Les Macron et les Trump sont « in love ». 27 heures de suite à se papouiller, à se prendre dans les bras, à se pousser du coude et à regarder voler les avions bouches ouvertes comme deux grands gamins pour Emmanuel et Donald. Si c’était Marine Le Pen au pouvoir qui avait fait ça, que n’aurait-on pas dit ?
Lu pour vous dans Présent.
Pendant ce temps, le général de Villiers serre les dents, blanc de rage. C’était visible sur les images du défilé des troupes. A tel point qu’à un moment donné, Emmanuel Macron lui a pressé affectueusement la main pour le cal-mer. Un geste auquel le général en gants blancs a paru peu habitué, lui non plus apparemment n’a jamais vu un chef de l’Etat aussi tactile ! En réalité c’est un bras de fer musclé qui oppose le président de la République et le chef d’état-major des armées depuis mercredi dernier.
Le général Pierre de Villiers (le frère de Philippe) a poussé un coup de gueule (pour une fois qu’un militaire l’ouvre !) sur la nouvelle réduction du budget militaire (850 millions d’euros d’économie annoncés pour 2017) sur une armée qui est déjà à l’os. Il a aussitôt été sèchement recadré par Macron : « Je suis votre chef. » Avant d’en rajouter une couche dimanche dans le JDD : « La République ne marche pas comme cela. Si quelque chose oppose le chef d’état-major des armées au président de la République, le chef d’état-major des armées change. »
Le général de Villiers doit être reçu vendredi à l’Elysée par le président de la République. Plus d’une fois Pierre de Villiers est monté au créneau pour défendre ses hommes aujourd’hui moins bien logés, vêtus et traités que nos amis migrants. Va-t-il démissionner ? Et avec lui un quarteron de quatre étoiles félons ? On peut toujours rêver. Va-t-il obtenir quelque chose ? « Je ne pourrai plus regarder mes gars dans les yeux si on réduit encore nos moyens » a-t-il déclaré. Ou bien va-t-il rentrer dans le rang ? Le traditionnel défilé des troupes du 14 juillet de plus en plus maigrelet année après année, a été à l’image de cette misère. Il a fallu faire défiler les gardiens de prison pour que le spectacle dure une petite heure et combler les trous avec une fanfare militaire jouant du Daft Punk. Alors qu’il commémorait l’après-midi même l’horreur du carnage de Nice, Emmanuel Macron n’a toujours pas pris la mesure de l’importance de notre armée dans la lutte contre le terrorisme islamiste.
Caroline Parmentier
Présent n°8903 du 18 juillet 2017