Le calendrier de la rentrée hollandiste

François Hollande candidat à la prochaine élection présidentielle ? Tout montre que l’activité du président et de son équipe est entièrement calculée par rapport à 2017.

Nos lecteurs s’en sont déjà rendu compte, le clan socialiste a, depuis des mois, lancé la campagne présidentielle de 2017. Avec un unique candidat officiel : François Hollande.

Il n’a échappé à personne que même « l’aile gauche » du PS, même les communistes ou le Front de gauche, ont feint de montrer leur irritation devant la politique qu’ils critiquent en toute discrétion dans leurs publications.

Les conseillers du président s’emploient à brosser le plan de bataille devant des journalistes au minimum complaisants. Ils confirment ce que nous montrons depuis des mois : commémorations, discours, déplacements, tout est calculé par rapport à 2017.

Ils n’ignorent pas que la rentrée 2014 qui avait été soigneusement préparée, s’est révélée catastrophique dans l’opinion pour l’ancien député de Corrèze attaqué vigoureusement par son entourage :

– départs des ministres Montebourg, Filippetti, Hamon ;

– scandale des révélations de Mme Trierweiler,

– scandale Thévenoud, ce ministre atteint de « phobie fiscale ».

Celle de 2015 a été préparée par une équipe resserrée et vigilante. Les conseillers qui ont immédiatement vu l’intérêt politique à tirer des attentats de janvier, estiment à présent qu’avec ses positions dans les affaires ukrainienne et grecque, M. Hollande « a acquis une crédibilité dans sa fonction » (sic). Tout le monde a pu constater qu’il prenait plaisir à se rendre dans des unités militaires. Ses courtisans louent alors sa posture régalienne.

Certes, il s’agit d’une part de ses fonctions, mais le président Hollande, comme Sarkozy avant lui, cherche à avoir des postures viriles plus aisées à prendre dans les Affaires étrangères.

Visiblement Flanby a plus d’applaudissements publics en Afrique qu’à Paris sur les Champs-Élysées.

Il a effectué les visites prévues : l’inauguration en grande pompe, le 6 août, de la seconde voie du canal de Suez, où, invité d’honneur (après la vente des Rafale), il a pu, un temps, se croire Napoléon IV. Puis, jusqu’en septembre, il est resté en France. Il a fait savoir que son objectif était planétaire : le 10 de ce mois, il doit présider à l’Elysée la cérémonie de lancement de la COP21, la conférence internationale sur le climat, prévue du 30 novembre au 11 décembre.

Entre temps, il se déplacera, les 25 et 26 septembre, à New York pour l’assemblée générale de l’ONU. Les télévisions ne nous épargneront rien des embrassades et claques dans le dos avec les puissants du monde.

C’est avec la COP21 que Flanby entend être poussé au pinacle de la célébrité. Se considérant comme un maître de la synthèse, il entend accaparer le rôle de l’organisateur essentiel, du médiateur, du conciliateur qui rapprochera les positions contraires.

Il ne restera aux media qu’à faire monter la mayonnaise… à usage intérieur.

Car le marigot électoral nous ramène à des réalités plus triviales. Les voix se comptent. Le président Hollande doit donc, en priorité, ramener les écologistes dans le giron socialiste et ce n’est pas une mince affaire à quelques semaines de régionales délicates. Les marchandages iront sans doute très loin.

Cet automne…

Il faudra aussi procéder à l’examen des lois de finances, les dernières de plein exercice du quinquennat.

L’Éducation, qui confirme son échec, restera prioritaire dans le budget ainsi que la sécurité. La question fiscale avec la retenue à la source, reste pendante. Les familles garderont d’autant plus un goût amer des choix faits à leur détriment par le gouvernement que personne n’est dupe des formules : la croissance « elle est là »… [ au deuxième trimestre, elle était de zéro] ou « si le chômage ne baisse pas, je ne me représenterai pas », etc. Comme ces domaines lui sont néfastes, il a été prévu que le président allait jouer, les prochains mois, sur la corde sensible. Il va s’épancher sur l’unité du pays, sur le « vivre ensemble ».

Cherchant à ratisser large et, conscient d’un sentiment national que l’école et les media n’ont pas complètement étouffé, le candidat n’a pas hésité, le 14 juillet, à employer le mot – inattendu dans sa bouche – de « patrie ».

Son allusion à « l’âme française » n’est point non plus sortie d’un élan spontané. Tous les discours sont désormais millimétrés, contrôlés, préparés. Un ministre a d’ailleurs reconnu dans la gazette du soir que désormais Hollande « va jouer au Mitterrand de 1988 » : une « France unie face à la menace, le président qui protège et qui apaise face à une droite qui attise les tensions. » (Le Monde, 1er/08/2015). Pourquoi le leurre qui a déjà fonctionné au grand bénéfice du Parti socialiste et de ses alliés, ne marcherait-il pas près de trente ans après ?

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