Pauvre Richelieu… La Révolution a tout écrasé. Après avoir détruit l’économie qu’elle a remplacé par l’idéologie mondialiste, elle se rend compte que la nécessité coûte cher. En attendant, la Royal Navy se porte bien, la flotte Russe aussi quant à l’américaine, le seul inconvénient qu’ils ont est que leurs avions ne peuvent se poser sur le porte-avions Charles De Gaulle dont la piste est trop courte. Vous pensez-bien qu’en France, on en rit ! Pauvre Français… Pendant ce temps, ce bon vieux Clémenceau rouille en rade.
Lu dans Présent :
Début novembre, Jean-Yves Le Drian était l’invité du « Grand rendez-vous » sur Europe 1. À cette occasion, le ministre de la Défense a évoqué un sujet latent durant les dernières décennies : la construction d’un deuxième porte-avions pour seconder le Charles de Gaulle.
Un projet toujours repoussé à plus tard
Interrogé sur cette nécessité, de plus en plus évidente, Le Drian a tout d’abord répondu platement : » Nous n’avons qu’un seul porte-avions, c’est comme ça. En tant que ministre de la Défense, je prends les moyens qui sont à ma disposition. » Avant de lâcher : » Peut-être qu’il serait souhaitable d’avoir un deuxième porte-avions. » Si le projet n’est pas dans la loi de programmation actuelle, » peut-être que la question se posera quand on élaborera la loi de programmation militaire qui commencera en 2020 « , a confié le ministre. Une vieille histoire qui, à chaque échéance, est repoussée à plus tard, faute de budget, depuis 1980. En novembre 2015, l’amiral Bernard Rogel, qui était alors chef d’état-major de la Marine nationale, avait plaidé en faveur de la construction d’un second bâtiment de ce type. « Il existe des situations où seul le porte-avions pourra agir, faute de pays alliés suffisamment proches ou d’accords suffisamment rapides pour y stationner des avions. (…) Nous avons besoin d’un outil de défense global pour tenir le rang d’une puissance mondiale », avait-il déclaré.
Si cette question revient sur le devant de la scène ces derniers jours, c’est parce qu’à la mi-décembre le Charles de Gaulle, actuellement en Méditerranée orientale en soutien de l’opération Chammal, subira son deuxième arrêt technique majeur avec une indisponibilité de 18 mois. Un réel problème alors que les opérations menées contre l’État islamique sont loin d’être terminées et que la France est engagée sur plusieurs théâtres d’opération. Ainsi, pendant que les Britanniques construisent actuellement deux porte-avions, la France, qui dispose du second espace maritime mondial, en sera dépourvue durant une longue période.
Une nécessité dans tous les esprits
La nécessite d’un deuxième bâtiment est donc dans tous les esprits. À en croire le rapport du député Jean-Jacques Bridey, rapporteur pour avis sur les crédits destinés en 2017 au programme 146 » Équipement des forces « , l’éventuel futur porte-avions devrait être plus lourd que le Charles De Gaulle, qui pèse quelque 42.500 tonnes. Aussi, sa propulsion serait très probablement nucléaire (contrairement aux deux navires anglais en construction), le maintien des compétences de la filière nucléaire étant en jeu et les bénéfices en matière d’endurance indéniables. Enfin, concernant le moyen de faire décoller les avions à bord, le catapultage électromagnétique semble privilégié par rapport aux anciennes catapultes à vapeur.
Si le projet aboutit, la construction d’un tel navire, bien qu’indispensable, serait de l’ordre de 4 milliards d’euros, développement compris. Un prix à payer pour se maintenir en tant que puissance d’envergure ?
Christopher Lannes
Présent, n°8739, novembre 2016