Bitcoin et cryptomonnaies : du traçage des poulets au flicage des populations ?

Bitcoin et cryptomonnaies : du traçage des poulets au flicage des populations ?

Le « Bitcoin » aurait été créé par « Satoshi Nakamoto » – pseudonyme probable d’un groupe issu du monde « cyberpunk ». Un court PDF diffusé à partir d’octobre 2008 en expliquait le fonctionnement et l’intention de l’auteur : « permettre à deux personnes de se faire directement des paiements en ligne sans passer par une banque » [1]. Après Bitcoin (BTC) beaucoup de cryptomonnaies sont apparues semblant aller dans le sens d’un allègement des contraintes bancaires et d’un affranchissement des abus étatiques : inflation, dévaluation…. Le Bitcoin aurait surtout des qualités qui l’apparente à l’or, valeur refuge, d’après ces promoteurs. Faut-il voir dans les cryptomonnaies une « dissidence monétaire », une révolution économique qui redonne sa « souveraineté » au peuple (le consentement à l’impôt, contourné par la création monétaire) ou n’y voir que des « cryptoactifs », un jeu de plus dans la palette de « l’économie de casino » (Maurice Allais) ?

Essayons de décrypter les « cryptos » en esquissant le fonctionnement global du Bitcoin, et quelques particularités de ces « monnaies  », avant de nous interroger sur leurs prétendus « mérites ».

Le Bitcoin et les cryptomonnaies expliqués «simplement» 

Quand une banque assure une opération (prêt, virements, etc.), des écritures comptables sont inscrites dans un « grand livre » pour leur solde et leur vérification. Le principe du Bitcoin est de rendre aux particuliers la supervision de ces opérations. Ce sont les membres de la communauté qui y procèdent rendant possible l’usage du Bitcoin, instrument de paiement numérique, étalon de mesure et moyen d’épargne, trois qualités des monnaies. On imagine que faire le travail du banquier en mode décentralisé exige d’autres contraintes que celles que les initiateurs des cryptomonnaies ont voulu contourner… En effet, se procurer des Bitcoins demande d’en produire, comme on tamise une rivière pour dénicher des pépites, ou creuse un gisement. D’où ce mot de « mineurs » pour qualifier, non de simples utilisateurs mais ceux qui mettent en œuvre le protocole et valident les transactions.

«Mineurs» et «minage»

Comment s’effectue le « minage », l’extraction de Bitcoins ? Il faut posséder un ordinateur capable de télécharger la base de données (le « grand livre » numérique des opérations) et le programme qui permet de traiter la chaîne des transactions, d’où le mot de « Blockchain » [2]. Ce mot désigne l’empilement de chaque « bloc » d’opérations en chaînes des mineurs, plus exactement c’est la « technologie » qui permet le stockage distribué et la transmission des données en réseau. Quant à l’extraction, elle consiste à valider les transactions par vérification des données » (expéditeurs du « bloc », disponibilité des ressources, montant) et production d’une nouvelle donnée cryptographique, le « hash ». Ceci via un algorithme – fonction de « hachage » SHA-256 pour Bitcoin – qui transforme les données et le « hash », identifiant le « bloc » précédent, pour déterminer « le nonce » (« number used only once ») valeur qui permettra de produire le nouveau « hash », l’empreinte numérique non falsifiable, qui ouvre le droit d’effectuer d’autres opérations monétaires sécurisées. (LIRE LA SUITE DANS NOTRE NUMÉRO)

SAINT-HIÉRON

[1] – In N. A. Messaoudi, Les Cryptomonnaies expliquées simplement : comprendre la révolution et investir.

[2] – La « blockchain » n’est pas réservée aux cryptomonnaies (infra) et celles-ci ont leur propre « blockchain ».

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