Il en est de la SNCF, comme de l’Education nationale : un bastion issu des « chamboulements » des lendemains de la guerre et tenu, verrouillé et contrôlé par les instances les plus influentes de la « gauche », syndicats révolutionnaires en tête. Il y a des années que « tout le monde en parle », mais que rien ne bouge, car il y a bien trop d’intérêts particuliers et d’ « avantages acquis» à protéger et préserver, au détriment des voyageurs et contribuables qui ne sont que des « cochons de payants » pressurables à merci !
La publication Les enquêtes du contribuable (n° 11, juin-juillet 2015) vient, à ce propos, de publier un dossier éclairant : SNCF. Ca déraille ! (prix 5,50 €, 42 rue des Jeûneurs, 75002 Paris) qui étudie par le détail (sur 60 pages) l’ensemble de ce sujet « sensible » pour dénoncer, entre autres, « les retards chroniques, les syndicats hostiles à toute réforme, les grèves à répétition, les effectifs pléthoriques, les avantages sociaux exorbitants … le tout financé à perte par des subventions publiques et une dette carabinée ». On peut y lire les chapitres « brûlants » suivants : La course folle des tarifs ; Quand les voyageurs restent à quai ; La vérité sur les avantages des cheminots ; Un monstre en situation de monopole ; Un tonneau des Danaïdes pour les contribuables ; Train d’enfer pour les usagers ; Le TGV, un gouffre financier, etc.
Nous nous sommes attardés quel-ques instants sur le chapitre « Les billets gratuits de la SNCF » qui détaille les avantages octroyés aux personnels de l’entreprise (actifs ou retraités) qui bénéficient de la gratuité des transports (con-joints, enfants, retraités, ascendants…). L’ensemble permettait (fin 2011) à 1,1 million de personnes de bénéficier de ces facilités de circulation, dont seulement 15 % d’actifs. Au total, « l’impact du système de gratuité est évalué entre 50 et 100 millions d’euros par an. Voilà qui éclaire d’un autre jour l’augmentation du prix des billets ».
Dans son éditorial, Jean-Baptiste Léon donne l’exemple des chemins de fer japonais, « frère siamois de la SNCF ». En 1987, la situation était « intenable ». Le gouvernement a pris des décisions draconiennes pour y mettre fin, mais il a fallu prés de 30 ans pour obtenir le résultat escompté, « un résultat sans appel : aujourd’hui, le réseau ferroviaire japonais est devenu le plus performant du monde. Le TGV nippon se signale par une ponctualité quasi infaillible dans une contrée qui essuie pourtant des typhons chaque été et où la terre tremble toutes les semaines. Son personnel est serviable, la propreté de ses rames est irréprochable, même au plus fort des pics d’affluence. Heureux clients des trains du pays du Soleil-Levant qui arrivent au bureau à l’heure et qui n’ont pas vu un piquet de grève depuis des années… ».
« En France, poursuit notre confrère, la SNCF a lancé, en 2013, son projet d’entreprise « Excellence 2020 » qui entend faire de la compagnie française, « la référence mondiale du transport durable par l’excellence du service rendu, d’ici cinq ans. Afin de nourrir leur réflexion, d’éminents représentants de la SNCF se sont rendus, l’année dernière au Japon pour « chercher des idées». En espérant qu’ils les trouvent… car à en juger par la qualité du modèle japonais, il reste en France un long chemin à parcourir » Et surtout, aurait-il pu rajouter, une rapidité d’exécution exceptionnelle pour réussir en cinq ans ce qui a demandé près de 30 années aux efficaces Japonais ! Ne nous leurrons pas, se déplacer par le train en France, en 2020, sera toujours aussi pénible qu’en 2015…