Sens Commun n’est pas nécessaire à connaître pour en dire ce qu’il faut dire de tout parti, auto proclamé conservateur. Résumons-le ainsi : victime toute relative, plus ou moins consentante, du noyau de notre système anti-politique actuel : le suffrage universel. Sens Commun est donc insensé. Il est RADICALEMENT impossible de préserver une charte catholique ou simplement de « sens commun », sans devoir transiger avec les leviers habituels soit :
- quant aux modalités d’application des lois positives ou abrogatives.
- quant aux propositions de loi elles-mêmes et leur besoin de soutiens plébéiens pour aboutir.
Pour SC, c’est réglé. Reste à savoir pourquoi tant de catholiques y adhèrent…
Lu dans Présent :
Sens Commun, le ramasse-cathos des LR
Sens Commun (SC), le courant des jeunes issus de LMPT ayant l’ambition de changer l’UMP — devenu LR — de l’intérieur, vient de se renier une nouvelle fois en décidant de rallier unilatéralement François Fillon pour la primaire. Ce choix, opéré par les responsables sans consultation préalable auprès des militants, fait grincer des dents partout. En effet, les positions de l’ancien Premier ministre de Sarkozy sur la famille ne sont pas vraiment dans la droite ligne de LMPT. Fillon ne souhaite pas revenir sur la loi Taubira dans son ensemble, mais uniquement sur le volet de l’adoption plénière. Il n’est d’ailleurs jamais descendu dans la rue aux côtés des défenseurs de la famille traditionnelle, ce qui lui a été beaucoup reproché.
Concernant la défense de la vie, sa position est contradictoire. « Je crois au caractère sacré de la vie que m’a enseigné le catholicisme, mais je considère l’IVG comme un droit fondamental », a-t-il écrit dans son livre-programme Faire. Charles Beigbeder résume parfaitement la situation : « En se ralliant à François Fillon, Sens Commun ne se situe ni dans la perspective du vote de Henri Guaino, se présentant aux présidentielles malgré son échec à réunir ses parrainages pour être candidat à la primaire des LR, ne mâche pas non plus ses mots. Pour lui, les responsables de SC sont devenus des « politiciens pires que les autres ». Le président du PCD, Jean-Frédéric Poisson, ne comprend pas non plus la décision de ce courant pro-famille. Il fait valoir que ses positions concordent parfaitement avec leurs aspirations pour la France.
Tout ça pour un plat de lentilles.
Oui mais voilà, SC a préféré misé sur le moins pire des « gros candidats » plutôt que de soutenir un « petit candidat ». Le calcul politique, la perspective d’obtenir des places en cabinet ministériel semble faire oublier les convictions. Il est loin, le temps où SC proclamait en 2013 que « si nous ne parvenons pas à faire entendre nos principes fondateurs et à en marquer le programme des Républicains, quelle qu’en soit la raison, nous ne resterons pas dans un mouvement qui nous utiliserait comme de simples alibis ».
Le conseiller régional FN des Pays de la Loire, Pascal Gannat, s’interrogeait déjà en avril auprès de nos confrères de Boulevard Voltaire du rôle des élus SC à la région. En effet ceux-ci, non contents de s’être fait rouler par Bruno Retailleau ayant privilégié l’UDI et le Modem sur les listes électorales, votaient sans sourciller les politiques sociales et culturelles de la gauche continuées par la nouvelle majorité de « droite » (Pass contraception, financement du Planning familial, subvention de l’association pro-LGBT AIDES…).
Il est temps de dénoncer haut et fort l’imposture électorale que représente Sens Commun, qui leurre un certain nombre de catholiques. De plus Fillon, qui n’est pas en position de tête, aurait décidé de rejoindre Juppé s’il ne passait pas le premier tour. Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons plus passer sous silence les erreurs de SC courant après un plat de lentilles, qu’ils risquent d’ailleurs de ne jamais consommer.
Louis Lorphelin
Présent, 20 septembre 2016, n°8696.