Crise ou pas crise ?

Lu dans Présent du 16 mai 2018 : Sommes-nous à la fin d’un cycle de croissance ? C’est la question que tout le monde se pose en ce moment. 2018 devrait être encore une bonne année pour l’économie mondiale. Celle-ci est prévue à +3,9% après  + 3,8% en 2017, portée par la Chine (+6,6% prévus), par l’Inde (+7,4%), par plusieurs autres pays émergents d’Asie, par les États-Unis, aussi, qui devraient connaître une croissance 2018 à +2,9%, ce qui est un excellent chiffré quand on sait qu’il s’agit déjà de la première économie mondiale. L’Europe, la Russie, le Canada, le Japon se situeront, eux, à des niveaux médiocres, autour de 2%. En France, la croissance était prévue à +2,1% (pour +1,8% en 2017), mais le grippage actuel du processus de réformes pourrait jouer à la baisse.

Beaucoup d’indicateurs restent pour l’heure bien orientés : l’inflation qui, en Europe comme dans le reste du monde, est toujours maîtrisée (1,5% en zone euro, 2,5% aux USA), et le chômage, dont la décroissance semble même s’accélérer. Pour 2018, le chômage, aux USA, est attendu à 3,9%, ce qui constituerait le plus faible taux depuis 1970 ! En Suisse, le chômage réel ne peut même plus être mesuré tant il est réduit à peu de choses. Nous sommes en fait, chez nos voisins helvètes, à un niveau de plein emploi absolu. Dans la zone euro, le chômage resterait néanmoins à 8,4%, ce constitue une sorte d’exception parmi les pays développés.

Deux remarques s’imposent, susceptibles d’atténuer le vent d’optimisme économique planétaire qui souffle actuellement ; il y a d’abord ces tensions politiques et militaires qui s’accroissent : la pression islamique en Afrique, les graves divergences stratégiques occidentales et russes au Proche-Orient etc. Mais il y a aussi l’endettement mondial, qui reste proche de 70% du Produit Intérieur Brut, au niveau mondial, proche de 100% dans les économies avancées, en nette croissance en Asie et en Amérique du Sud et centrale. Que l’inflation reprenne, que les taux d’intérêt augmentent fortement (par exemple par le biais des cours du pétrole), et c’est toute l’économie mondiale qui en serait ébranlée et qui risquerait alors d’entrer dans un nouveau cycle de crise. C’est ce qui inquiète le Fonds Monétaire International, Madame Lagarde, ou Le Figaro économie qui titrait, le 16 avril dernier : Les nuages s’accumulent sur la croissance mondiale.

Productivité restée à la traîne

Et la France, dans tout cela ? Elle connaît donc une croissance modérée, et même molle, pourrait-on dire, conforme, en tout cas, à celle de la zone euro. Les prévisions pour 2019, à +2%, anticipent déjà une légère dégressivité. Les économistes prévoient d’ailleurs un inéluctable tassement, dans les années à venir, lié au vieillissement de notre population, au poids de notre dette, et aussi à notre productivité qui est restée à la traîne, quand la plupart des autres pays européens se réformaient. Nous payons le laxisme et l’absence de réformes structurelles de ces dix dernières années.

Sans jouer les oiseaux de mauvais augure, on peut se demander si le fort rebond économique mondial enregistré entre 2009 et 2018, et spécialement depuis 2012, dont n’a pratiquement pas bénéficié la France, ne va pas s’achever à l’aune des années 2020. Si tel était le cas, notre pays serait le grand perdant parmi les pays les plus avancés économiquement.

Rien n’est perdu, mais rien n’est acquis non plus. La crise économique mondiale est bien derrière nous depuis six ou sept ans, mais elle est peut-être aussi juste devant nous, à courte échéance, laissant alors aux Français la très désagréable impression qu’il n’y a pas de cycle haussier et baissier, mais uniquement un processus continu de décadence, ponctué d’appels aux efforts, aux sacrifices.

par Francis Bergeron

 

L´emprise du mondialisme – 1 – Crise économique majeure – Origine – Aboutissement
Conflit mondial – Crises économiques – Effondrement des monnaies – Faillites des nations – Guerre civiles européennes – troisième guerre mondiale
777 La chute du Vatican et de Wall Street selon saint Jean


 

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