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Le combat de Rivarol : 65 ans

ByLectures Francaises

Juin 11, 2016

Le combat Rivarol : 65 ans.

Nous rapportons ici le discours de Jérôme Bourbon, directeur de Rivarol et Écrits de Paris, discours rapporté dans Écrits de Paris.

SOIXANTE-CINQ ans, c’est toute une vie. Et nous avons le record de procès et de saisies, plus de quatre-vingts. Sous le gé­néral De Gaulle les saisies étaient très nombreuses car il usait et abusait de l’offense au chef de l’État et par conséquent comme nous combattions sa politique algérienne, il n’hésitait pas à faire des saisies à l’imprimerie.

Je voudrais avec vous pendant quelques minutes retracer, esquis­ser à grands traits l’histoire de notre hebdomadaire. RIVAROL naît en janvier 1951 à une époque où les prêtres portent encore la soutane, les militaires l’uniforme, où le maréchal Pétain est prisonnier à l’île d’Yeu et où son avocat Jacques Isorni, aux législatives en juin 1951, est élu à la proportionnelle à Paris et ceint de son écharpe tricolore de député va à l’île d’Yeu voir un maréchal mourant, lui disant : « c’est sur le nom du Maréchal que j’ai été élu, c’est en quelque sorte votre vic­toire » ; le prisonnier de l’île d’Yeu meurt quelques semaines plus tard.

DEUX RÉPUBLIQUES ET NEUF PRÉSIDENTS

Nous avons traversé deux Républiques, la IVe et la Ve, connu neuf présidents de la République, de Vincent Auriol jusqu’à François Hol­lande et on voit la dégénérescence intellectuelle, et presque physique, entre Auriol et Hollande, dont les affaires de cœur avec Trierweiler —puisqu’il n’y a plus que cela finalement — ont occupé le quinquennat. Que restera-t-il de son mandat sinon la loi légalisant l’accouplement des sodomites et des saphiques ? Pensez, Mesdames et Messieurs, à un Français qui serait né au XIXe siècle et serait mort au milieu du XXe siècle et qui se retrouverait face à la Gay Pride ! Il deviendrait fou ! Voilà où nous sommes, voilà où deux cents ans de République ont conduit le pays, c’est hallucinant.

LE COMBAT POUR L’AMNISTIE

En 1951, la France jouissait encore d’un empire colonial sur les cinq continents au point que sur la mappemonde dans les salles de classe les taches roses représentaient cet empire français où jamais le soleil ne se couchait. C’est dire la dégénérescence, la décadence que nous avons subie dans ces six ou sept décennies.

Le premier combat historique de RIVAROL a été le combat pour l’amnistie, la réconciliation des Français qui ne s’aimaient pas comme disait feu Georges Pompidou. Je rappelle que les lois d’amnistie, c’est 1951 et 1953 à un point tel que des grands collaborateurs de RIVAROL, de grands pamphlétaires n’ont été libérés qu’en 1953 (Pierre-Antoine Cousteau) ou en 1952 (Lucien Rebatet). Car ils avaient conscience que 1945 a été la défaite de l’Europe et de la civilisation à n’en pas douter puisque l’on voit très bien que depuis 1945 tout s’effondre : les fa­milles décomposées, recomposées, l’invasion de notre pays et de notre continent, la subversion des valeurs : on appelle bien le mal, beau le laid, laid le beau, mal le bien. Ce que nous vivons est absolument effrayant. Eh bien face à cela nous essayons très modestement, très humblement de résister en disant la vérité parce que si nous ne vou­lions pas dire la vérité nous écririons dans d’autres journaux. Mais il me paraît qu’il est important de dire ce que l’on pense.

Donc le premier combat de RIVAROL a été pour l’amnistie, la ré­conciliation des Français. Et cela n’a pas été simple car l’épuration gaullo-communiste a été extrêmement sévère, extrêmement san­glante. Et puis cela a été tout de suite les guerres coloniales, la guerre d’Indochine, la guerre d’Algérie, le combat contre le communisme et pour maintenir les possessions françaises.

LE MAINTIEN DES POSSESSIONS FRANÇAISES

Alors certains nous disent : finalement vous êtes contre l’immigration et vous étiez pour l’empire colonial. Mais il n’y a pas là d’incohérence. Lorsqu’un pays, lorsque une civilisation n’avancent pas, ils reculent. Si ce n’est pas nous qui coloni­sons, ce sont les autres qui nous colonisent. Et il était impor­tant d’évangéliser ces peuples. Et d’ailleurs la France a apporté beaucoup à l’Algérie et à tous ces pays. Si nous avions gardé l’Algérie à la France, nous serions une monarchie pétrolière avec le gaz et le pétrole du Sahara et les populations seraient restées fixées en Algérie, elles ne seraient pas venues en France métropolitaine, c’est une évidence. Qui n’avance pas recule. La vie est un combat. C’est vrai même dans le couple. C’est vrai même dans la famille. Donc c’est vrai évidemment dans la vie politique.

Et puis nous avons mené le combat contre le communisme. Il y a historiquement une dimension européenne dans RIVAROL parce que les deux guerres mondiales ont été des guerres terribles entre gens de la même race, de la même civilisation, qui n’ont conduit finalement qu’à la défaite et à l’élimination des empires centraux, à l’expansion du mouvement sioniste et à la victoire du communisme athée et du protestantisme anglo-saxon et nullement à celle de l’Europe et de la France. Par conséquent nous avons lutté contre ces mouvements qui consistaient à vouloir diminuer la France, parce que comme le disait le président Le Pen à l’époque, jeune député à l’Assem­blée nationale, « si vous n’avez pas l’Algérie française, vous au­rez la France algérienne ».

LE COMBAT CONTRE VATICAN II

Et puis il y a eu le combat contre Vatican II dont on ne dira jamais assez combien ses métastases ne cessent de polluer l’es­prit public. Si aujourd’hui les familles sont décomposées, re­composées, éclatées, si l’athéisme pratique et même théorique s’est considérablement développé, c’est en grande partie dû à la perte de la foi dont la cause est Vatican II dont le « cardinal » Suenens a pu dire que c’était « 1789 dans l’Église » tandis que le père Congar disait que « par Vatican II l’Église a accompli paci­fiquement sa révolution d’Octobre », le « cardinal » Benelli parlait d’« église conciliaire », Paul VI d’« église du concile ».

Et l’on voit très bien que l’église conciliaire a accompli la devise révolution­naire : la liberté s’accomplissant par la liberté religieuse qui met sur le même plan l’erreur et la vérité, promeut la laïcité de l’État, l’égalité par la collégialité où le curé n’est plus maître dans sa paroisse, l’évêque dans son diocèse, la fraternité par l’œcuménisme libéral qui embrasse toutes les religions, amène à l’indifférentisme religieux, au scepticisme philosophique et au relativisme moral.

LA LUTTE CONTRE L’UNION EUROPÉENNE

Et puis nous avons combattu cette Union européenne qui fai­sait disparaître les frontières. Nous n’avons plus de frontières, nous n’avons plus de monnaie alors que la France était le seul pays au monde dont la monnaie portait le nom et dont le nom était une vertu : franc qui veut dire libre. Il est évident qu’on n’apprend plus aujourd’hui aux petits Français à compter en francs mais à compter en euros, cette monnaie d’occupation que nous subissons et qui a conduit à un appauvrissement généra­lisé. Cette Union européenne qui n’est que le vassal des États-Unis, de l’axe américano-sioniste, de ses guerres injustifiées et qui nous conduit à la ruine dans tous les domaines.

LE REFUS DE L’IMMIGRATION-INVASION

Et puis ce fut le combat dès la fin des années cinquante contre l’immigration massive qui détruit notre pays, notre conti­nent. Pierre-Antoine Cousteau, peu avant de mourir — il est mort hélas d’un cancer, souvent les gens les meilleurs meurent très jeunes — et dans son testament politique « être ou ne plus être », le 2 octobre 1958, il annonçait l’invasion, l’occupation, la submersion de la France et de l’Europe. Et dans un article prophétique et pessimiste, il se posait la question de savoir si la France aurait en elle-même les ressources, la conscience na­tionale et raciale lui permettant de résister à cette immigration du Tiers monde.

Car en réalité aujourd’hui nous sommes dé­sarmés, nous sommes dépossédés, nous sommes submergés, en voie d’être remplacés. Et Pierre-Antoine Cousteau l’avait vu, l’avait analysé, l’avait prophétisé. Le journalisme, ce n’est pas l’information, l’actualité, c’est le commentaire, c’est l’analyse, c’est la mise en perspective de l’information, de l’actualité. Et c’est, je crois, la noblesse des rédacteurs de RIVAROL d’hier comme d’aujourd’hui d’essayer de débusquer les mensonges, de voir derrière les apparences ce qui se cache et de dire la vé­rité quoi qu’il en coûte. Car il est bien évident que lorsqu’on dit la vérité on s’expose à la haine des imbéciles, des lâches, des méchants.

LE COMBAT POUR LA LIBERTÉ DE DIRE LA VÉRITÉ

Le combat de RIVAROL a également été en faveur de la liber­té de pensée, d’expression et de recherche. On peut contester sur le plan philosophique le principe de liberté de pensée ou d’expression mais ce qui est évident, c’est que ceux-là même qui promeuvent dans leurs constitutions, dans leurs idées la liberté de pensée et d’expression ne cessent de la mettre en question. C’est si vrai que toute une série de législations d’ex­ception ont été votées : la loi Pleven en 1972, la loi Gayssot en 1990, la loi Lellouche, la loi Perben, la HALDE ; Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité, qui crée un ahurissant délit d’homophobie de sorte que sur toute une série de questions on ne peut plus s’exprimer librement.

La France a connu cinq occupations dans son histoire dans les deux derniers siècles en 1814, en 1870, en 1914, en 1940 et depuis la fin de la guerre d’Algérie une cinquième occupation. Eh bien cette occupation-là, non seulement elle n’est pas dénoncée ni combattue par les gouvernements successifs mais elle est promue, encouragée et un certain nombre de lois empêchent de s’y opposer. C’est si vrai que le président Le Pen, nous-mêmes et beaucoup d’autres nationaux et de nationalistes ont été vic­times de cette guillotine moderne, la XVIIe chambre correction­nelle, qui consiste à être ruiné par des peines d’amende, des dommages et intérêts voire par des peines d’inéligibilité.

Il y a une volonté de détruire notre pays. Face à cela nous devons résister de toutes nos forces et c’est ce que nous essayons de faire. Il est bien évident que face à cette submersion migratoire dont on a encore vu récemment à Cologne les effets désastreux, il faut résister. Pauvre Allemagne qui depuis 70 ans subit un bourrage de crâne considérable où on dit aux Allemands que leurs grands-pères étaient des assassins, à un point tel que de jeunes Allemands maintenant préfèrent se faire stériliser plutôt que de faire des enfants parce qu’on leur a dit que leurs an­cêtres étaient des monstres.

Voilà les conséquences de cette idéologie mensongère, calomniatrice de ce qu’a été l’Allemagne, de ce qu’ont été les différents peuples et nations d’Europe. Nous sommes véritablement téta­nisés par un certain nombre de lois d’exception qui nous em­pêchent de nous défendre, de rétablir des frontières. Pourtant la frontière est quelque chose de naturel. Il est évident qu’une maison sans fenêtres serait immédiatement ou très rapidement la proie de toute une série d’agressions — les courants d’air, les oiseaux voire même les délinquants qui s’introduiraient à l’intérieur —, ce serait très vite un désastre. De même les fron­tières sont-elles naturelles et nécessaires à une nation. Avoir supprimé ces frontières a été une véritable folie criminelle. Si aujourd’hui nous sommes incapables de nous défendre, c’est que l’on nous a tétanisés. Et si l’on nous a tétanisés, c’est à cause de la religion des droits de l’homme et, il faut bien le dire, à cause de la religion de la Shoah.

LE REFUS DE LA RELIGION DE LA SHOAH

Le président Le Pen a été condamné il y a quelques jours à 30 000 euros d’amende, 15 000 euros de dommages et intérêts, trois publications judiciaires à 5 000 euros chacune car je sais qu’une publication judiciaire c’est minimum 5 000 euros l’unité. Donc cela signifie que c’est une condamnation à 60 000 euros sans compter les frais d’avocat pour avoir tenu des discours libres et politiquement incorrects sur cette question qui vérita­blement nous annihile complètement.

Car si l’on veut s’opposer à l’immigration massive, on nous dit : « mais vous voulez déporter les immigrés comme naguère on déportait les juifs. » Si vous voulez défendre la famille tradi­tionnelle, vous opposer au mariage homosexuel, l’on vous dit : « cela, c’est du pétainisme. Et Pétain a été complice d’un géno­cide. Donc vous ne pouvez pas défendre les valeurs tradition­nelles. » Si vous êtes favorable au rétablissement de la peine de mort, à une lutte sans concession contre le crime, on vous dit : « mais ça ce sont les régimes totalitaires des années trente dont on sait où ils ont mené. » Par conséquent l’on se trouve désarmé, tétanisé.

Et c’est pourquoi pour notre part, quoi qu’il en coûte, nous avons décidé de nous opposer à cette contre-religion qui à l’amour oppose la haine, à la vérité le mensonge, au respect des anciens la traque aux vieillards (et on le voit en Allemagne avec des nonagénaires qui sont poursuivis), au pardon des offenses l’imprescriptibilité des crimes, à l’esprit de pauvreté l’appât du gain, à l’humilité l’esprit de domination, à la discrétion et au silence des vertus domestiques le bruit et la fureur médiatique.

S’agissant de RIVAROL nous défendons la France française. Parfois l’on nous reproche d’être passéistes. Mais à bien des égards nous préférions l’ancienne France, ce que l’historien Jean de Viguerie appelait la France des vertus.

Notre devoir c’est de résister, de dire la vérité en toutes choses. Et nous essayons de le faire parce que je crois que c’est important de dire ce que l’on croit, de dire ce que l’on pense. La vérité a une force incommensurable. La vérité, même quand on la cache, même quand on l’occulte, quand on la met sous le boisseau, tôt ou tard elle finit par éclater, par se venger, elle irradie. Je crois qu’il est important d’en être le serviteur.

GARDONS L’ESPÉRANCE !

Et je voudrais pour conclure vous appeler à l’espérance, non pas à l’optimisme dont Bernanos disait que c’était l’espérance des imbéciles, non pas à l’espoir (laissons-le à Malraux) mais à cette vertu théologale, avoir la grâce de la Providence dans ce monde pour faire son devoir d’état et ainsi faire son salut. Et si la Providence nous a placés à ce stade de l’histoire de notre pays, de notre continent, de notre civilisation, cela a forcément un sens. Il convient de faire notre devoir. Alors nous essayons de maintenir dans une situation très difficile une petite braise.

MAINTENIR, ÊTRE ET DURER

Lorsque j’étais plus jeune, j’ai fait du scoutisme et je me sou­viens du chant de la promesse dont une des strophes, un des couplets disait : « je maintiendrai ». Eh bien nous essayons de maintenir contre vents et marées. C’est la devise des parachu­tistes : être et durer. Mon verre est petit mais je bois dans mon verre comme dit l’adage. Je crois qu’on préfère dire la vérité mais être totalement libre et indépendant.

Et puis, somme toute, puisque nous sommes dans le temps pascal, je voudrais terminer en évoquant cet épisode magni­fique raconté dans le 24e chapitre de l’Évangile de Saint Luc où deux pèlerins d’Emmaüs, dont l’un s’appelle Cléophas, n’ont pas reconnu le Christ et à la fin lorsqu’ils le reconnaissent à la fraction du pain et qu’il disparaît subitement, ils disent entre eux : « notre cœur n’était-il pas tout brûlant en nous lorsque sur le chemin il nous parlait et nous expliquait les Écriture ? »

AYONS DES CŒURS QUI BRÛLENT !

Eh bien il nous faut plus que jamais des cœurs qui brûlent, des âmes qui brûlent, comme disait Léon Degrelle. Parce que Bernanos le disait : « le démon de mon cœur s’appelle à quoi bon », à quoi bon continuer à se battre face à tant d’adversité ? Et pourtant si nous sommes ici-bas c’est pour essayer de se tenir debout et de continuer à combattre.

C’est la raison pour laquelle je vous appelle à faire en sorte d’avoir une fermeté totale dans les convictions, dans l’idéal car si nous perdons toutes les batailles depuis deux siècles c’est peut-être aussi parce que la défaite est en nous-mêmes et qu’il y a une forme de corruption de nos mœurs, de nos consciences, une forme de mollesse que la techno-science, le confort mo­derne ne cessent de favoriser.

Il est très important de conserver en nous cette flamme, ce cœur qui brûle car si l’on veut sauver notre civilisation, et Dieu sait qu’elle est en danger, qu’elle est en agonie même, il nous faut être vaillants. Ayons, Mesdames et Messieurs, des cœurs qui brûlent.

Jérôme BOURBON, directeur de RIVAROL et des ÉCRITS DE PARIS.

Écrits de Paris, n°797,, mai 2016, p. 14 à 21.

 

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