Les divagations historico-politiques de Miss Chabichou

Ségolène Royal à Cuba début décembre 2016. Elle a multiplié les encens en l’honneur du dictateur disparu Fidel Castro.

Les divagations historico-politiques de Miss Chabichou

Est-ce dû à ses souvenirs de jeunesse, à l’ébranlement causé par le renoncement de François, ou à une sournoise drogue caraïbe ? Toujours est-il que Ségolène Royal, un des très rares membres des exécutifs européens, avec le Grec Alexis Tsipras, à s’être déplacés aux funérailles de Fidel Castro, s’est permise des divagations pro-castristes qui nous ont rappelé celles de Georges Marchais.

Elle a multiplié les encens en l’honneur du dictateur disparu : « un monument de l’histoire » dont elle a résumé, à sa façon, les généreux exploits : « Grâce à Fidel Castro, les Cubains ont récupéré leur territoire, leur vie, leur destin. Ils se sont inspirés de la Révolution française sans pour autant connaître la Terreur » (sic).

Aux journalistes qui avaient poliment évoqué des violations des sacro-saints Droits de l’homme, Ségo répond : « désinformation ». Elle ajouta que règnent à Cuba la liberté religieuse et la liberté de conscience. En poursuivant, pincée : « La France n’a pas à donner de leçon ». Ce qui est vrai. Les glorieux grands ancêtres en bonnet phrygien, comme les troupes républicaines en Vendée (en 1793-1794) ont donné des modèles d’épurations sociales à tous les révolutionnaires qui ont suivi l’exemple.

Ce qui est franchement inexact c’est de gommer d’un revers de main les milliers d’arrestations arbitraires, les déportations, les tortures, les persécutions… Mme Royal a tenu à donner des leçons d’histoire et de déontologie aux journalistes français : « … ici, quand on demande des listes de prisonniers politiques, on n’en a pas ». Même MM. Bayrou et Raffarin, ont réclamé des sanctions contre celle qui parlait au nom de la France. Même des associations mondialistes patentées, soutiens des régimes tropicaux, se sont indignés.

Des Cubains réfugiés ont rapidement pu dresser une liste de prisonniers politiques ou religieux qui peuplent les sordides cachots castristes. Mme Royal tenta de réparer en bredouillant des nuances. Comme excuse on peut trouver une semblable compréhension pour Fidel de la part d’Obama : « leader plus grand que nature », ce qui ne veut rien dire mais ressemble à un éloge ; ou du socialiste britannique Corbyn qui qualifie, sans rire, le barbu de « champion de la justice sociale ».

Mais pour mieux comprendre cette cordialité post mortem, il nous faut écouter les thrènes des marxistes-léninistes ou leurs émules anciens ou récents et ensuite donner la parole aux démographes qui ont des chiffres à rappeler. Donnons la parole aux bons camarades qui en connaissent un rayon en matière de rééducation par la geôle.

Xi Jinping, secrétaire général du Parti communiste chinois et président de la République populaire de Chine, a su condenser son émotion : « Le camarade Castro vivra éternellement ». Alexandre Loukachenko, président de la République de Biélorussie, l’a imité : « Une personne chère et un penseur unique ». Ainsi que l’humaniste Kim Jong-un, le si charismatique chef suprême de la République populaire démocratique de Corée (du Nord) : « Un ami et un camarade ».

Si Hassan Rohani, président de la République islamique d’Iran, évoque vaguement le révolutionnaire en saluant « un guerrier infatigable », le plus habile est Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, qui a réussi à faire une phrase qui pourrait se dire pour n’importe quel chef d’État ayant vécu du XVIe au XVIIIe siècles : « Cet homme d’Etat émérite est à juste titre considéré comme le symbole d’une époque de l’histoire moderne du monde. » Donc Ségolène Royal est restée dans le ton général.

Passons aux conséquences réelles et comptables de certains exemples de gestions révolutionnaires. Pour se faire une idée, considérons quelques chiffres. Pour Pinochet selon le Quid (qui reprend des travaux d’historiens connus), on parle de 2 600 tués sur 15 millions de Chiliens. Pour Fidel Castro on arrive à 9 200 tués sur 12 millions de Cubains. Soit quatre fois plus, sans compter les 77 000 noyés, morts en essayant de fuir le « paradis » rouge. Pinochet a rendu le pouvoir après avoir gouverné 17 ans. Fidel a dirigé d’une main de fer les Cubains pendant 48 ans avant de passer le pouvoir à son frère qui reste sur la même ligne.

On sait bien que la justice internationale est à géométrie très variable. Les gros bilans du communisme semblent hors concours et totalement impunis. Il est clair que les instances mondialistes qui traquent encore les ultimes centenaires ayant gardé des camps nazis, ont veillé à ne jamais réclamer ni procès des dictateurs communistes, ni condamnation des gouvernements se revendiquant de ces exemples, ni mis hors la loi la doctrine mortifère. On a, en comptant au minimum : pour Pol Pot, entre 2,5 et 3,3 millions de Cambodgiens tués ; Lénine, quelques millions de Russes ; Staline, une bonne vingtaine de millions ; le champion reste Mao Tsé-Toung avec au moins 80 millions de Chinois éliminés. A part quelques vieillards punis à des peines de prison au Cambodge, ailleurs, tous les responsables communistes des génocides de leurs propres peuples sont morts dans leur lit. CQFD.

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