Lu dans L’Échelle des Valeurs & La lettre d’information de Pierre de Villemarest de juillet 2018. En France, on aime les polémiques ! Des victimes et familles de victimes, de l’attaque du 13 novembre 2015 contre le Bataclan, portent plainte contre l’armée. Elles accusent les militaires de l’opération Sentinelle présents sur place de ne pas avoir fait usage de leurs armes contre les terroristes.
Il faut savoir les patrouilles de Sentinelle sous les ordres d’un sous-officier, du grade de sergent ou de sergent-chef, qui n’a ni la mission, ni les compétences pour diriger une opération. Il agit dans le cadre de consignes très strictes le limitant avec ses hommes à une fonction réactive, sur la place publique, face à une attaque clairement identifiée et à partir du moment où il a une connaissance globale de la situation.
En effet, les militaires, à part les gendarmes, sont formés exclusivement pour combattre sur un champ de bataille, pas pour assurer la sécurité sur le territoire national quand y circulent des civils.
En revanche, si la police est présente sur les lieux lors d’une attaque dépassant leurs compétences, les militaires peuvent être réquisitionnés par celle-ci. Ils agissent alors sous les ordres des policiers.
En outre, des policiers avaient pénétré dans le Bataclan et l’on ignorait tout des positions des terroristes, de leur nombre et de leur armement. Intervenant de leur propre chef, les militaires pouvaient occasionner des tirs croisés entre les différents intervenants.
On leur a aussi reproché de ne pas avoir prêté leurs armes aux policiers. Il faut savoir qu’un militaire ne peut céder son arme à personne. Il en est responsable sous peine de sanctions. Tout met en évidence la difficulté qu’il y a à faire intervenir des militaires en temps de paix sur le sol national.