Les migrants en Suède : expulsion (enfin) possible

Bel exemple de remise en question nationale ! La Suède veut expulser ses migrants ! Malheureusement, il ne peut y avoir de remise en question que là où il y a du bon sens : l’intérêt commun des suédois est encore présent aux yeux des dirigeants. Dans l’hexagone, l’idéologie passe avant la réalité, depuis plus de 200 ans d’ailleurs… Ceci dit, s’il y a rapatriement et donc dépenses, cela veut dire qu’il y a eu de l’arrivage. Supprimez l’arrivage et il n’y aura plus de frais de renvois…

Lu pour vous ce matin dans Présent :

Face au véritable tsunami migra­toire qui s’abat depuis des mois sur l’Eu­rope, il y a les gouvernements — dont le nôtre — qui n’ont toujours rien compris, et puis il y a les autres. Comme la Suède qui, après avoir longtemps fait preuve d’un laxisme migratoire incroyable, a fortement durci sa lé­gislation et enregistre aujourd’hui un nombre croissant de retours au pays.

Du laxisme absolu au réveil

Jusque-là, en effet, la Suède faisait figure de véritable « terre promise » pour les clandes­tins. Pensez : à chaque migrant qui obtenait le statut de « réfugié », l’État versait illico 2 300 euros, fournissait un logement, le re­groupement familial, des cours de suédois et prenait même en charge le transport et le lo­gement des proches… De quoi faire rappli­quer toute la misère du monde. D’autant que l’asile était alors accordé quasi systématique­ment.

Seulement voilà, de 81 000 en 2014, les de­mandes de titres ont bondi à 163 000 en 2015. Le pays s’est alors vu littéralement submergé, avec toutes les conséquences que cela suppose : tensions inter communautaires, explosion de la délinquance… Sans parler de la multiplication des agressions sexuelles, comme celles commises cet été lors du festival de musique « We Are Sthlm » et que la police a, comme en Allemagne, tenté de dissimuler au peuple suédois.

Aussi, face à une situation devenue ingé­rable, et inquiet de l’ascension fulgurante des Démocrates de Suède, le Premier ministre so­cial-démocrate Löfven était contraint d’ad­mettre en novembre que la Suède devait revoir sa politique d’accueil. Résultat : les frontières ont été rétablies. Les permis de séjour perma­nents sont devenus temporaires et désormais accordés avec parcimonie. Les règles du re­groupement familial ont été durcies. Enfin, les déboutés du droit d’asile sont maintenant ex­pulsés.

Prime au retour

En même temps, le gouvernement suédois a décidé d’ajouter à ces mesures une aide dite de « réinstallation » dans le pays d’origine, s’élevant à 30 000 couronnes pour chaque personne de plus de 18 ans, et à 15 000 pour les enfants. Une famille entière ne pouvant obtenir qu’un maximum de 75 000 cou­ronnes. Une somme qui n’est disponible qu’une fois le retour au pays d’origine constaté par l’Organisation internationale pour les migrations.

Du coup, nombre de réfugiés commencent à rentrer au bled : selon les chiffres de l’Office des migrations suédois, le nombre de personnes ayant obtenu cette aide serait déjà deux fois plus élevé pour le premier trimestre 2016 que pour l’ensemble de l’année 2015.

Une politique d’aide au retour qui a certes un coût non négligeable, mais qui, au final, devrait s’avérer moins onéreuse — et surtout moins dangereuse — que le laxisme observé jusque-là.

FRANCK DELÉTRAZ

franck.deletraz@present.fr

Présent, 2 juin 2016, n°8620, p.de couv.

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