La chasse est une tradition qui remonte à nos premiers parents. La chasse est aussi un sport qui développe le cardio, la maîtrise de soi, la patience, la concentration, l’observation, la précision et bon nombre d’autres qualités qui se perdent, en revanche, chez les adeptes du consumérisme » grand-surfacé « . Rappelons que la fin de la nature, c’est d’être dominée par l’homme.
Lu dans L’Action Agricole de Touraine :
Pour la chasse le dimanche
Au moment où se développe cette campagne anti-chasse, Jean-Noël Cardoux, Président du groupe d’études chasse et pêche du Sénat, donne un éclairage magistral sur la réalité de la situation.
« Les détracteurs de la chasse le dimanche font un regrettable amalgame entre chasse et tir. Certaines formes de chasse : grande vénerie, petite vénerie, vénerie sous terre, palombières avec des filets, furetage avec des bourses se pratiquent sans arme et ne présentent aucun danger. Les zones ouvertes au public et aux promeneurs sont très préservées. Le tir est interdit le mercredi et le dimanche dans toutes les forêts domaniales gérées par l’Office National des Forêts. Le tir est également interdit en direction des voies ouvertes au public, des chemins ruraux et à proximité des habitations. Les propriétaires de territoires privés sont libres d’y organiser la chasse comme ils le souhaitent, dans la mesure où nul n’a le droit d’y pénétrer sans autorisation. Il suffit de faire respecter la réglementation et les gardes de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage s’y emploient activement.
La période de chasse à tir se situe de mi-septembre à fin février, soit moins de la moitié de l’année et essentiellement pendant l’automne et l’hiver, époque où la fréquentation de la nature par les autres utilisateurs est moins intense.
Les panneaux indiquant « chasse en cours » posés sur les voies de circulation ne sont pas destinés à avertir les utilisateurs que l’on « risque de leur tirer dessus » comme certains voudraient le faire croire, mais ont, au contraire un rôle préventif pour inciter les automobilistes et les autres usagers à la prudence afin d’éviter les collisions avec les grands animaux ou les chiens.
Depuis plusieurs années les fédérations de chasseurs ont fait des efforts considérables pour réduire les accidents de chasse lesquels, il faut le rappeler, interviennent essentiellement entre pratiquants de la chasse aux sangliers dont la prolifération a provoqué la multiplication des battues et donc des risques. Malgré cela le nombre d’accidents est en constante régression. Ceux concernant les non-chasseurs sont de l’ordre de deux ou trois par an, surtout en zone de montagne, ce qui est encore trop mais comme dans toute activité humaine, le risque zéro n’existe pas. Ces chiffres aussi regrettables soient-ils ne sont pas significatifs en regard des accidents de ski ou de motonautisme causés par des irresponsables. Et que dire de certaines victimes innocentes sur les routes dont la mort a été provoquée par des délinquants conduisant souvent sans permis, sans assurance, et sous l’emprise de l’alcool ou de drogue. Qui demande l’interdiction de circuler en voiture au nom de ces victimes ?
Interdire la chasse la dimanche serait une nouvelle atteinte aux libertés individuelles au détriment, encore, des classes moyennes vivant dans un monde rural. Le dimanche est bien souvent le seul jour où ces personnes peuvent s’adonner à leur passion.
La campagne orchestrée actuellement pour supprimer la chasse le dimanche utilise comme bien souvent la désinformation en faisant appel à la sensiblerie d’une population bien éloignée de la ruralité. Sous une telle couverture elle dissimule la véritable intention de ses initiateurs parvenir par grignotages successifs à interdire totalement la chasse dans notre pays. Chacun doit en prendre conscience et ne pas être dupe.
Le point de vue de la Coordination Rurale 37
La justification sociétale des chasseurs est de réguler les populations qui peuvent être nuisibles sur les cultures et les troupeaux. Le dimanche est le jour pour lequel il y a le plus de chasseurs disponibles, malgré cela les populations de certains nuisibles ne sont pas régulées. Il serait dangereux de réduire la pression opérée pas les chasseurs. Les dégâts de gibiers sont beaucoup trop importants, si la société civile ne souhaite plus qu’il y ait de régulation du risque, elle devra assumer l’intégralité du risque financier. Il n’est vraiment pas certain que l’ensemble des associations environnementales du département aient les capacités financières d’assurer le remboursement annuel de près d’un demi millions d’euros de destructions.
La Coordination Rurale 37 rejoint les associations environnementales sur le-fait qu’il y ait peu de chasseurs et souhaiterait qu’il y en ait beaucoup plus pour faciliter la régulation des populations de nuisibles.
L’Action Agricole de Touraine, n°3634, 21 octobre 2016