Alors que moult conférences de roquets font salle comble, les prestations de vrais intellectuels, de vrais défenseurs de la Foi, de vrais défenseurs de la France, effraient, à en croire nos dernières expériences.
Voilà un homme, universitaire, catholique engagé, fondateur d’au moins quatre revues d’excellente tenue que nous citons régulièrement dans nos colonnes 1, intellectuel comparable à Madiran avec ce petit plus qu’il est une voix écoutée et consultée par des prélats influents au Vatican. Cet homme, Roberto de Mattei, professeur d’histoire moderne et d’histoire du christianisme à Rome, nous fait l’honneur de descendre jusqu’à nous et que trouve-t-il ? Une centaine de personnes à Nantes, une cinquantaine à Paris ! Rouge de honte, vert de rage et déconfit par l’optimisme, l’humilité et la gentillesse de ce professeur hors du commun, j’assistais, désabusé, à l’agonie de mes illusions.
Et ce n’est pas faute de promotion : lettres d’invitation, première page de catalogue, courriel, article dans Lectures Françaises, bref la Diffusion de la Pensée Française avait sorti la grosse artillerie pour déplacer les foules ! Que nenni…
A écrire ces lignes quelques jours après, j’enrage encore. Mais que faut-il faire pour renverser la vapeur ? Les abonnements chutent, les lecteurs se font de plus en plus rares et les gros lecteurs qui existent encore lisent deux fois moins que ceux d’il y a 15 ans ! Et pire, il ne se trouve que 150 personnes entre Paris et Nantes pour s’offrir une heure d’enseignement facile à prendre !
Ce constat-là, bien chers lecteurs, est la preuve que notre civilisation est déjà morte. Qu’adviendra-t-il de cette génération montante qui déserte sous prétexte qu’elle est très prise, qu’elle est lassée de combattre ou bien qu’elle ne veut plus vivre en marge de la société, qu’elle a quelque chose à lui apporter… Quelque chose… Quelque chose, oui, mais quoi ? Que peut-elle apporter au monde si elle-même n’a que des réminiscences d’un passé plus ou moins lointain dans les écoles tradis ou dans les cours de catéchisme ? Ces acquis, s’ils ne sont pas enrichis, approfondis, réactualisés, ne sont que des graines en voie de dessèchement.
Que faire ?…
Quoiqu’il en soit, l’ambiance de ces 18 et 19 juin était particulièrement chaleureuse et nous remercions tous ceux qui nous ont rejoints pour écouter les propos du professeur de Mattei, particulièrement intéressants en cette période troublée que vit l’Eglise. L’assemblée était littéralement subjuguée et les débats qui ont suivi ont exalté notre professeur. Un auditoire clairsemé donc, mais de qualité !
Nous vous engageons fortement à vous procurer le CD de cette conférence et à lire l’excellent ouvrage Apologie de la Tradition publié aux Editions de Chiré.