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Peut-on mourir en bonne santé ?
Le CLAP est le Club des Lecteurs et Amis de Présent. Propriétaire du journal Présent, le CLAP a désormais en outre pour vocation d’assurer une liaison étroite et continue entre la rédaction et les lecteurs.
« Comment se porte Présent ? » Cette question m’est posée dans tous les dîners parisiens. Cela fait plaisir de savoir que beaucoup de monde se préoccupe de la santé de Présent. Mes interlocuteurs ajoutent souvent : « Je me suis remis à l’acheter », ou encore : « à TV Libertés, le journal est souvent cité », « j’ai vu vos affiches dans Paris », « mon libraire vend ses deux exemplaires ». Tout cela réchauffe le cœur. Mais il ne faut pas croire pour autant que Présent est dans une situation confortable.
Certes les dons, les abonnements (papier ou internet), s’améliorent, Présent est à nouveau cité un peu partout, et les ventes en kiosque grimpent (on partait de si bas !). Mais tout cela nous amène juste au break-even, comme dirait notre banquier, à l’équilibre des comptes. Cet équilibre, nous l’enregistrons pour la seconde année consécutive. Depuis deux ans, nous faisons ainsi la démonstration que le modèle économique est viable. Mais Présent continue à pousser devant lui les 400 000 euros de pertes, accumulés grosso modo de 2007 à 2013. Un gros pépin, et tout l’énorme effort pour relancer le titre pourrait s’avérer vain. Présent pourrait donc mourir… en bonne santé, en quelque sorte.
Mourir de cet héritage qu’il a accepté.
Pourtant Présent, vous le sentez bien, n’est pas un journal comme les autres. Sur le terrain des valeurs qu’il défend, sur ce créneau du journal quotidien, il n’y a (hélas, serait-on tenté d’écrire) aucun concurrent. Présent est beaucoup plus qu’un journal, c’est une sorte de monument, quotidiennement reconstruit, à la mémoire et au service de l’effort national.
Ceci pour vous dire que vous devez continuer à casser votre tirelire, à faire l’effort de vous abonner et de vous réabonner. 580 euros, pour deux ans d’abonnement, c’est beaucoup d’argent, mais c’est le prix à payer pour conserver cet outil irremplaçable. C’est le prix de notre liberté intellectuelle. Et cette liberté-là, c’est notre bien le plus précieux.
FRANCIS BERGERON
Présent, 21 juillet 2016, n°8654, p.4.