Entreprise FRANCE HS sans espoir

Un bref et condensé compte-rendu de cinq années de socialisme primaire, une bonne leçon aux aveuglés du régime en place et une analogie professionnelle tout à fait intéressante au sujet de ce quinquennat lamentable. Retenons cependant que, quel que soit le « bord » choisit pour la prochaine « élection », il ne pourra rien faire de plus. Ce qui manque à ce pays, ce sont ses assises régaliennes historiques.

Lu dans Présent :

La faillite de l’entreprise France

QUAND François Hollande a été nommé à la tête de l’entreprise France, en 2012, tout n’était certes pas rose, mais la marque restait por­teuse.

Elle supportait largement la comparaison avec son principal concurrent régional, l’entreprise Allemagne. Les fondamentaux étaient solides, même si l’endette­ment était déjà très fort. Le précé­dent PDG avait amorcé — certes modestement — une diminution des coûts de ce que l’on appelle en entreprise les « fonctions support », ou encore les « services centraux » et, par petites touches, très mo­destes, elles aussi, il avait tenté d’améliorer la productivité. Rappelons-nous le slogan de l’ancien PDG : « Travailler plus pour ga­gner plus ». Les ouvriers n’y avaient pas été insensibles.

tpe-faillite-entreprise-france-menace-emploiLes deux premières années qui ont suivi sa nomination, en 2012, le PDG nouvellement nommé, François Hollande, a augmenté le déficit, en cherchant à lancer de nouveaux produits, qui n’ont guère séduit la clientèle. Par ailleurs, il a trouvé un malin plaisir à prendre le contre-pied de son prédécesseur, réaugmentant sans vergogne les ef­fectifs des « fonctions support ». Et pour financer ces surcoûts, il a très fortement accru les charges des centres de profit, et gelé de fait les salaires de ses équipes opération­nelles et commerciales. Seuls les services centraux ont été augmen­tés. Le PDG soignait sa cour, sa garde rapprochée. Cette politique a provoqué un coup d’arrêt aux in­vestissements productifs, aux déve­loppements innovants, aux mar­chés nouveaux. Alors que les concurrents de l’entreprise France rationalisaient leur production, éli­minaient les coûts inutiles, mus­claient leurs forces de vente.

Et ce qui devait arriver arriva : l’entreprise France a été peu à peu distancée par ses concurrents ; ses produits séduisaient moins ; les cadres les plus performants démis­sionnaient, et les « jeunes talents », formés pourtant dans ses propres écoles, donnaient leur préférence à la concurrence. Car ceux-ci préféraient au final se faire embaucher qui par l’entreprise Angleterre,qui par l’entreprise USA ou Alle­magne, sans parler de PME comme l’entreprise Suisse. Ainsi l’entre­prise France a-t-elle financé pen­dant des années la formation pro­fessionnelle de ses « hauts poten­tiels » pour le compte de ses rivaux.

Inversement, le PDG a envoyé des signaux forts à son encadre­ment, par lesquels il manifestait sa volonté d’embaucher massivement du personnel non qualifié, venu de contrées éloignées, et à qui il fallait payer jusqu’aux frais de déménage­ment et d’installation !

Chômage technique

Aujourd’hui, 10 % des effectifs de l’entreprise France sont en chô­mage technique ; et la société a quitté le marché des produits haut de gamme, pour rejoindre les en­treprises qui vivent chichement en se disputant âprement une clien­tèle à faibles revenus, sur des pro­duits à faible marge.

france-catholiqueOn peut même écrire qu’elle est quasiment sortie de son marché. Oui, l’entreprise France est en faillite. Elle vient de déposer son bilan. Le PDG Hollande a an­noncé qu’il ne demanderait pas un renouvellement de son mandat, sur pression de son Directeur général, Valls. Mais il entend néanmoins rester encore six mois à la tête de l’entreprise, limitant son rôle à une simple représentation, sans doute parce que le salaire et, plus encore, les avantages en nature restent for­midables, à ce poste.

Son comité de direction part dans tous les sens, ses cadres rêvent tous de prendre sa place, mais au­cun n’a une pointure suffisante. Et le bon sens commande donc d’aller chercher son successeur à l’exté­rieur de l’entreprise. Plusieurs cabinets de chasse ont d’ailleurs été missionnés. Un can­didat nommé Fillon a été présélec­tionné par les recruteurs ; et d’autre part une candidature spon­tanée, une femme, Marine, semble développer un langage qui plaît aux salariés, mais un peu moins aux actionnaires, et pas du tout aux rescapés du Comité de direction.

imagesVoilà comment se présente donc actuellement l’entreprise France : des créances qui arriveront à terme à mi-2017, alors que la trésorerie est exsangue, avec un personnel dé­motivé, une équipe de direction en roue libre, un président qui ne pré­side plus rien. Et les actionnaires rouspètent aussi : on leur demande de recapitaliser chaque année, alors que rien ne change, qu’ils ne rentreront ja­mais dans leur frais ! Une métaphore, un parallèle entre ce que nous vivons en tant que citoyens et ce que l’on vit en entreprise.

Si la France était une entreprise, les actionnaires auraient révoqué ad nutum [décision instantanée, ndlr], et depuis longtemps, ce pré­sident incompétent, et pire que cela, mortifère. Hélas ! serait-on tenté d’écrire, la France n’est pas une entreprise ou, en tout cas, ce n’est pas une entreprise comme les autres.

Cet éditorial ne fait que dévelop­per une métaphore, un parallèle entre ce que nous vivons en tant que citoyens et ce que l’on vit en entreprise. Quand une entreprise dépose son bilan, tout le monde y perd : salariés, actionnaires, clients et fournisseurs. Seuls les concur­rents peuvent avoir — parfois, pas toujours — des raisons de se réjouir. Le temps est ensuite compté pour que le dépôt de bilan ne se trans­forme pas en liquidation judiciaire.

louis-le-pieuxMais ce que nous subissons ac­tuellement, et ce que nous allons vivre ces six prochains mois, pour­rait abîmer notre pays beaucoup plus encore qu’il ne l’a été, même, à l’issue de quatre années de socia­lisme aussi intensif que désor­donné, voire contradictoire. Si M. Hollande aime — ne serait-ce qu’un peu — la France et les Français, et puisque M. Hollande aime — cela ne fait aucun doute — sa sacro-sainte République, le vivre ensemble et tout le reste, il de­vrait avoir le cran de démissionner, de se révoquer lui-même, pendant qu’il en est encore temps. À défaut, sa révocation pourrait être ad nu­tum également, et donc beaucoup plus brutale et humiliante qu’il ne l’imagine.

Francis Bergeron

francis-bergeron@present.fr

Présent, n°8755, 14 décembre 2016

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