Éditorial, avril 2018 : La République et ses valeurs : la nation séparée du réel

Éditorial, avril 2018 : La République et ses valeurs : la nation séparée du réel

Le 23 mars dernier, la France a été frappée par un acte de barbarie terroriste. Une fois encore, les pleureuses médiatiques de service se désolent que de telles abjections puissent encore être commises dans notre « beau » pays du « vivre ensemble ». Une fois de plus, une cérémonie d’hommage (très émouvante, il faut le reconnaître) s’est déroulée, le 28, dans la cour des Invalides pour honorer la mémoire du colonel Arnaud Beltrame. Mais au-delà de cette émotion, une fois supplémentaire, force est bien de constater que le terrorisme continue de frapper inexorablement où il veut, quand il veut, en dépit des discours solennels, des engagements « sur l’honneur » et des serments de tous ordres ressassés à foison depuis maintenant trois ans. « Charlie Hebdo », c’était en janvier 2015. Les mesures envisagées n’ont été ni prises ni mises en application et la France a été gravement ensanglantée à plusieurs reprises : Bataclan, stade de France, Nice, le père Hamel en Seine-Maritime, deux jeunes filles assassinées devant la gare de Marseille, aujourd’hui le supermarché de Trèbes. Les drames se poursuivent, tuant des dizaines d’innocentes victimes.

L’un de nos amis et rédacteur nous a adressé, très à propos, un article sur le sujet : Quelle guerre mener contre le terrorisme ? que nous publions dans ce numéro (pages 21 à 29). Car il s’agit bien d’une guerre (d’ailleurs l’ancien Premier ministre, Manuel Valls, l’avait bien désignée en ce terme) et pour la mener, l’officier général qui écrit l’article, l’explique précisément dans son exposé qu’il présente sous un angle technique et stratégique. Nous pouvons en retenir deux points essentiels : « 400 à 500 000 fondamentalistes acharnés ont pour seul objectif de déstabiliser la France ». Or, en regard de cette détermination, « nos gouvernements, depuis trente ans, montrent leurs inconséquences en réduisant les crédits consacrés aux véritables moyens de coercition et en bridant les capacités d’action des forces de l’ordre et de nos armées ».

Pourquoi et comment a-t-il été possible d’en arriver à une telle « inconséquence » ? Nous trouvons la réponse dans l’article de Claude Beauléon, La République et ses valeurs (pages 30 à 38) dans lequel est reproduit le contenu d’une longue lettre adressée par le chancelier prussien Bismarck à son ambassadeur en France (le comte von Arnim). Nous y lisons des propos qui nous semblent aujourd’hui invraisemblables, mais qui dénotent tout de même ce que l’homme d’État avait pu analyser de la politique française, estimant que la « République est un parti de sots et de bavards, de brouillons et de voyous » !

Or, le jugement est assez bien vu car il faut bien reconnaître que plus d’un siècle plus tard, notre personnel gouvernemental, depuis trente ans, ressemble fort à un conglomérat de « sots, de bavards et de brouillons » (nous leur faisons grâce des « voyous », quoique ?). S’il avait été d’une autre stature, il y a bien longtemps que le terrorisme ne frapperait plus chez nous…

Jérôme SEGUIN

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