La City se flatte d’avoir comme maire un « natif intégré » du pays. Bien que son nom sonne plus du côté de l’Est que de celui d’Albion, ce type n’en est pas moins issu du monde modeste. Modèle de réussite ? Oui, certainement. Modèle moral ? Euh… quand on fricote avec la finance, on n’en ressort pas moralement indemne. Et, franchement, un nom pareil à la tête de la première ville du royaume ? Quand on vous dit que les « roastbeefs » marchent sur la tête, qu’ils font tout à l’envers… Ce n’est pas du chauvinisme non, chez eux comme chez nous, c’est une institution ! Alors maintenant qu’un vrai-faux étranger est à la tête de la ville, il va certainement appeler tout ses frères musulmans à rappliquer ! Intégration forcée, en mode pédagogie-subversive… Albion, à force de tout diviser autour d’elle, est en train de faire le même chose sur sa propre terre… Quant à Khan, il a oublié d’écrire sur son carton : par ici les copains ! (en même temps, il ne sera certainement pas de ceux qui vivra avec ceux qui auront répondu au chant du cygne)…
Lu pour vous ce matin dans L’Action Française :
Londres le vrai visage de Sadiq Khan.
L’élection du nouveau maire de Londres a été saluée comme une victoire de la « diversité ». Mais c’est surtout celle d’un avocat proche de la City.
L’élection de M. Sadiq Khan comme maire de Londres a fait beaucoup fantasmer dans les milieux bien-pensants. Un fils de Pakistanais, qui plus est chauffeur de bus, donc « issu de l’immigration », élu à la tête de la plus grande ville de l’Europe occidentale, avec une population égale à celle de l’Autriche : triomphe du « vivre-ensemble », de la « diversité culturelle », du « respect de l’islam »… Un exemple à suivre. D’autant plus que Sadiq Khan était opposé à un milliardaire conservateur, éduqué à Eton et Oxford, fils de Jimmy Goldsmith, célèbre homme d’affaires franco-britannique, proche de Philippe de Villiers comme on sait.
Le Bien contre le Mal
On a presque parlé d’une victoire du Bien sur le Mal. Comme s’il s’agissait d’un nouvel Obama (celui des débuts) en quelque sorte. Les déclarations de certains commentateurs et hommes politiques sont à relire et conserver. Anne Hidalgo, maire de Paris, a même cru devoir se rendre immédiatement à Londres pour féliciter son homologue ! En France, le ridicule ne tue plus.
Il faut relativiser tout cela. Certes, Sadiq Khan est fils de Pakistanais. Mais il est né à Londres, a fait toutes ses études au Royaume-Uni, notamment à l’université, et s’est marié en Angleterre. Son épouse n’est pas voilée, contrairement à ce qu’on a prétendu avec, à l’appui, une photo truquée largement diffusée sur les « réseaux sociaux ». Il a prêté serment dans une grande et vieille cathédrale de la capitale britannique. Mme Hidalgo aurait bien fait d’y assister.
Un avocat d’affaires
Sadiq Khan, quarante-cinq ans, député, ancien ministre travailliste, est un avocat réputé. S’il est intervenu dans un dossier relatif au respect des droits de l’homme, comme on l’a souligné, c’est bien à son honneur, mais il est surtout un avocat d’affaires, très proche des milieux de la City, nous disait un ami anglais qui le connaît bien. Mais ce détail, on ne l’a guère dit. Et il n’est pas le premier Britannique issu des classes dites populaires accédant aux plus hautes fonctions dans ce pays. On n’a pas oublié le célèbre Ernest Bevin, ouvrier, devenu brillant ministre des Affaires étrangères, faisant face à Molotov et Vychinski au temps de la Guerre froide. On pourrait en citer tant d’autres. Sadiq Khan est un bel exemple de l’intégration, la vraie ; rien de plus. Les laudateurs ne connaissent probablement pas sa biographie. Il vient, en quelque sorte, du monde de la finance, ennemi oublié !
Pascal Nari
L’Action Française, n°2932,du 29 mai au 1er juin 2016, p.7.