L’Église sainte Rita a été profanée. Un ministre du Seigneur a été violenté. Face à ce sacrilège, les passions crient à la vengeance, la raison à la justice. L’Esprit lui, pousse à la réparation. Car il faut cesser, une bonne fois pour toutes, de NOUS considérer comme les offensés ! En touchant à un serviteur consacré, c’est DIEU que l’on TOUCHE. Or on ne touche pas au sacré. Dieu a foudroyé pour cela. Ce sens du sacré est perdu car aujourd’hui, les bien-pensants (n’y voir aucune ironie) ne réagissent que POUR défendre LEUR personne, LEUR pensée etc… Ceci dit, les réactions montrent tout de même un certain esprit catholique bien sûr, et le scandale… scandalise. Voici donc encore une incarnation de ce que donne la Loi, lorsqu’elle a cessé d’être subalterne à la morale qui EST l’Esprit de Dieu par Son Église.
Lu pour vous dans Présent :
L’église Sainte-Rita, située dans le XVe arrondissement de Paris, a été évacuée manu militari mercredi matin, entre 7 heures et 8 h 30. Depuis plusieurs mois, l’église — la seule de Paris à organiser une bénédiction annuelle des animaux le premier dimanche de novembre —était occupée par des fidèles opposés à sa démolition pour en faire des places de parking et une dizaine de logements. Les travaux de construction de logements devaient commencer en octobre 2015 mais se sont jusqu’alors heurtés à la présence d’occupants « sans droit ni titre », selon la préfecture de police.
Celle-ci a donc procédé à l’évacuation au lendemain des funérailles du père Jacques Hamel, égorgé par un islamiste le mardi 26 juillet à Saint-Étienne-du-Rouvray. « Attaquer une église, c’est profaner la République » avait alors estimé François Hollande. Le député-maire du XVe arrondissement, Philippe Goujon, s’est déclaré « extrêmement indigné » notamment par le fait qu’une dizaine d’élus en écharpe tricolore ont été « traînés par terre » lors de l’intervention de la police. Il a avancé que des « négociations étaient en cours » avec « des orthodoxes intéressés par le rachat de cette église ». Le vicaire de la paroisse a également été traîné par les CRS alors qu’il célébrait la première messe de la journée, à 6 h 30, à laquelle assistaient une soixantaine de personnes, tandis que quinze jeunes surveillaient les abords de l’église.
En effet, cette évacuation, au creux de l’été, était redoutée par ces « zadistes du Christ » comme on les surnomme parfois. Mais le tempo choisi par le ministère de l’Intérieur étonne : alors que le meurtre du père Hamel est encore dans tous les esprits, que de nombreuses mosquées salafistes n’ont pas été fermées, et que les manifestants de Nuit Debout ou de la zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes n’ont pas été évacués par la force, la priorité du gouvernement porte sur une église populaire qui avait été redynamisée par l’abbé Guillaume de Tanoüarn.
Sur le réseau social Twitter, les remarques indignées pleuvent, faisant de l’évacuation de Sainte-Rita le sujet le plus commenté de France dans la journée de mercredi. Les internautes en colère mettent notamment en lumière le deux poids deux mesures qui existe entre les dizaines de mosquées salafistes en activité en France et cette église condamnée à la destruction.
Marie de L’Isle
Présent, 5 août 2016, n°8665, p. 2.