La vérité sur « le vicaire »

Sous la baguette d’un mystérieux chef d’orchestre, la grande presse s’est déchaînée contre Pie XII. On se souvient qu’à l’origine de cette odieuse opération se trouve un « chrétien », Rolf Hochhuth, qui écrivit une pièce intitulée « Le Vicaire » où le pape des années tragiques était accusé des pires infamies. Comme Pie XII n’avait pas la faveur des progressistes chrétiens, les crypto-communistes qui ont noyauté les cercles paroissiaux depuis vingt ans et qui contrôlent une partie de la presse catholique ont naturellement fait chorus. Profitant de l’aubaine, les plus haineux des sionistes – ou les plus habiles  – ont appuyé le complot que certains d’entre eux sont, d’ailleurs, fortement soupçonnés d’avoir fomenté.

C’est pour rétablir la vérité historique et dénoncer cette conjuration que l’ancien député socialiste Paul Rassinier, pacifiste et libre-penseur, vient de publier à la Table Ronde, un volumineux dossier sur « l’opération Vicaire ». Nous avons demandé à M. Rassinier de bien vouloir nous dire comment il avait été amené à écrire ce livre. Il nous répond sans détour :

– Pourquoi j’ai écrit « L’Opération Vicaire ? » Il y a d’abord, indépendamment de toutes autres considérations, le souci qui est mien de la vérité historique et qui, dans mon esprit, commande une objectivité sans limites, en particulier sans ces limites définies par des impératifs politiques auxquelles, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, tant d’ historiens de métier ont fait tant de concessions. C’est ce souci exprimé dans cette forme qui m’a déjà poussé à écrire successivement, « Le Mensonge d’Ulysse », « Ulysse trahi par les siens », « Le véritable Procès Eichmann ou les vainqueurs incorrigibles » et « Le Drame des Juifs européens ».

Il se double, évidemment, d’un aspect moral : tous les moyens ne sont pas bons contre l’adversaire, il n’est pas vrai que la fin justifie les moyens. Dans la pratique, d’ailleurs, toutes les campagnes de subversion de l’opinion publique par le mensonge érigé en vérité historique, auxquelles nous sommes soumis depuis vingt ans comme de vulgaires chiens de Pavlov, ont, aujourd’hui anéanti tous les rêves d’Européens, tous les espoirs de fraternité humaine qui avaient poussé les gens de mon espèce dans la Résistance et qu’au retour de la déportation ils voyaient fleurir à l’horizon. Elles ont, au surplus, ressuscité toutes les vieilles querelles de nationalités, de religions et de races, qu’après tant d’épreuves, nous croyions reléguées dans les oubliettes de l’histoire. C’est dans le cadre de ces campagnes de subversion de l’opinion publique par le mensonge que « Le Vicaire » de M. Rolf Hochhuth m’a paru entrer de lui-même : un souci d’anti-nazi à retardement excité par un clan … qui fut nazi !… doublé d’un autre de protestants anti-papistes par définition. Associer Pie XII à Hitler, quel projet plus riche d’espoirs, dans une cervelle de politicien en herbe !

Mais, pour un historien sérieux, quoi de plus facile que de démontrer que cette pièce n’était qu’un des éléments d’une vaste opération politique montée par un étrange front unique rassemblant des protestants allemands ayant eu des faiblesses pour le nazisme, des catholiques progressistes en mal de marxisation de l’Église, les Israélites sionistes par intérêt (culpabilité de l’Allemagne à prouver pour justifier les indemnisations à Israël et leur augmentation) et enfin les communistes, tirant les ficelles dans la coulisse. Et quoi de plus facile encore que de démontrer que la thèse soutenue ne reposait sur aucune référence historique digne du nom : il suffisait d’aller aux sources, et j’y suis allé !

Ainsi ai-je pu faire la preuve que loin d’être le pape pro-nazi que nous a présenté Rolf Hochhuth, et dont MM. Saül Friedländer et Jacques Nobécourt ont précisé le portrait, Pie XII avait été, en réalité la plus haute et la plus noble figure du pacifisme, avant la Seconde Guerre mondiale et pendant toute sa durée.

Si un souci politique pouvait être associé à ma démarche, ce serait celui de l’avenir de l’Europe que les auteurs de toutes ces campagnes de subversion de l’opinion publique par le mensonge sont en train de tuer – consciemment ou inconsciemment – par des arguments dignes d’une germanophobie d’un autre âge dont le but est de mettre l’Allemagne, sans laquelle l’Europe est impensable, au ban des nations européennes. Car, une fois l’effondrement de cette Allemagne acquis, la route des côtes atlantiques et des Pyrénées serait libre devant les troupes du bolchevisme qui n’est, contrairement à ce que beaucoup trop de gens pensent encore, pas la forme supérieure de la Révolution mondiale, mais plus prosaïquement, la forme moderne du panslavisme.

L’importance politique de ce livre n’échappera certainement pas à nos lecteurs. Les félicitations que l’auteur a reçues, depuis quelques semaines, des plus hautes autorités religieuses et laïques et, aussi de modestes curés de campagne et de militants de tous bords – sauf des communistes, naturellement – montrent que ce livre vient à son heure.

C’est, nous en avons la conviction, l’antidote le plus efficace que l’on puisse prescrire, contre le poison subtil que nous distillent de prétendus informateurs et de faux directeurs de conscience. ♦

LF (Extrait du numéro 103 d’octobre 1965)

Complément de la rédaction :

Pour approfondir le sujet avec des informations récentes sur cette question, nous vous recommandons la lecture de l’ouvrage de Gordon Thomas, Le Secret de Pie XII, présenté ainsi par son éditeur (Ed. de l’Artilleur) :

« Depuis la parution du livre de Rolf Hochhuth, Le Vicaire, en 1963, le Pape Pie XII est accusé par une partie de l’opinion publique mondiale de ne pas avoir combattu, aussi fort qu’il l’aurait pu, la montée et le règne du nazisme.

« Historien de l’espionnage, Gordon Thomas a non seulement travaillé à partir des archives du Vatican mais il a surtout retrouvé un grand nombre de témoins (prêtres, rabbins, militaires, diplomates) qui n’avaient jamais témoigné jusque-là.

« Ils révèlent l’existence d’une organisation pontificale secrète pour le sauvetage des juifs d’Italie, via les nonciatures, les hôpitaux religieux et les couvents. Hébergements cachés, naturalisation diplomatiques, transferts via les réseaux des nonciatures, fournitures de médicaments et de vêtements, fausses hospitalisations, il montre dans cet ouvrage comment plusieurs milliers de juifs ont été sauvés grâce au plan de Pie XII. Au sortir de la guerre, le Pape avait d’ailleurs été reconnu par tous les survivants et en premier lieu par les autorités religieuses juives comme un “sauveur”.

L’importance politique de ce livre n’échappera certainement pas à nos lecteurs (…) C’est l’antidote le plus efficace que l’on puisse prescrire, contre le poison subtil que l’on nous distille…

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.