A propos de l’Épuration (1944)

A propos de l’Épuration (1944)

Nous avons découvert un sujet d’étonnement dans deux organes de la « grande » presse régionale, deux journaux de notre province du Poitou, La Nouvelle République du Centre-Ouest et Centre Presse (dans leurs éditions du 9 mai 2016). Ils ont publié un article sous le titre « Émouvant hommage à trois femmes “ épurées ” », victimes innocentes de l’Épuration « sauvagement assassinées à la Libération » (en 1944) dans un village breton (Monterfil, à une trentaine de km de Rennes). Une émouvante cérémonie s’est tenue pour leur rendre hommage, le jour anniversaire de la victoire (du 8 mai 1945), présidée par le maire du village, en présence d’une centaine de personnes.

Nos confrères en ont fait le récit suivant : « Le 4 août 1944, un groupe de résistants de la dernière heure (NDLR : notez bien l’expression) s’empare de ces trois femmes, dont une mère et sa fille, au prétexte qu’elles travaillent pour l’armée allemande. Frappées, tondues, déshabillées, attachées en plein soleil devant le café du village, affublées de la croix gammée. Elles finissent dans un petit bois où elles doivent creuser leur tombe avant d’être pendues. Leurs ossements n’ont jamais été retrouvés […]

Les assassins, poursuivis plusieurs années après, seront sauvés par une loi d’amnistie en 1951. Une chape de plomb tombera sur Monterfil, d’autant plus que le principal instigateur des violences, Louis Oberthür, n’est autre que le fils du maire de l’époque et principal propriétaire terrien de la commune. Il a fallu attendre l’été 2014, à l’occasion du 70e anniversaire de la Libération, pour que le tabou se lézarde et qu’au même moment des descendants des victimes apprennent enfin ce qui était arrivé à leurs proches ».

Combien d’autres crimes identiques ont été perpétrés pendant ces années 1944-1945, assassinant et massacrant des innocents, victimes, très souvent, de jalousies ou de vengeances personnelles et n’ayant rien à voir avec une quelconque collaboration ou même une moindre  connivence avec les Allemands ! Voir à ce sujet quelques livres dénonçant ces exactions sauvages dont les auteurs n’ont pratiquement jamais été poursuivis ni condamnés, tant ils étaient protégés par les détenteurs du pouvoir de l’époque :

L’Épuration 1944-1945, de Pierre-Denis Boudriot (Éd. Grancher, 2011)

– La Tragédie de l’Épuration. Le Système (1943-1951), de Jean Mazé (Éd. Dualpha, 2012)

L’Épuration et les poètes, de Léon Arnoux (Éd. de Chiré, 2013).

A propos de l'Épuration (1944)
L’Épuration 1944-1945
A propos de l'Épuration (1944)
La Tragédie de l’Épuration. Le Système (1943-1951)
A propos de l'Épuration (1944)
L’Épuration et les poètes

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