La Fédération internationale des échecs (FIDE) a cédé aux offres alléchantes de Ryad. Elle a concédé le droit d’organiser deux des plus importantes compétitions d’échecs à l’Arabie saoudite. Ce qui a soulevé des vives protestations politiques et sportives. Près de 150 joueurs ont annoncé qu’ils ne participeraient pas. Dont l’Ukrainienne Anna Muzychuk – troisième meilleure joueuse du monde – et le grand maître international Hikaru Nakamura.
Pas question d’aller jouer à Ryad, même si cela implique, a dit la jeune Ukrainienne, de «perdre ses deux titres de championne du monde. Risquer sa vie, porter un abaya (la tenue musulmane locale) tout le temps ? Il y a des limites. Le voile en Iran était largement suffisant», a-t-elle déclaré.
Selon la FIDE la prochaine série des championnats « World Rapid and Blitz Chess Championships » 2017… devaient avoir lieu fin décembre. Toujours bien renseigné, le journal israélien Haaretz a révélé que l’Arabie saoudite aurait versé à la Fédération deux millions de dollars pour obtenir l’organisation des jeux sur les trois prochaines années.
Outre le régime considéré par beaucoup comme autoritaire et ultra-conservateur, des joueurs et leurs entraîneurs ont soulevé le risque touchant à la sécurité des joueurs dont certains sont issus de pays très hostiles à l’Arabie saoudite : Israël, le Qatar, l’Iran. Ce front hostile a demandé à la fédération française de s’associer au mouvement de contestation (selon Europe Échecs).
Les joueurs israéliens qui comptent trois des meilleurs joueurs mondiaux sont interdits d’entrer. Un ancien président de l’Union des échecs en Europe a repris l’expression de «dégradation morale totale». Il a ajouté sur Twitter : « Après l’Iran et l’Arabie saoudite, qui sera le prochain, la République populaire de Corée ? »♦
Suggestion de livres sur ce thème :