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Le chaos français : une tragédie sans importance ?

ByVincent Chabrol

Juil 6, 2022
Le chaos français  une tragédie sans importance

« Monsieur le Président, il y a eu un fiasco au Stade de France dans l’organisation de la Ligue des champions.

« – Je ne ferai aucun commentaire sur ce qui relève du gouvernement.…

« – Les Britanniques se sont indignés. Est-ce que vous maintenez votre confiance au ministre de l’Intérieur ? »

Un ange passe… Le président Macron détourne le regard et sollicite d’autres questions des journalistes. Nous sommes le 31 mai 2022, à Bruxelles, à l’issue du conseil européen extraordinaire. Il faut reconnaître, à la décharge de Macron, qu’il est de tradition que le chef de l’État ne s’exprime pas sur les affaires intérieures lorsqu’il est en déplacement à l’étranger. Tradition bien commode !

Tout d’abord les faits. Le 28 mai, se tenait au Stade de France la finale de la Ligue des champions de l’UEFA (Union of European Football Associations) entre Madrid et Liverpool. En raison d’une énième grève de la RATP, les spectateurs durent emprunter non pas le RER B, mais le RER D, ce qui occasionna la désorganisation des procédures habituelles de sécurité, avec notamment la disparition du préfiltrage. Le personnel gérant l’accès aux gradins fut littéralement débordé, notamment par les détenteurs de faux billets puis par la masse des resquilleurs qui, selon témoignages et images, ne ressemblaient que d’assez loin à des supporters britanniques ou espagnols. Au milieu de la cohue, ces derniers, dont nombre d’entre eux furent contraints de rester à l’extérieur du stade, malgré leurs places dûment et chèrement payées, devinrent la proie des « cailleras » du 9-3. Mais il ne s’agissait là que d’une mise en bouche. À la fin du match, « 300 à 400 voyous venus faire leur marché » [1] se déchaînèrent contre ces mêmes supporters.

Un chaos révélateur

Qu’on y songe : la razzia du 28 mai agit comme un révélateur. Un parmi d’autres, sans doute, mais certainement le plus efficace du genre. Au vu et au su de nos voisins espagnols et britanniques et aux yeux du monde entier, le roi est désormais nu. Nul ne peut plus impunément escamoter la réalité. Une réalité qui se décline comme suit.

Premièrement, l’agglomération parisienne, mais, bien au-delà, l’ensemble des villes de France, par le fait du « grand remplacement » que nos modernes tartuffes ne sauraient voir, tout en louchant vers son poids électoral potentiel, sont en passe de basculer dans le chaos pur et simple.

Deuxièmement, par incompétence, par idéologie ou par peur panique d’envenimer une situation qui deviendrait incontrôlable, nos dirigeants sont incapables de prévenir de tels « débordements », de garantir la sécurité des biens et des personnes et de rétablir l’ordre autrement qu’en laissant la racaille évacuer les lieux après avoir razzié tout son saoul.

Troisièmement, dans ce pays, l’État préfère manifestement sacrifier l’intégrité sinon la vie des honnêtes gens, plutôt que de sévir contre les hordes qui pillent et qui étrillent. « Souchiens », contribuables et touristes, veuillez prendre note, je vous prie : la République vous a abandonnés. Nous sommes un certain nombre, instruits par l’histoire et par l’expérience, à n’en être pas plus surpris que cela, mais pour beaucoup le réveil menace d’être difficile.

Quatrièmement, parce qu’il faut à tout prix maintenir le plus grand nombre possible de « souchiens » dans la léthargie ainsi que ménager des « quartiers » dont on espère retarder autant que possible l’ultime et irréversible explosion, un surréaliste ministre de l’Intérieur, qu’une presse complaisante nous a longtemps dépeint comme un homme à poigne, préfère incriminer les supporters britanniques, non seulement innocents, mais victimes et proies des vautours allogènes que nous savons, et abandonnés corps et biens par la préfecture de Police. Et ce, au mépris de la vérité, de la plus élémentaire justice et des non moins élémentaires règles de l’hospitalité, courant de surcroît le risque d’un incident diplomatique avec Londres. Depuis lors, et notamment devant la commission d’enquête du Sénat, Gérald Moussa Darmanin (en service commandé ?) n’en finit pas de s’enfoncer et de décliner sous toutes ses formes son mirobolant mensonge d’État.

Cinquièmement, la plupart des grands media ne se sont emparés du sujet que sous l’effet des coups de boutoir des réseaux sociaux et de la presse étrangère. Les tartuffes des salles de rédaction, relais serviles des diafoirus de la Covid pendant plus de deux ans, et, face à l’immigration, adeptes de la culture du déni autant que de celle de l’excuse, ne voulaient pas voir ni surtout faire voir cette réalité qui pourtant nous éclate en pleine face. (lire la suite dans notre numéro).

Vincent CHABROL

[1] –  Selon Mathieu Valet, secrétaire national adjoint du Syndicat indépendant des commissaires de police.

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