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Du général de Sonis au colonel Beltrame : rien de changé pour la Franc-Maçonnerie

ByLectures Francaises

Juil 11, 2018

Les revendications maçonniques après le sacrifice du colonel Beltrame n’ont pas échappé à Élise Humbert, puisque, contrairement à la plupart des revues catholiques de nos milieux qui font silence sur ce sujet, elle leur consacre un paragraphe dans son excellent article paru dans le numéro 733 (mai 2018) de Lectures Françaises.

Cela me fait penser – bien que le colonel se soit éloigné, semble-t-il, de la Loge progressivement et discrètement – aux manigances de cette même secte vis-à-vis du général de Sonis, quand celui-ci, le 24 juin 1849, démissionna avec éclat de L’Harmonie Universelle de Castres, au cours du banquet maçonnique de la Saint-Jean d’été, où la religion catholique avait été attaquée par plusieurs orateurs.

C’est toujours la même tactique : dès qu’une âme généreuse, égarée par ignorance dans les arcanes des loges, adhère ou revient à la lumière du catholicisme, et surtout si cet âme est appelée par une grâce divine spéciale à un acte de sacrifice et d’amour digne des autels, la Franc-Maçonnerie se précipite pour rappeler son appartenance à l’une de ses obédiences, comme si cette appartenance était pérenne, et pour semer la confusion en prétendant que les actes de vertu de ces héros sont dus à son enseignement. De telle sorte que les masses populaires, suffisamment déchristianisées par la Révolution, mettant tout à égalité, ne puissent plus faire le distinguo entre l’Église et la Contre-Église.

C’est ainsi que, chaque fois que la cause du général de Sonis, introduite à Rome depuis 1929, a été relancée, la Franc-Maçonnerie s’est inquiétée, et des articles ont paru dans la presse avec ce titre : « Bientôt un franc-maçon béatifié ? » ou encore dans le Bulletin du Grand-Orient, déclarant cyniquement : « Nous verrions sans nulle peine cet ancien initié du Grand-Orient élevé au rang des Bienheureux » [2].

Le sommet de l’amalgame se trouve, sans conteste, dans le livre du Frère Alec Mellor : « Quand les Francs-Maçons étaient légitimistes » [3].

Celui-ci n’hésite pas à suggérer que la charge sacrificielle de Sonis brandissant la bannière du Sacré-Cœur face aux Prussiens, à Loigny-la-Bataille, à la tête des Zouaves Pontificaux, le 2 décembre 1870, a été inspirée par son initiation maçonnique ! Voici ce qu’il écrit : « L’idéal du sacrifice à la Patrie, l’idéal du Sacré-Cœur, l’idéal de la fidélité au Roi légitime, tel avait été celui de Gaston de Sonis. Mais quel en avait été le point de départ ? Et sous d’autres noms, sous d’autres concepts même, quelle en avait été l’étincelle, à la seconde où il avait vu la Lumière ? »

Ainsi donc ce serait du jaillissement de la « lumière » maçonnique que serait partie l’étincelle qui embrasa l’âme de Gaston de Sonis à Loigny ? Quand on sait que la « lumière » reçue par les Frères, lors de leur initiation ridicule au moment où on leur enlève brusquement le bandeau des yeux [4], est un éclair de lycopode – poudre utilisée pour les feux d’artifice – , il y aurait de quoi sourire si ce n’était dramatique. Qu’est ce que cette lumière hallucinogène peut avoir de commun avec la lumière surnaturelle de la Foi allumée par Dieu dans le cœur de l’homme ?

Gageons, comme pour le général de Sonis, que c’est de cette lumière surnaturelle qu’a jailli le sacrifice du colonel Beltrame dans son acte héroïque du 24 mars 2018. Les manigances de la secte autour de sa conversion n’y pourront rien, car il est entré dans la gloire des enfants de Dieu en peu de temps et par le chemin le plus court qui est celui du plus grand amour : « donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,12-16).

Conclusion : Comme il faut continuer à prier pour la conversion des Francs-maçons  !

 

[2] – Voir ma réfutation du Mémoire du chanoine Sévrin – dont les Frères se servent – dans l’ouvrage : « La Franc-Maçonnerie et le Général de Sonis », paru en 1988. L’affiliation de Sonis est incontestable mais son initiation n’est pas prouvée, pas plus à Saumur qu’à Castres. Pas plus qu’on ne peut prendre pour argent comptant les assertions invérifiables – car le secret des loges est bien gardé et nul profane n’a accès à leurs documents – du grand-maître de la Grande Loge de France, selon lesquelles Arnaud Beltrame serait entré en maçonnerie en 2008, l’année de son baptême, et serait même devenu « expert » (sorte de maître de cérémonie pour l’accueil des profanes) en 2012.

[3] – Éditions Histoire et Tradition, Dervy-Livres, p. 184.

[4] – Sur l’initiation complète, voir « Le Secret des Francs-Maçons », de Jacques Ploncard d’Assac (Éd. de Chiré, 1979, p. 119).

par Claude MOUTON-RAIMBAULT

 

 Pour lire le reste du numéro…

 

La franc-maçonnerie et le Général de Sonis. Réfutation d´un mémoire
Le général de Sonis
Servir Dieu dans l’armée – Mourir pour le Christ ou l’empereur

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