Antilibéral : le Général de Castelnau

Le général de Castelnau fut l’un des plus grands officiers supérieurs monarchistes. Les déchirures entre catholiques du XIXème siècle nous ont appris une chose : on ne peut se prétendre catholique et libéral en même temps. Il faut faire un choix. Ci-dessous, voici le portrait d’un homme dont aucune des traces du libéralisme ne semble, d’après l’article, se trouver. Aller jusqu’au bout des conséquences des convictions de Foi, c’est cela être un catholique. Cela va du signe de Croix devant les gens lors d’un repas familial au parc communal, jusqu’à la mort sociale, puis réelle.

Lu pour vous ce matin dans « La plume du Foyer » :

Descendant d’une des plus anciennes familles de France, Édouard de Curières de CASTELNAU naquit le 24 décembre 1851, à Saint Affigue, petite ville de L’Aveyron.

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Après quelques années d’études au collège Sainte Geneviève à Paris, il entre à l’École Supérieure Militaire de Saint-Cyr où il est reçu au concours en juillet 1869. Mais la guerre contre la Prusse arrive et le 14 aout 1870, le jeune Édouard de Castelnau devient sous-lieutenant, en étant affecté au 31ème Régiment d’Infanterie qui se battra dans le secteur de Sedan. Comme tous ses camarades de promotion, il est envoyé au front et découvre, à 19 ans, la dure réalité de la guerre. Le 27 novembre 1870, le voilà capitaine, alors qu’il n’a même pas 20 ans. Il participe ensuite aux différents combats menés par l’armée de la Loire et reçoit la médaille de guerre. A l’issue de celle-ci, il est envoyé en garnison à Toulouse comme officier d’État-major, jusqu’en 1878, année de son mariage où il intégrera l’école de guerre à Paris avant de rejoindre Toulouse où il sera promu commandant au mois de mai 1889.

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En 1893, le lieutenant-colonel de Castelnau est affecté à l’État-major à Paris, où il travaille à l’élaboration du plan XIV qui a pour objectif la mobilisation des troupes. De 1900 à 1905, Castelnau dirige à Nancy le 37ème Régiment d’Infanterie, ce qui lui permettra de mettre en application les principes de commandement acquis les 30 premières années de sa carrière ainsi que de compléter sa formation d’officier supérieur.

Mais le colonel de Castelnau est, malgré ses lourdes fonctions, un père attentif et très proche de ses douze enfants : il s’occupe fortement de leur éducation et préfère pour eux un milieu sûr au point de vue moral et religieux à un enseignement relevé.

Puis commence l’affaire des Fiches. Castelnau, catholique affirmé, fait partie des officiers visés. Malgré ces difficultés et grâce à son sens du commandement, Castelnau est nommé général le 25 mars 1906 et est affecté à la 24ème Brigade de Sedan, avant de devenir en 1909 général de division avec la charge de la 13ème Division d’Infanterie à Chaumont.

Mais cela dure peu : le 2 septembre 1911, le général de Castelnau est appelé par Joffre pour le seconder et devient donc sous-chef de l’État-major général des armées. Ses liens avec Joffre, chef d’État-major, sont tendus : celui-ci est franc-maçon et républicain alors que Castelnau est catholique et royaliste. Castelnau, très clairvoyant, prépare la guerre contre l’Allemagne. Lorsque celle-ci commence, Castelnau commande la 2ème Armée : il repousse les Allemands de Lorraine et sauve la ville de Nancy au Grand-Couronné en septembre 1914: c’est de là qu’il enverra à ses hommes le fameux télégramme : « En avant, partout, à fond ».

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Le 19 septembre, Castelnau est fait Grand-Officier de la Légion d’Honneur mais il réplique: « Cela ne me touche plus, j’ai trop de peine dans le cœur ». En effet, le général vient de perdre deux de ses fils au combat et un troisième sera tué en octobre.

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Castelnau passe l’année 1916 au Grand Quartier Général de Chantilly, auprès de Joffre. L’année 1917 commence pour Castelnau par une mission en Russie auprès du Tsar Nicolas II. Après quoi le général est nommé à la tête du Groupe des Armées de l’Est en février 1917. Puis Pétain lui demande en octobre 1918 de préparer l’ultime offensive destinée à envahir l’Allemagne. Mais trois jours avant l’attaque prévue pour le 14 novembre, l’Armistice est signée : la guerre est terminée.

Si Joffre, Foch et Pétain ont été élevés à la dignité de Maréchal de France, Castelnau est le seul à ne pas avoir reçu le bâton étoilé. Et pourtant, il a tous les titres nécessaires et notamment le principal : avoir commandé en chef devant l’ennemi à la tête de groupe d’armée. Sauveur de Nancy au Grand-Couronné, vainqueur des Allemands à la Trouée des Charmes, c’est lui qui en outre a pris la décision de nommer Pétain à la tête de la défense de Verdun. Mais les politiques de la III’ République lui reprochent et même ne lui pardonnent pas d’être catholique pratiquant et issu d’une famille royaliste. Castelnau aura alors cette sage sentence : « Lorsque je paraitrai devant Dieu, il ne me demandera pas combien j’ai d’étoiles sur les manches, il me demandera si j’ai bien élevé mes enfants. »

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Castelnau n’entend pas s’arrêter là : le 16 novembre 1919, il est élu député dans la 2ème circonscription de l’Aveyron. Cependant, il n’est pas à son aise à la Chambre : il déplore les querelles des parlementaires et trouve le travail mal organisé. Non réélu en 1924, le général va se tourner vers la défense de la foi à travers la Fédération Nationale Catholique (F.N.C) dont il va être le fondateur, le président, l’inspirateur et l’animateur jusqu’à sa mort. En effet, il proclame que les catholiques doivent s’organiser méthodiquement. L’adversaire désigné de la F.N.C est la Franc-maçonnerie : le général fait éditer bon nombre de livres et de brochures pour dénoncer l’artisan actif de l’anticléricalisme et de l’antireligion. Castelnau qui a réuni dans la F.N.C plus de deux millions et demi d’adhérents combat non seulement le nazisme grandissant en Allemagne, mais aussi le communisme.

De 1940 à 1944, le général de Castelnau se retire dans sa propriété toulousaine d’où il entretient une impressionnante correspondance. Le 18 mars 1944, le général de Castelnau est rappelé à Dieu à l’âge de 93 ans. Le gouvernement de Vichy ordonne aussitôt que les honneurs militaires soient rendus lors de ses obsèques.

Ainsi s’éteignit un des plus grands chefs français de la première guerre mondiale : que ce profond catholique nous serve de modèle tant pour ses qualités de commandement que pour son engagement sans faille au service de la foi.

Alexis Gabart, chef de Promotion.

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