Les manifestations policières sont les conséquences d’une profonde crise de la justice qui ne condamne plus et réduit les peines de prison à peau de chagrin. La peur des politiques de voir une émulation des banlieues est très forte, s’il y avait un quelconque dérapage, mais ne faudrait-il pas remettre en place la peine de mort, pour redonner du pouvoir à la Police ?
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Police : troisième « nuit debout »
INSULTÉS, CAILLASSÉS, tirés comme des lapins, brûlés vifs dans leur voiture par des sauvageons… Après deux nuits de manifestations spontanées — lundi sur les Champs-Élysées, mardi à Paris et en province —, les policiers se sont de nouveau rassemblés mercredi soir dans plusieurs villes de France pour dire leur ras-le-bol et exprimer leur soutien à leurs collègues de Viry-Châtillon.
Ainsi, à Paris, quelque 500 policiers se sont rassemblés pour une troisième « nuit debout » place de la République, au pied de la statue. Un rassemblement dans le calme au cours duquel ils ont entonné la Marseillaise et réclamé, du moins pour certains, la démission de leur ministre de tutelle, Bernard Cazeneuve, tandis que d’autres se sont rendus à pied devant l’hôpital Saint-Louis où est hospitalisé leur collègue grièvement brûlé le 8 octobre à Viry-Châtillon, après avoir été empêchés de rentrer sur la place Beauvau par des gendarmes.
Idem à Toulouse, où une centaine de policiers se sont réunis devant le monument aux morts, et à Bordeaux où, là aussi, une bonne centaine de policiers se sont rassemblés devant le palais de justice. Tandis qu’ils manifestaient une nouvelle fois leur colère, d’autres policiers étaient visés par une quarantaine de « jeunes » armées de cocktails Molotov à Vénissieux, une banlieue particulièrement sensible de Lyon. Des policiers oubliés par un gouvernement et une justice en pleine déliquescence qui préfèrent saluer le « sang froid » des policiers, invités à ne surtout pas se servir de leurs armes quitte à se faire lyncher ou tuer sans riposter, plutôt que de mettre hors course les racailles. Des policiers qui « veulent une réponse pénale aux agressions et à la violence dont ils sont victimes ».
Des policiers qui ne lâchent rien — malgré le rappel à l’ordre du ministre de l’Intérieur et de leur patron Jean-Marc Falcone, directeur de la police nationale — et qui ont annoncé la tenue d’une « marche de la colère policière et citoyenne » le mercredi 26 octobre. Une manif annoncée qui ne laissera pas de surprendre une nouvelle fois du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, qui, ne sachant plus comment sortir du pétrin le lamentable gouvernement hollandais, dénonce, on croit rêver, « la patte » du Front national derrière les manifestations de policiers qu’il n’hésite pas à qualifier de « hors-la-loi ». Pour lui, le Front national, Marine Le Pen en tête, « se camoufle dans la situation politique » et « manie tout à la fois la banalisation et l’excitation ». Faut quand même oser.
Réponse de Florian Philippot à ce médiocre et minable diagnostic de Jean-Christophe Cambadélis : « Pas de « patte » du FN mais un soutien sans faille face à un pouvoir qui a manifestement de la haine pour la police. »
Pierre Malpouge
Présent, n°8171, octobre 2016