Lors des Journées Chouannes 2016, 50 ans des établissements de Chiré, Philippe de Villiers racontera l’histoire du Puy du Fou depuis sa création. Qu’on le veuille ou non, ce parc a le mérite de faire découvrir à des gens qui l’ignorent totalement, une part considérable de l’histoire de France, dans ce qu’elle eut de plus ignoble ou de plus glorieux à traverser. Tout y est professionnel et beau. On y exalte Dieu, la chevalerie, l’histoire, et tant d’autres thèmes chers au cœur des vrais français.
Lu dans PRESENT :
Mais pourquoi donc les foules se pressent-elles ainsi, chaque année plus nombreuses, au Puy du Fou ? 1977… 2017 bientôt. Certes, le creuset vendéen est là, ses collines qui jouent avec des harmonies de couleurs douces, faites de vert et d’or, le climat tempéré, une qualité d’ambiance, une impression de repos, de plénitude, d’apaisement. La nature, végétale et animale, est partout présente et bien des visiteurs trouvent un repos inspiré dans ses allées. Mais autre chose les fait revenir : le Puy du Fou allie permanence et évolution. Dans cette permanence, c’est la beauté des images et surtout l’évidence de leur histoire, l’histoire de France, qui les rééquilibrent, ballottés qu’ils sont par les contradictions, les débats, les heurts, les incertitudes de leur temps. Ils se retrouvent, eux, tels qu’ils sont et non tels que le monde politico-médiatique définit abusivement leur vie et leur cadre de vie, sans jamais leur demander leur avis.
Magnificat, anima mea Dominum !
Les multiples spectacles qui ont ponctué ici ces années se sont perfectionnés, alors que l’on pensait qu’ils étaient arrivés à un degré de perfection définitif, et chaque année les nouveaux éblouissent comme une comète, inimaginables de qualité, de beauté, d’inspiration. 2016 ouvre une fois encore les yeux des incrédules. Inconcevable, comme cela arrive toujours au Puy du Fou, cette salle de 2 500 personnes qui tourne tout en douceur et en silence devant une scène circulaire immense, enveloppant de ses images et de ses jeux d’acteurs le spectateur, sans qu’il ait le moindre effort d’attention à produire. Mais surtout, inconcevable que l’histoire du général vendéen Charette, occultée depuis deux siècles et quart, explose ainsi aux yeux du monde grâce à des technologies qui bouleversent toutes les données du théâtre et du cinéma, alliant des images de synthèse, des films en haute définition, des sons et des vibrations environnants. Mais une fois encore, c’est l’apport humain qui reste le plus fort, par le jeu des acteurs, l’extraordinaire beauté des textes et la saine émotion qui en résulte.
En trente-cinq minutes, Le Dernier Panache nous emmène sur une plage où joue le futur officier de marine Charette, à l’île de Sainte-Hélène où Napoléon, admiratif, dicte ses mémoires à Las Cases, en pleine tempête à la Bataille des Saintes. Compagnon d’armes de La Fayette, il combat avec l’amiral de La Motte-Piquet et avec l’amiral de Grasse.
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En Amérique, où Washington le décore pour ses services dans la guerre d’Indépendance américaine. Puis Robespierre prend le pouvoir, le marin se retire en ses modestes terres du Bas Poitou, où paysans et artisans n’en peuvent plus de la Terreur révolutionnaire Ils l’obligent à prendre leur tête. La Vendée est née, avec son héroïsme, sa générosité, sa grandeur d’âme, tant de valeurs qui ne peuvent qu’être punies par le pouvoir républicain qui appliquera, dans les faits et au nom du peuple, un génocide encore glorifié par des Mélenchon qui osent se définir comme étant l’incarnation de « l’humain d’abord » et qui, contrairement à Soljenitsyne, dont les paroles terminent le spectacle, n’ont retenu aucune leçon de l’histoire.
Athanase Charette de La Contrie, tout comme Armand de La Rouërie, sont des héros aux États-Unis. Il n’est que temps que les petits Français connaissent aussi leurs héros cachés, car il y a tant à apprendre avant de porter des jugements sur les temps présents.
Bernard Chupin
Présent, jeudi 30 juin 2016, n°8640, p. 3.