Erdogan soutien aux sunnites
Erdogan qui est un haut responsable des Frères musulmans, a donné de nombreux soutiens aux pratiques sunnites au point que l’on parle de moins en moins de la laïcité souhaitée par Kemal Atatürk. Voilà soixante ans que la Turquie est membre de l’OTAN et en a retiré maints avantages diplomatiques. Elle a fait de cette adhésion une des clés principales pouvant la faire entrer dans l’Europe. Obstinément, les gouvernements turcs poussent la porte. Or la diplomatie du Moyen Orient, déjà des plus complexes, a été bouleversée par des conflits très violents. S’est ajoutée la tornade de l’Etat islamique et dernièrement, une des conséquences de sa poussée : des flots de migrants en marche vers l’Europe et dont la Turquie est un passage obligé.
Les Turcs ont compris qu’ils pouvaient arracher à une Europe angoissée de nouveaux avantages.
Voilà des mois, des années, que la diplomatie turque joue sur l’ambiguïté.
A propos de la question fondamentale de la place de la religion : certes l’islam n’est pas religion d’état, cependant 75 % de la population sont sunnites, 25 % environ sont chiites.
Fin novembre dernier : à Bruxelles le Premier ministre turc Ahmet Davutoğlu, ayant obtenu ce qu’il voulait, a déclaré : « Nous allons forger la destinée du continent ! » En effet tous les chefs d’États européens ainsi que la Commission européenne, ont cédé aux demandes d’Erdogan, jusqu’à lui laisser espérer une entrée dans l’Union européenne !
Les Turcs se sont engagés de façon floue, à maintenir chez eux les 2,2 millions de réfugiés syriens bloqués dans les camps. Ils leur accorderont des permis de travail et envisagent de lutter contre l’immigration illégale (les deux pays ont plus de 900 kilomètres de frontières communes forcément poreuses). En échange, l’U.E. va leur verser 3 milliards d’euros, par tranche de 500 millions, en théorie destinés aux réfugiés. L’Europe, incitée par l’invite de Mme Merkel, a promis d’élargir le droit d’asile. Cette fin d’année se confirme le chiffre de 1,5 million de réfugiés entrés en Europe.
Des sommets Union européenne-Turquie se tiendront deux fois par an
Erdogan peut se vanter d’avoir obtenu d’autres cadeaux des ces fragiles Occidentaux : « Des sommets Union européenne-Turquie se tiendront deux fois par an » et des visas seront largement attribués aux Turcs. Surtout, la discussion sur l’adhésion de la Turquie à l’Europe va reprendre. Or c’est un « partenaire » incertain. Frédéric Pons a rappelé quelques vérités (Valeurs actuelles, n° 4123.) : « Hostile à Bachar al-Assad, Erdogan a d’emblée soutenu les groupes islamiques, au côté de l’Arabie Saoudite, du Qatar et du Koweït. Entre 2011 et fin 2014, ses services ont aidé, sinon organisé, les trafics d’armes, de pétrole et de combattants islamiques le long de la frontière avec la Syrie »
Trafic pétrolier islamique contrôlé par le fils d’Erdogan
Le sujet du trafic pétrolier exploité par les islamistes et acheminé par les Turcs est littéralement explosif. Selon les services russes bien placés pour le savoir, ce marché noir serait contrôlé par le propre fils d’Erdogan, Bilal, dont la société de transports maritimes est présente dans tous les ports de la région. La presse turque en a parlé. Les Occidentaux le savaient. Pendant des mois, les observateurs militaires constatèrent que les camions citernes et les puits de Daech « avaient curieusement été épargnés ». Il fallut l’intervention des avions russes contre le pétrole de Daech, pour que les occidentaux les imitent. Comment ne pas relier ces détails à l’attaque de chasseurs turcs contre un bombardier russe ?