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L’Action Française !

ByLectures Francaises

Mai 9, 2016
DCF 1.0

Action Française à… l’action ! Éternel et controversé Maurras… Encre et sang, paroles et combats… qu’est-il sorti de l’Action Française qui ne rassemble pas les Français, même s’ils l’ignorent encore ? Si l’on en croit Stéphane Blanchonnet interrogé ici, il y aurait un renouveau de l’ A.F dans les universités. À suivre de près alors… Bravo messieurs pour votre fidélité capétienne qui va à contre-courant du torrent déchaîné de la révolution. En France, on ne sépare Dieu du roi, ni le Roi du peuple.

Lu pour vous ce matin dans « Présent » :

— Pouvez-vous définir le concept de « républicain intelligent », terme désignant un certain nombre d’in­tervenants sur le site du colloque ?

L'Action_française-1918À nos yeux, un républicain in­telligent est quelqu’un qui ne confond pas la France avec la Répu­blique, que ce mot désigne la forme républicaine de gouvernement (dont la durée est assez réduite si l’on considère l’histoire plus que millénaire de notre pays) ou le projet idéologique inspiré par la philoso­phie des Lumières dont ce régime est le support historique. L’A.F n’a aucun mal à dialoguer avec ce type de républicains « intelligents », puis­qu’elle a elle-même été fondée à la fin du XIXe siècle par des républi­cains patriotes et sans préjugés.

— Comment expliquez-vous le succès grandissant de l’ A.F dans les universités ?

Ce succès n’est pas une pre­mière pour nous puisque, dans sa longue histoire, l’ A.F a dominé à plusieurs reprises la vie intellectuelle et militante à droite (même si le clas­sement de notre mouvement « à droite » est plus une facilité de lan­gage qu’une réalité de fond). Mais il est vrai que, depuis quelques années, nous connaissons un renouveau mi­litant tout à fait exceptionnel, que l’on peut attribuer à de multiples facteurs : le prestige de notre école de pensée, la qualité de la formation dispensée par l’ A.F, notamment dans les derniers C.M.R.D.S (nos universi­tés d’été), le dynamisme de certaines sections comme Marseille, Lyon ou Bordeaux et bien sûr Paris, la com­munauté de vue au sein de la direc­tion du mouvement (comité direc­teur, journal, secrétariat général) et le travail de structuration et de pro­fessionnalisation du mouvement réalisé par le secrétariat général.

Défilé_Jeanne_d'Arc_Action_française « Une république chrétienne administrée par un Salazar est pré­férable à certaines monarchies laïques ou « maçonnisantes » dont l’his­toire offre quelques cas » Amiral Auphan (Mensonges et vérité, 1949). Des pays bénéficiant de régimes mo­narchiques n’ont pas empêché la dé­cadence et le délitement moral de leur pays (Espagne, Belgique, Royaume-Uni…). En quoi la France aurait-elle une destinée dif­férente avec un roi à sa tête ?

L’A.F ne cherche pas à s’inspirer de modèles étrangers. La monarchie que nous voulons n’est ni un régime parlementaire, ni une dictature mais correspond au modèle capétien avec un État fort et indépendant en haut (ce que permet l’hérédité) et une so­ciété libre et autogérée en bas. Au­trement dit, notre réforme des insti­tutions serait profonde. Les monar­chies héréditaires qui subsistent en Europe n’ont conservé que la di­mension symbolique et unificatrice du monarque. Pour nous, c’est in­suffisant : le roi doit régner ET gou­verner mais, en même temps, L’État doit se concentrer sur ses fonctions régaliennes et cesser d’empiéter sur des domaines où son action est illé­gitime. Sur la question qui semble vous préoccuper plus particulière­ment, il est tout à fait évident, par exemple, que ce n’est pas à l’État de définir ou de redéfinir ce qu’est une famille.

— De Marine Le Pen à l’extrême gauche en passant par Emmanuel Macron, le slogan « ni droite, ni gauche » est en vogue. Assiste-t-on pour autant à une conversion mas­sive à la pensée contre-révolution­naire ?

hqdefault— Non, cela n’a évidemment rien à voir. Il n’est cependant pas ininté­ressant d’observer qu’un certain po­pulisme (mot que je ne prends pas en mauvaise part) remet en cause la légitimité du régime des partis et des élites du monte de la politique et des médias. Cette contestation des vieux clivages partisans pourrait nous être particulièrement favo­rable. À nous d’être suffisamment audibles pour expliquer que les maux dont se plaint l’opinion sont consubstantiels au régime républi­cain quand il n’est pas temporaire­ment transcendé par des circons­tances exceptionnelles ou une auto­rité de type charismatique.

— Comment comprenez-vous la formule si souvent citée de Maurras, « Tout désespoir en politique est une sottise absolue » ?

Maurras signifie par cette for­mule que la nature sociale de l’homme ne pouvant être changée et la nation demeurant le seul lieu pour l’exercice plénier de la fonction poli­tique, il y a en quelque sorte de l’es­poir tant qu’il y a de la vie nationale. Or le déclinisme à la mode ne doit pas nous empêcher de voir que le pays réel vit, produit, qu’il y a en­core des ressources morales et maté­rielles dans notre pays. La large mo­bilisation, désintéressée de surcroît, que nous avons connue de toute une nouvelle génération militante contre la loi Taubira me paraît, dans le passé récent, une raison d’espérer.

Propos recueillis par Louis Lorphelin

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