La CGT et Philippe Martinez
Nous apprécions régulièrement la « Synthèse hebdomadaire » proposée dans les quatre pages du Bulletin d’André Noël (23 rue Paul Vaillant-Couturier, 94700 Maisons-Alfort), pertinent, incisif et ne voilant pas la face de ce qu’il faut dire au regard de la réalité de la situation politique actuelle. Ainsi, l’article de tête de son n° 2473 (30 mai-5 juin 2016) porte sur L’offensive de la CGT pour abattre le gouvernement ; intéressant et important puisque, depuis des mois, cette centrale syndicale (qui ne réunit qu’à peine plus de 10 % des salariés français) perturbe et paralyse la vie économique de nos entreprises et la liberté de voyager en toute quiétude des citoyens.
« On parle de la radicalisation de la CGT, au gouvernement comme dans l’opposition, dit notre confrère. On a raison car, sous Bernard Thibault (ndlr : son précédent secrétaire général), elle était moins combative. Avec Philippe Martinez, s’il n’y a pas continuité avec son prédécesseur, il y en a néanmoins une par rapport aux fondements historiques et idéologiques de la CGT avec lesquels son actuel secrétaire renoue : c’est encore et toujours un syndicat communiste, partisan de la lutte des classes, de l’affrontement avec la bourgeoisie et le patronat, hostile à tout compromis qu’elle abandonne à ces « traîtres » que seraient les syndicats réformistes […]
Il poursuit : « Rappelons que ce syndicat a appelé à voter Hollande ! Il est donc responsable, il a contribué à porter le premier secrétaire du PS au pouvoir. Il l’a voulu, il l’a eu, qu’il ne vienne pas se plaindre maintenant ! Que la CGT assume la conséquence de ses actes ! Toutefois, Martinez nous dit que François les a trahis, ce n’est pas pour cette politique-là que ses camarades ont voté. Pas lui ou pas ça ! Car, depuis 1920 – il y aura bientôt un siècle –, quand a été enregistrée la scission entre communistes et socialistes au congrès de Tours, on enseigne dans les écoles du Parti que les socialistes sont toujours traîtres à la classe ouvrière et ne songent qu’à servir les intérêts de la bourgeoisie quand ils sont au pouvoir.
« Le camarade Martinez, qui connaît son catéchisme communiste sur le bout des ongles, sait cela. Il devrait donc être le dernier à s’étonner que François Hollande soit un « social-traître », mais il aurait dû s’y attendre ! Ce règlement de comptes entre frères ennemis de la gauche socialo-communiste fait des victimes : les automobilistes, les usagers des transports en commun, les commerçants, les entreprises, qui sont pourtant étrangers à cette querelle idéologique “ familiale ” ».
L’analyse n’est pas plus conciliante pour les candidats de la « droite » aux primaires du mois de novembre prochain, qui, selon notre confrère, ne seront pas plus capables que les socialistes de nous sortir du guêpier : « Pour nous en tenir à la seule Ve République, tous les présidents ont trahi leurs promesses, à un moment ou à un autre. La liste en serait fastidieuse si l’on voulait qu’elle soit exhaustive ! Pour se justifier, ils expliquent qu’ils ont voulu l’idéal, mais qu’ils doivent composer avec la réalité, politique, économique ou géopolitique dont ils ne sont pas les maîtres […] Selon toute probabilité, le vainqueur de la primaire sera aussi le futur président de la République. Or, le « programme » quasi commun des candidats à la candidature de la droite libérale comporte un remède sévère mais présenté comme souverain aux maux dont souffre la France depuis des décennies et auxquels ils ont été incapables de faire face dans le passé ». Il est désormais évident qu’aucun d’entre eux ne sera en mesure de l’appliquer…