Le « front républicain » résiste encore
Même s’il a perdu de sa superbe, le « front républicain » continue, par media interposés, de lancer oukases et menaces envers les naïfs qui osent côtoyer des personnes non-conformistes vouées aux gémonies par les censeurs républicains. Je pense à deux cas. Deux personnages de la vie sociale et politique. Deux catholiques. Joseph Thouvenel et Jean-Frédéric Poisson.
Joseph Thouvenel est né en 1958 dans une famille de sept enfants, et a commencé à travailler en 1974. Deux ans plus tard, il effectua son service militaire dans les commandos parachutistes. Ensuite il eut différentes professions et entra à la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Nos fidèles lecteurs, ont jadis, sous la plume de notre défunt ami Roger Wenger (sous le pseudonyme de François Lépervanche), suivi les remous causés dans cette organisation entre ceux qui entendaient conserver la doctrine sociale de l’Eglise – et garder l’adjectif « Chrétien » – face à d’autres voulant s’inspirer, sur certains choix, de la CFDT. En 1998, Joseph Thouvenel devient président de la CFTC Paris, puis en 2011, vice-président de la CFTC. Catholique conséquent, il est opposé au mariage « gay ». Il a participé à la Manif pour tous. En 2005, au dernier Congrès confédéral de la CFTC, il a été le mieux élu. Et il fut tête de liste à Paris pour les élections des TPE de cette fin d’année (du 28 novembre au 12 décembre).
Néanmoins certains adhérents auraient « tiqué ». A cause d’une photo et d’un discours. Lors de la dernière Manif pour tous, Joseph Thouvenel est intervenu au micro. Il ne tergiversa pas pour expliquer sa présence : «vQue vient faire un syndicaliste à la Manif pout tous ? Tout simplement ce qui devrait être au cœur de toute action syndicale : veiller à la protection des plus faibles, s’opposer à la marchandisation de l’humain, réclamer justice pour les victimes de ce système qui broie femmes, hommes et enfants ». Il fut acclamé et poursuivit en s’en prenant à Pierre Bergé, aux « élites déliquescentes » et autres bobos… mais aussi au « ministre de la destruction de la famille, vierge effarouchée des media cadenassés et autres dames patronnesses du politiquement correct… ». Il fut chaleureusement ovationné. Puis il passa derrière le « décor » et s’assit à l’abri de la foule aux côtés de Marion Maréchal-Le Pen. Il ne devait pas y avoir de journaliste mais une photographie fut prise et publiée. On y voit les deux intervenants discutant cordialement ! Quelle horreur ! C’est l’origine des émois de certains syndicalistes. La CFTC rappela son rejet du FN en soulignant qu’elle n’avait pas non plus soutenu la MPT. Dans la foulée, sept organisations syndicales projetèrent de lancer un appel commun contre le Front national.
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Les Français possédant un téléviseur ont découvert Jean-Frédéric Poisson lors des débats préparatoires entre les différents candidats de la « droite ». Tous étaient connus comme anciens ministres de l’ex-président Sarkozy. M. Poisson, maire de Rambouillet (2004-2007), député des Yvelines, s’exprima avec souvent plus d’aisance et de clarté que les professionnels des caméras. Il fut alors jugé intéressant par la presse. Né en 1963 à Belfort dans une famille de quatre enfants, il a été élevé en cité HLM à Villeneuve-la-Garenne. Ses parents étaient agnostiques et divorcèrent en 1973. Ce qui peut expliquer que l’adolescent eut une jeunesse « chaotique » et qu’il « décrocha » à l’école. Il a expliqué qu’il découvrit en classe de philosophie ce qui l’attirait, comment réfléchir, comment raisonner.
Il se convertit au catholicisme (janvier 1982) et continua à approfondir sa foi en fréquentant le monastère de Fontgombault que connaissent bien certains de nos rédacteurs. Il poursuivit des études supérieures : un doctorat de philosophie en 2001 portant sur « Bioéthique et Humanisme : les lois françaises de 1994 » ; le diplôme de l’IPC, et un master 2 de droit social. Ce qui l’amena à remplir les fonctions de responsable des ressources humaines. Il était membre du Parti chrétien démocrate (PCD) de Mme Boutin et adhéra à l’UMP où il travailla sur les questions sociales. En 2013, il devint président du PCD. Elu à l’Assemblée nationale, il fut nommé à plusieurs reprises dans des commissions et prit la tête de celle chargée des lois. Il a aussi été président de la mission d’information portant sur « Les moyens dont bénéficie l’organisation terroriste l’Etat islamique (Daech) ». Il fut un des rares parlementaires français à être allés parler en Syrie avec Bachar el-Assad et avoir rencontré des chrétiens syriens et irakiens. Le jour du premier débat télévisé, il fut le seul à rappeler le sort de ces chrétiens et leur anéantissement progressif.
Assez vite, les fins limiers de la grosse presse eurent des informations contre ce non-conformiste. Ne venait-il pas de réclamer une monstruosité mentale en appelant à « en finir avec le cordon sanitaire autour du FN » tout en se déclarant opposé à « des alliances politiques avec lui » ? Qu’importait, il s’était démasqué. Du jour au lendemain, les intervenants dans les débats le gommèrent de leurs tablettes. « On a bien vu ce qu’il était » ! S’ajoutèrent ses déclarations sur les élections américaines. Il avait osé, au nom de la sécurité « de l’Europe et de la France », émettre des critiques sur les soutiens de Hollande en faveur de Mme Clinton, alors que tous les media de la planète l’avaient déjà intronisée gagnante. Il devenait relaps.