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LGV : dessertes officielles et trahison silencieuse.

ByLectures Francaises

Avr 28, 2016

LGV : d’utilité publique au départ, ce projet est devenu d’utilité « rosbeef-franco-benelux ». Dans l’histoire, qui est gagnant ? Certainement pas (en matière de trafic) le Limousin qui ne voit pas son réseau ferroviaire raccordé à la LGV malgré engagement initial. Au-moins, l’économie locale sera t’elle préservée de la pollution sonore, visuelle et financière ? N’oublions pas que les salariés Parisiens, Bordelais et autres « boomerangs » de passage, s’en iront dépenser le fruit de leur labeur en mégapole crasseuse. Eh oui ! Fait risette avec Juppé et consorts au beau « tchouk-tchouk » qui se barre avec ton économie locale !  C’est le progrès p’tit loup. Il y a deux catégories d’hommes : ceux qui investissent et ceux qui paient… Toi, tu paies !

Lu pour vous ce matin dans « Courrier Français »

645px-Joooule_-Programme_sensible-_-_Vallée_des_singes_(by-sa) copieL’angoisse était palpable depuis de nombreux mois quant à la fréquence et au positionnement horaire des futurs trains empruntant l’Océane, la nouvelle ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux. De nom­breuses interventions auprès des responsables de la SNCF, de la part des élus régionaux et locaux, en phase sur cette question, comme des responsables de la société LISEA qui exploitera la ligne et devra tirer ses recettes du passage des trains, ont eu raison des réticences du transpor­teur historique.

Il y aura bien 18,5 allers-retours entre Paris et Bordeaux ce qui, pour Alain Rousset, président du Conseil régional, et Alain Juppé, maire de Bordeaux, constitue « une réponse efficace aux besoins de mobilité et d’attractivité », sous-entendu de Bor­deaux. En revanche, à Surgères et Saint-Maixent-l’École, on est un peu moins ravi.

Pour sa part Alain Claeys, dépu­té-maire de Poitiers, estime que l’ex-capitale régionale « demeure la ville la mieux desservie par la LGV entre Paris et Bordeaux ». Surtout, alors que les bretelles de raccor­dements ont été très critiquées ne serait-ce que pour leur coût, il justifie la desserte par la gare multimodale de centre-ville. « Avec mon pré­décesseur, Jacques Santrot, nous nous sommes toujours battus pour que cette gare multimodale existe ; qu’elle continue, dans le cadre de la LGV, d’être desservie grâce à l’es­tacade de la Folie et permette ainsi chaque année à des centaines de milliers d’habitants du département de rejoindre Paris sans changer de gare». En effet, avec 16 allers-retours par jour, Poitiers conserve « un formidable atout pour poursuivre notre développement », ce qui dans le cadre de la fusion devenait une véri­table préoccupation pour l’édile.

18 minutes sur un Paris-Poitiers et 40 minutes sur un Paris-La Rochelle ; pour les trains les plus rapides.

Plus précisément, les Poitevins bénéficieront d’un premier train le matin qui permet d’arriver à Paris vers 8 h ; d’un dernier train le soir qui permet de partir de Paris vers 21 h pour rentrer à Poitiers. Pour les Pari­siens, le premier train le matin permet d’arriver à Poitiers avant 8 h ; le soir le dernier train est vers 21 h pour rentrer à Paris.

LGV_Atlantique_-_Bagneux_-_1 copieSurtout, la SNCF annonce une desserte sans rupture de charges, répartie sur toute la journée, mainte­nue à 16 A-R chaque jour. La desserte inter-villes accélérée et maintenue à un niveau élevé en semaine hors été, à savoir 12,5 A-R par jour sur Poi­tiers-Saint-Pierre-des-Corps, en 38 minutes en moyenne (- 6minutes) ;11 A-R par jour sur Poitiers-Angoulême en 38 minutes en moyenne (-9 minutes) et 11,5 A-R par jour sur Poi­tiers-Bordeaux en 1h27 en moyenne (-25 minutes).

Le cas particulier de la gare TGV du Futuroscope a été pris en compte et on maintient deux A-R par jour avec un temps de parcours de 1h50 maxi­mum. Pour les Parisiens, le premier train du matin se situe vers 9 h 30 au Futuroscope et le dernier train du soir vers 19 h 30 pour le retour à Paris. On maintient également un A-R en milieu de journée pour les professionnels. La SNCF ajoute une desserte com­plémentaire possible avec le TER en correspondance à Poitiers en 11 min, permettant des temps de parcours Paris-Futuroscope en 1h37.

Les plus grands gagnants de l’opération sont bien sûrs les Borde­lais qui entre Bordeaux et Paris voient leur trajet diminuer de deux heures.

Une manœuvre politique

Quand la rentabilité coïncide avec l’émancipation globale de la technologie, faut plus agir…faut prier…

Dans un communiqué, Alain Rousset et Alain Juppé se réjouissent de ces dessertes et assurent que « c’est bien parce que nous sommes convaincus de l’avenir du transport ferroviaire et que nous croyons au succès de la grande vitesse ferroviaire et en l’occurrence de cette première étape du projet Sud Europe Atlan­tique que nous nous sommes mobi­lisés et y avons apporté notre soutien financier, avec plus de 306 millions d’euros pour l’ex-Région Aquitaine, 26 millions d’euros pour l’ex-Région Limousin et 127 millions d’euros pour Bordeaux Métropole ».

Les élus y voient la possibilité de report modal sur le train et la densi­fication des liaisons directes avec le Benelux et le Royaume-Uni.

selfie-413162_960_720 copieOn comprend dès-lors la position d’Alain Rousset qui vient d’annon­cer son soutien à la LGV Poitiers-Li­moges, contre toute attente, puisqu’il avait évacué cette question lors de l’élection pour rallier les écologistes régionaux. Le financement de la LGV Tours-Bordeaux s’est fait avec le concours du Limousin qui en contre­partie obtenait son raccordement au réseau grande vitesse. Sauf que, vendredi 15 avril, le Conseil d’État a annulé la déclaration d’utilité publique de cette LGV.

C’est pas beau la politique ?

Daniel BIRON

« Courrier Français »

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