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L’abattage rituel toujours en débat

ByMichel Leblanc

Nov 17, 2016
Cet été, l’association L214 a de nouveau dénoncé des cas de maltraitance dans les abattoirs français.

L’abattage rituel toujours en débat

Cet été, les media ont à nouveau dénoncé des cas de maltraitance dans les abattoirs français en diffusant les vidéos et enquêtes de l’association L214 (référence à l’article du code rural) dans certains abattoirs. Pour la quatrième fois en huit mois, elle a mentionné les pratiques en mettant en cause l’établissement de Pézenas (Hérault) et celui du Mercantour, à Puget-Théniers (Alpes-Maritimes). Comme ce fut le cas auparavant pour les vidéos prises (en caméra cachée) au Vigan (Gard) et à Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantiques). On pouvait voir des animaux – bovins, ovins, cochons, chevaux – subir des sévices graves et constater des infractions lors d’abattages conventionnels et rituels. De nombreux animaux, mal étourdis, reprenaient « conscience » pendant la saignée. Les maltraitances sont bien des infractions aux règlements en vigueur, ceux du code rural français et ceux de l’UE. Avec, pour une fois, un certain bon sens, ces règlements demandent que « toute douleur, détresse ou souffrance évitables soient épargnées aux animaux lors de la mise à mort ». Pour les abattages conventionnels, est prévu, de façon précise, l’étourdissement des bêtes. Seulement, pour l’abattage rituel soit halal ou casher, les « sacrificateurs » égorgent d’un seul geste les bêtes « en pleine conscience ». Il faut attendre qu’elles se vident de leur sang. Soit en moyenne entre 14 secondes pour les ovins, à plus de cinq minutes pour certains veaux, et 14 minutes pour des bovins adultes (selon un rapport de l’INRA publié en 2009).

En gros, on tue en tout, en France, près de 3 millions d’animaux par jour. Les cadences exigées sont toujours plus rapides et la règlementation ne peut être exactement suivie. D’où des dérives. Il faut cependant reconnaître, que tant de la part des directeurs d’abattoirs que des vétérinaires, les contrôles ont augmenté et des mesures ont été prises ici ou là. Néanmoins l’abattage rituel fait, par ses dérogations, clairement débat. Il n’est nullement question du « bien-être animal ». Sur cette question, la plupart des pays européens se sont penchés sur la souffrance animale qui est un aspect auquel sont sensibles la plupart des gens. En France, les groupes de pression musulmans et juifs ont su « faire comprendre » au gouvernement qu’ils restaient sur leur refus de changer. Au nom de l’intangibilité du culte, ils s’indignent à l’idée de modifier pour l’instant les questions techniques, vétérinaires, voire commerciales. Car il y a un côté « business » à cette histoire. Avec l’augmentation de l’immigration musulmane, il a fallu produire davantage. Et comme Marine Le Pen avait, il y a quelques années, affirmé que la viande distribuée en Ile-de-France était exclusivement halal et ce, sans que les consommateurs en fussent informés, faute d’étiquetage spécifique, le ministère de l’Agriculture s’était empressé d’assurer que, « pour écarter le risque d’abus »…, « l’encadrement de cette dérogation (avait) été renforcée ».Traduisons : on devrait contrôler que des abattoirs conventionnels ne saignent les bêtes en pleine conscience, « sans justification cultuelle ». Donc cela pouvait se faire. La proportion entre viandes « rituelle » et les autres semble presque relever du « secret défense ». Il apparaît que la réponse s’établisse entre 30 à 50 %. Actuellement, il y aurait 218 établissements agréés pour réaliser les abattages rituels et la France est le pays européen qui abat le plus de bêtes de façon « rituelle » devant les Pays-Bas et la Hongrie (parmi les treize États membres autorisés à le pratiquer). Déjà la Suisse, le Danemark, la Norvège ont interdit l’abattage rituel sans étourdissement. Dès janvier 2017, les abattoirs halal et casher néerlandais seront obligés d’étourdir l’animal.

Les responsables du Consistoire central israélite de France comme ceux des grandes mosquées, refusent fermement de « revenir sur cette pratique millénaire ». Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, interrogé sur ce chapitre (sur France Inter), s’est réfugié derrière le même argument : « On me demande à moi de résoudre un problème qui est lié à des religions qui ont 2 000 ans (sic), comment ça se fait que ça existe encore… On est dans un pays où on respecte la liberté de conscience…Ce n’est pas moi qui décide et les autorités religieuses me disent non » (sic). Au moins nous pouvons reconnaître sa franchise.

L'abattage rituel toujours en débat
Alain de Peretti. Il est un des rares spécialistes à avoir mis en garde contre les risques sanitaires liés à l’abattage rituel.

Retenons nonobstant qu’un ministre de l’Agriculture, porte-parole du gouvernement, ne cache pas son impuissance à faire appliquer des règlements agricoles et vétérinaires à certaines communautés religieuses. Au nom de la liberté de conscience qu’il nie à d’autres. Ce ne sont que des points de détail. Revenons au cœur de notre sujet. Parce qu’en se focalisant, à propos des méthodes d’abattage, sur l’aspect fort émouvant de la souffrance animale, on laisse de côté la question de santé publique dont L.F. nous a déjà entretenus. Outre la production de nombreuses toxines par les bêtes affolées ou luttant contre la mort, un autre danger menace les consommateurs de ces viandes. Le lièvre a été levé depuis quelque temps par un docteur vétérinaire de Nice, Alain de Peretti. Il est un des rares spécialistes à avoir mis en garde contre les risques sanitaires liés à l’abattage rituel.

En résumant ses travaux, blogs et conférences, nous pouvons dire qu’au moment du coup porté par le « sacrificateur », l’incision de la gorge faite aux animaux jusqu’aux vertèbres, sectionne les veines jugulaires, les carotides, mais aussi la trachée et l’œsophage. Il s’ensuit une régurgitation du contenu de l’estomac et l’inspiration de matières souillées très riches en germes pouvant se loger jusque dans les alvéoles pulmonaires. Donc passer dans le sang. D’où de gros risques de contamination de la viande. Il est curieux que dans notre société de consommation qui – pas toujours à bon escient – brandit le « principe de précaution » pour interdire tout produit soupçonné de contaminer la nourriture, par exemple la vente des moules à certaines périodes, on fasse silence sur des risques d’intoxication aussi graves que ceux présentés dans les abattages rituels. Nul doute qu’il faille y voir là-aussi, l’effet de sidération du « padamalgame » qui trouble toutes les réactions habituelles fondées sur la raison.

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