Le GIEC, ou Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat, a été créé en 1988 dans le cadre du Programme des Nations-Unies pour l’Environnement et est chargé d’évaluer la réalité, les causes et les conséquences du changement climatique en cours [1].
Ce groupe publie régulièrement des rapports et celui d’août 2021 donne particulièrement à réfléchir. « Ce dernier rapport consolide et confirme les conclusions des précédents rapports, que ce soit concernant l’origine anthropique du réchauffement anthropique ou ses impacts sur nos sociétés : vagues de chaleur, sécheresse, pluies intenses. Le constat est sans appel. Les concentrations actuelles en CO2 sont aujourd’hui les plus élevées depuis au moins 2 millions d’années » selon la SFEN (Société Française d’Énergie Nucléaire).
Ce rapport a convaincu la Commission européenne de proclamer la « neutralité carbone » en l’an 2050, c’est-à-dire la fin de toute utilisation d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) en Europe, et en France en particulier, au beau milieu du XXIe siècle.
Il est vrai que Nicolas Hulot avait déjà interdit toute exploration pétrolière sur notre territoire. Mais cette fois-ci Ursula von der Leyen veut nous imposer une politique beaucoup plus contraignante.
Dans l’article qui suit, je vais tout d’abord étudier les conséquences économiques de la décision européenne pour la neutralité carbone en 2050 avant d’expliquer que les modèles mathématiques publiés par le GIEC ne sont pas du tout suffisamment fiables pour prendre des décisions futures aussi graves et que tout prouve qu’il n’existe pratiquement aucune corrélation entre la température de l’atmosphère et sa teneur en CO2.
Graves conséquences économiques d’une neutralité carbone
L’économiste Jean Pisani-Ferry vient d’adresser au président de la République, le 9 novembre dernier, une note intitulée « L’action climatique : enjeu économique » dans laquelle il explique que la transition écologique, initiée par le GIEC et conduisant à une neutralité carbone en 2050, conduira à « une gigantesque transformation de l’économie française ».
Jean Pisani-Ferry chiffre lui-même à 70 milliards d’euros par an (2,5 % du PIB) les besoins annuels financiers supplémentaires de la France qui lui seront nécessaires pour réussir cette transition énergétique. Mais comme il est envisagé que ce montant devra progressivement monter en charge chaque année, le chiffrage de Jean Pisani-Ferry se monte sans doute à 4 % du PIB pour les années suivantes.
De leur côté, M. Jean-Marc Jancovici et M. Gaël Giraud ont tous deux, à travers deux groupes différents d’économistes (le Shift Project pour J.-M. Jancovici et l’Institut Rousseau pour G. Giraud), étudié les investissements à réaliser pour obtenir la neutralité carbone en 2050.
Dans des vidéos toutes récentes :
J.-M. Jancovici a expliqué que les investissements à effectuer et calculés par le Shift Project, représentaient 4 % du PIB de la France jusqu’en 2050.
Quant à Gaël Giraud, il lance, avec l’Institut Rousseau, le programme « 2 % pour 2 °C » signifiant par là, que pour éviter toute augmentation de la température de l’atmosphère supérieure à 2 °C, il faut investir chaque année l’équivalent de 2 % du PIB. Notons que le programme de Gaël Giraud ne recherche pas la suppression totale des moteurs thermiques et c’est pourquoi le niveau d’investissements de 2 % du PIB y est plus faible que le niveau de 4 % préconisé par Jean-Marc Jancovici.
À ces montants du PIB utilisés pour la transition écologique il y aura lieu d’ajouter, en cours de négociations à la COP 27 qui se tient en Égypte, un pourcentage du PIB des pays riches en faveur des pays pauvres, pourcentage que l’on peut estimer à 1 %.
Au bout du compte, l’enjeu économique, pour la France, de cette transition écologique est donc au niveau d’une perte de 5 % du PIB pendant plusieurs décennies.
Quand on apprend dans les derniers journaux que tous les pays d’Europe rentrent en récession dès le dernier trimestre 2022 (y compris la France malheureusement), on comprend que tous les investissements, prévus pour la transition écologique et qui viennent d’être évalués à 5 % du PIB, ne conduiront qu’à un accroissement de la récession et à un enfoncement dramatique de notre économie, avec toutes les conséquences évidentes que cela suppose : la pauvreté va s’installer durablement dans nos villes comme dans nos campagnes, la famine va rôder sur notre territoire, la mort va frapper les plus malchanceux. La transition écologique conduira bien à « une gigantesque transformation de l’économie française », pour reprendre les termes mêmes de Jean Pisani-Ferry.
Gaël Giraud, plein d’optimisme, est convaincu que ces investissements pourraient être payés dans leur intégralité par la Banque Centrale européenne. Mais que de discussions à prévoir avant que cela ne soit possible !
Il est urgent d’attendre
Nous avons vu que l’enjeu économique de cette transition avait un coût très élevé, équivalent à 5 % du PIB de la France et pour répondre à ce défi, plusieurs hommes politiques ou économistes distingués ont déjà demandé de ne pas se lancer, tête baissée, dans cette politique. « Il est urgent d’attendre », est-il dit et répété par plusieurs experts français comme MM. Claude Allègre, Christian Gérondeau, François Gervais, Benoît Rittaud, Rémy Prud’homme… Un condensé de cette politique d’attente est l’appel lancé par l’éminent climatologue américain Richard Lindzen et adressé, en 2017, aux scientifiques en vue de soutenir la proposition qui suit :
« Nous exhortons les gouvernements des États-Unis et des autres pays à se retirer de la convention cadre des Nations-Unies sur le changement climatique (CCNUCC). Nous soutenons une préservation de l’environnement raisonnable et profitable. Le gaz carbonique, cible de la CCNUCC, n’est pas un polluant, mais un bienfait majeur pour l’agriculture et la vie sur terre. Les mesures effectuées depuis la création de la CCNUCC il y a 25 ans montrent que le réchauffement dû à l’accroissement du CO2 atmosphérique restera mineur, bien moindre que les prédictions initiales des modèles. »
Cet appel fut soutenu par un grand nombre de scientifiques de tous les pays. (LIRE LA SUITE DANS NOTRE NUMÉRO)
Pascal RENARDET
[1] – Wikipédia.
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