pierre Bergé est considéré comme « le commanditaire, le bailleur de fonds, le mécène de Globe ».

Henry Coston a fait suivre cette courte présentation du portrait du mécène de Globe :

Le mécène de Globe

M. Bergé est plus connu comme directeur de théâtre ou patron-bis de la firme Yves Saint-Laurent que comme homme de gauche ou bailleur de fonds de journaux marxistes. Et pourtant, son adhésion aux idéaux gauchistes ne date pas d’hier. Celui que le très progressiste Nouvel Observateur qualifie de « Napoléon de l’avenue Marceau » et classe parmi les 100 premières fortunes de France, participait à l’aventure mondialiste et cosmopolite de La Patrie Mondiale dès 1948.

Né dix-huit ans plus tôt dans l’île d’Oléron, au foyer d’un fonctionnaire des finances, Pierre Bergé fut le rédacteur en chef de ce petit journal fondé sous le patronage de Garry Davis et avec la bénédiction de Camus, Breton, Sartre et quelques autres. Très vite, le débutant journaliste se retrouva sur le pavé. Il fut quelques temps commis de librairie, puis il sauta à pieds joints dans la peinture – si l’on peut dire. Il devint le protégé de Bernard Buffet, qui lui fit connaître le Tout-Paris, et notamment Christian Dior, chez qui il rencontra un jeune couturier alors inconnu, Yves Mathieu Saint-Laurent. C’était en 1958. Trois ans plus tard, Pierre Bergé s’associait au « créatif génial » et fondait, avec lui, la société de haute couture Yves Saint-Laurent. Il la préside depuis 1971 ainsi, d’ailleurs, que la société Yves Saint-Laurent America Inc., de New York.

Les créateurs de mode et les couturiers firent de lui, en 1974, leur président de chambre syndicale du prêt-à-porter. Il fut, dès lors, la personnalité marquante de la profession et devint le dirigeant de divers groupements professionnels, en même temps que le président de l’Institut français de la Mode.

Attiré par le théâtre, il anima les Lundis musicaux de l’Athénée, dont le Théâtre de l’Athénée, qu’il possède, sert de cadre.

Sa fortune (presque) subite et son autoritarisme ne semblent pas l’avoir détourné de ses amours de jeunesse. Au fond, ce nouveau riche demeure très attaché au marxisme. « À 58 ans, écrit André Rollin dans Le Canard Enchaîné (7 septembre 1988), il est le mécène sublimal de cette gauche-caviar qui, sous sa houlette, risque de devenir la gauche-milliard ».

Harlem Désir, qu’il subventionne, s’en félicite naturellement. Que ferait SOS-Racisme sans les fonds des super-capitalistes, tout heureux d’encourager l’immigration qui leur fournit des manœuvres-balais ? L’arrivée de la gauche au pouvoir, en 1981, combla d’aise Pierre Bergé, qui s’était dépensé – c’est le mot – sans compter pour Mitterrand. Jack Lang, ministre de la Culture, ouvrit les portes du Louvre aux défilés de ses mannequins. Ne voulant pas être en reste, les communistes lui ouvrirent également celles de la Fête de l’Humanité où les mannequins d’Yves Saint-Laurent redéfilèrent, cette fois pour le populo de La Courneuve. Flattée d’accueillir les envoyées élégantes d’un grand patron, L’Humanité du 2 septembre 1988 saluait « la Maison Yves Saint-Laurent et son PDG, Pierre Bergé, qui nous offre gracieusement la prestation ».

[lire la suite dans notre numéro]

Jérôme SEGUIN

[1] – Né le 30 mars 1957.

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