Il nous faut revenir quelques minutes sur les liens entre l’équipe du Paris-Saint-Germain et les princes du Qatar. Tant la Fondation Paris-Saint-Germain que le club de football champion de France, sont présidés par le Qatari Nasser Al-Khelaïfi. En mai dernier, la presse « pipeule » a fait ses titres sur le dîner de charité du club. On apprit qu’à l’issue d’une vente aux enchères, la Fondation avait empoché 1,6 million d’euros.
Parmi les invités les plus généreux, se signala M. Lagardère avec des choix qui soulignent ses goûts et ses intérêts. Selon L’Équipe, il aurait dépensé 750 000 euros pour quatre lots dont « le premier maillot porté par Neymar en Ligue 1 »… (sic) Furent aussi vendues des « photos glamour » de la soirée, peu appréciées par les participants, mais chères.
C’est que Al-Khelaïfi n’est pas n’importe qui. Il est très proche de l’émir du Qatar, Tamim Ben Hamad Al-Thani, mais il est également administrateur du fonds souverain Qatar Investment Authority… qui détient chez Lagardère 13,3 % du capital et près de 20 % des droits de vote. Ce qui explique l’empressement donné à ses petits caprices. Ce rapprochement date de Jean-Luc Lagardère, mort en 2003. Il connaissait le père de l’émir actuel Al-Thani et les deux hommes s’appréciaient. En 2012, les Qataris sont devenus les premiers actionnaires et, a tenu à rappeler Arnaud Lagardère, ont été des actionnaires « d’une loyauté et d’une fidélité assez exceptionnelles » (Le Monde, 26/05/2018). Néanmoins on fit comprendre à M. Lagardère qu’il serait bon d’améliorer les investissements.
D’où le récent redéploiement sur l’édition et le « travel retail » (les boutiques d’aéroports et de gares, cf. notre numéro précédent). Cette orientation a été présentée par Arnaud Lagardère comme un « coup historique à jouer » car il ambitionne en faire des champions du monde. Tant que ses fidèles amis qataris le soutiennent…
Par Pierre Romain