L’impôt à la source, ou « comment exploiter la légendaire fainéantise des Français en comptabilité ? » Excellent article s’il en est, sur un sujet qui touche au nerf de la guerre. L’impôt à la source risque d’aboutir à la perte d’une (énième) partie du salaire. Ceci à cause de ceux qui, trop vite lassés de faire les calculs de juin pour la déclaration annuelle, ont voté « pour », se libérant d’une tâche pourtant toute naturelle dans l’économie familiale, et remettant ladite tâche entre les mains d’une administration dont ils sont, les premiers, à prétendre ne pas lui faire confiance. Espérons simplement que l’échantillon utilisé pour le sondage soit, vraiment, très petit. Sans quoi il n’y a vraiment rien à tirer du peuple de France, et les pauvres vont devenir très, très, très pauvres. Cliquez sur les livres ci-dessous !
Lu dans Présent :
Impôt à la source du chaud et du froid.
Si on nous demandait de prendre une feuille de papier, de dresser deux colonnes : colonne de gauche, les mauvaises réformes du quinquennat Hollande, colonne de droite, les bonnes réformes, que trouverait-on dans celle de droite ? Pas grand-chose, hélas ! La libéralisation du transport par autocars (les cars-à-Macron) ? 1 500 emplois créés à ce jour… Et puis sans doute cette retenue à la source.
Certes, la retenue à la source va transformer les entreprises en collecteurs d’impôts, moyennant une charge de travail supplémentaire pour les services de paye. Mais ce dispositif, déjà en vigueur dans la plupart des pays occidentaux, permet au salarié de payer des impôts en fonction de la réalité de ses revenus et de sa situation personnelle, et pas au regard de ce qu’elle était il y a un an. Ce qui est quand même plus juste et moins anxiogène.
La retenue à la source aura aussi pour vertu de montrer de façon spectaculaire la proportion des revenus familiaux avalés par le collectivisme. Une matérialisation, en quelque sorte, des analyses des Contribuables associés et d’Agnès Verdier-Molinié, sur le temps que chacun passe à cotiser pour la collectivité, le montant effarant des prélèvements de toutes natures.
Autre vertu : elle révélera encore davantage l’incroyable écrasement des échelles de revenus nets, qui s’est opéré ces dernières années, et à laquelle n’échappent plus guère que… les très très riches et les très très pauvres, et aussi les sénateurs et autres catégories privilégiées, comme nous le montrent quelques publications récentes. Espérons que cette nouvelle approche facilitera les prises de conscience et les réactions.
Donc une bonne réforme. Sauf que…
Sauf qu’il semble que le gouvernement ait une idée derrière la tête, l’idée de fusionner l’impôt sur le revenu et la CSG. Aligner la progressivité de la CSG sur celle de l’impôt sur le revenu. Ce serait évidemment un nouveau coup de rabot sur le pouvoir d’achat des catégories moyennes et intermédiaires. 65 % des Français sont favorables au prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu. Un sondage significatif consisterait à n’interroger que ceux qui sont concernés, à savoir ceux qui payent l’impôt sur le revenu. Or ils sont désormais moins de 50 %…
En conclusion, l’impôt à la source pourrait être une bonne réforme. Mais tout laisse donc penser que si cette réforme se fait (elle est prévue pour 2018 et, d’ici là, la majorité devrait changer) et si elle se fait sous administration socialiste, vous risquez de devoir la basculer rapidement dans la colonne de gauche !
FRANCIS BERGERON
Présent, 17 août 2016, n°8672, p. 3